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    Sita chante le blues
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Sita chante le blues" et de son tournage !

    Un film à résonance autobiographique

    Sita chante le blues se base sur une déception sentimentale vécue par la réalisatrice Nina Paley elle-même. En 2002, la cinéaste est en effet partie rejoindre son mari muté à Trivandrum, mais trois mois plus tard, son travail lui imposait de partir à New York. Elle reçut alors un mail de rupture qui la plongea dans une grande tristesse. Elle décida de s'installer à Brooklyn, donna des cours d'animation et se reconstitua un réseau professionnel. C'est durant cette période malheureuse que la réalisatrice se remémora la légende de Ramayana, découverte pour la première fois lors de son voyage en Inde. L'histoire de Sita, l'épouse de Rama injustement désavouée, secondaire dans le texte original, prit tout son sens pour Nina Paley, parce qu'elle lui rappela son propre vécu. A la même période, elle découvrit les chansons d'Annette Hanshaw qui raconte également des peines de coeur. Ces diverses interprétations du chagrin amoureux se mêlèrent dans l'esprit de l'artiste et lui inspira Sita chante le blues.

    Recours à trois types d'animation

    Pour Sita chante le blues, la réalisatrice Nina Paley a recouru à trois types d'animation : le dessin traditionnel pour l'histoire de Nina, le théâtre d'ombres pour les narrateurs, et une animation à la Betty Boop pour illustrer les chansons. "J'ai varié les styles dans Sita pour ne pas tomber dans l'ennui, confie la cinéaste. C'est aussi une astuce pour entretenir l'intérêt des spectateurs. Je ne saurais vous expliquer d'où vient l'identité graphique des numéros musicaux, c'était comme une évidence. Le théâtre d'ombres permettait de donner vie à ces voix incroyables. Et les "fausses peintures animées" sont évidemment inspirées des miniatures indiennes traditionnelles."

    Inspirations artistiques

    Pour Sita chante le blues, la réalisatrice Nina Paley s'est inspirée de tout ce qu'elle avait pu voir en Inde. "Et tout ce que j'ai connu dans ma vie est ressorti du plus loin de mon inconscient, confie la cinéaste. Nous sommes saturés d'informations des médias et je n'identifie pas les influences spécifiques de manière consciente, mais c'est amusant et instructif lorsque les spectateurs le font."

    Avec la musique d'Annette Hanshaw

    Sita chante le blues baigne dans la musique d'Annette Hanshaw, chanteuse jazz des années 20. C'est après sa rupture, alors qu'elle logeait chez un collectionneur de disques à New York, que la réalisatrice Nina Paley a entendu pour la première fois sa voix. "En écoutant "Mean to Me", j'ai été "scotchée", confie la cinéaste. La voix de la chanteuse est douce, vulnérable et sans amertume, même si ces chansons racontent ses déceptions amoureuses. On est ici dans une époque totalement différente d'aujourd'hui, ou de l'Inde ancestrale. Ces vieilles chansons montrent à quel point l'histoire d'amour brisée racontée dans le "Ramayana" transcende les époques et les cultures."

    Récompensé au Festival d'Annecy

    Sita chante le blues a remporté le Cristal du Meilleur Film au Festival d'Annecy 2008 ainsi qu'une Mention spéciale Ours de cristal au Festival de Berlin de la même année.

    Qu'est-ce que le Ramayana ?

    En sanskrit, "Ramayana" signifie "le geste de Rama". Le Ramayana raconte la naissance et l'éducation du prince Rama (septième avatar du dieu Vishnou), la conquête de Sîtâ et son union avec elle. L'oeuvre raconte également leur exil, l'enlèvement de Sîtâ, sa délivrance et le retour de Rama sur le trône. Ce livre appartient au Smrti ("ce dont on se souvient"), c'est-à-dire à l'ensemble des textes traditionnels de l'hindouisme. Il ne contient pas seulement des récits religieux, mais aussi légendaires, mythiques, cosmogoniques et parfois inspirés de récits historiques.

    Il est difficile de dater la création de ce type de document qui mêle le mythe à la réalité aussi bien dans leur contenu que dans l'histoire de leur origine. Selon les sources, le Ramayana a été composé entre le 10ème siècle et le 4ème siècle avant Jésus Christ. Ce long récit épique est attribué au sage Valmiki. De même que pour la date, il est presque impossible de démêler le vrai du faux dans la recherche de l'auteur. Il existe de nombreuses versions de ce texte qui diffèrent plus ou moins. Mais les hindous reconnaissent Valmiki comme le créateur originel du Ramayana.

    La réalisatrice Nina Paley

    La réalisatrice Nina Paley est née le 3 mai 1968 dans l'Illinois. Très tôt, elle se met à écrire et à dessiner des comic strips semi-autobiographiques pour le Santa Cruz Comic News. Pendant plusieurs années, elle publie de nombreuses bandes dessinées chaque semaine dans divers magazines. Mais la routine l'ennuie et elle se lance alors dans l'animation. A l'aide d'une caméra super-8, Nina Paley tourne ainsi plusieurs courts métrages. Sa soif de découverte la pousse à explorer toujours plus loin cet univers : elle s'essaye aux techniques du grattage sur pellicule, filme en 16 et en 35 mm, utilise le procédé du stop-motion... Ces créations originales et décalées sont largement diffusées dans les festivals.

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