Le film est dédié à Monica Bleibtreu, la mère de Moritz Bleibtreu, qui incarne la grand-mère de Nadine dans le film. Elle est décédée le 14 mai 2009.
Projeté en Compétition à la 66e Mostra de Venise en septembre 2009, Soul Kitchen y a reçu le prix du Jury, présidé cette année par Ang Lee.
Pour Soul Kitchen, Fatih Akin s’est entouré de ses acteurs habituels à commencer par Birol Ünel, acteur principal de Head on. Il retrouve également Adam Bousdoukos (L' Engrenage) et Moritz Bleibtreu (Julie en juillet).
L’histoire et l’ambiance de Soul Kitchen ont été inspirés par "La Taverna", un restaurant du quartier Ottensen à Hambourg qui appartenait à Adam Bousdoukos, l’acteur principal du film et ami de Fatih Akin.
Fatih Akin a commencé à écrire Soul Kitchen en 2003, alors qu’il essayait simplement un nouveau logiciel de traitement de texte. : "Adam et sa copine venaient de se séparer, et donc je me suis mis à taper : "Adam a le coeur brisé, son restaurant ne tourne pas très bien." Rapidement, je me suis retrouvé avec 20 pages de scénario, et j’ai fini une première version en cinq jours. C’est à ce moment-là que j’ai reçu l’Ours d’Or pour Head on. Suite à ça, je trouvais que Soul Kitchen manquait d’envergure. Je n’arrivais pas à me libérer de la pression qui vous tombe dessus après un tel succès. Il nous fallait un nouveau projet pour notre société de production, Corazón International, que nous avions créée pour Head on. Nous avons tourné Crossing the bridge, et Soul Kitchen est resté dans un tiroir, même si nous avons continué à développer le scénario."
Les terribles douleurs dorsales qui gâchent le quotidien de Zinos dans le film sont inspirées par un épisode de la vie de Fatih Akin : "À la fin du montage de Head on , j’ai moi-même souffert d’une hernie discale, explique-t-il. Et j’ai fait ce que fait Zinos, je suis allé voir le "broyeur d’os" de Hambourg. Il existe vraiment ! C’est mon père qui m’a envoyé le voir, et il a réussi à remettre mon bassin en place en utilisant exactement la même méthode que dans le film. Mon orthopédiste allemand n’en revenait pas : "Mais comment vous avez fait un truc pareil ? C’est impossible !"."
Fatih Akin se permet de comparer certains aspects de Soul Kitchen à un film de... Kung fu : "Il y a toujours un maître qui apprend au héros toutes les techniques de combat, le serpent, la grue, le petit dragon, le grand dragon… Et lorsque l’élève les connaît toutes, le maître meurt ou bien s’en va. Shayn disparaît lui aussi quand Adam n’a plus besoin de lui. Shayn est le mentor par excellence. Il apprend à Zinos comment cuisiner."
Pour la mise en scène et les placements de caméras, Fatih Akin avoue s’être inspiré de Boogie Nights et des Affranchis
"Nous ne voulions pas que le public soit obligé de rire", explique Fatih Akin. "Pas de couleurs trop criardes, de voix-off bruyante ou stridente ; il fallait éliminer tout le superflu, parce que malgré ses éléments comiques, le film parle d’une rupture amoureuse. Les vêtements et les décors sont dans des tons discrets. Nous voulions que le film ait l’air d’une tragédie, sans pour autant tamiser l'éclairage."
Pour se préparer à son rôle de cuisinier, Birol Ünel a pris des cours auprès d’Ali Güngörmüs, chef renommé du restaurant "Le Canard" à Hambourg.
La phrase "Vous vendez ce qui ne peut être vendu" prononcée par Birol Ünel dans le film lui a été inspirée par un poème d'Arthur Rimbaud qu’il lisait sur le plateau.
C’est la propre femme de Fatih Akin qui l'a aidé à choisir les comédiens pendant le casting.
Soul Kitchen n’est pas le troisième film de la trilogie "amour, mort, diable" annoncée par Fatih Akin. Après Head on (l’amour), et De l'autre côté (la mort), le réalisateur souhaitait se reposer un peu en réalisant un film plus léger comme Soul Kitchen : "Avec ce projet, j’étais censé faire quelques gammes et me rappeler que la vie n’est pas faite que de douleur et d’introspection. Je voulais m’accorder une petite pause avant de me frotter au diable – ce qui ne sera sûrement pas une partie de plaisir !"
Dans les années 90, un club du nom de Soul Kitchen existait à Hambourg. S’il a aujourd’hui disparu et bien qu'il n'ait pas véritablement de rapport avec le film, Fatih Akin a tout de même dû demander la permission pour utiliser son nom.
Fatih Akin : "Je voulais faire un film sur le sentiment d’être chez soi, qui n’a rien à voir avec la nationalité, le fait d’être allemand ou turc, ni même un endroit particulier : c’est un mode de vie, un état d’esprit."