Un trip de potes auquel il vaut mieux être initié, faute de ne pas forcément adhérer à l’humour déployé. Les inséparables Seth Rogen et Evan Goldberg rassemblement leur petite Dream Team pour illustrer l’apocalypse version Hollywood à feu et à sang. Ainsi, Rogen lui-même, accompagné de James Franco, Jonah Hill, Jay Baruchel, Craig Robinson, Danny McBride et quelques autres guests interprètent leurs propres rôles, ceux des acteurs qu’ils sont au moment ou se déchaîne sur la terre les feux de l’apocalypse. Si l’on apprécie le fait que des amis s’amusent ensemble à tout faire péter, à s’envoyer des vannes et à rire de tout, l’amitié, c’est bien, difficile pourtant de s’extasier devant un élan comique qui leur semble très propre. Pour avoir beaucoup apprécié SuperGrave mais nettement moins Délire Express, autant dire que l’on ne sait jamais à quoi s’attendre avec la bande à Rogen, comme on pourrait les appeler. Si chacun fait son bout de chemin en individuel, certain plutôt bien, l’équipe semble éprouver un certain plaisir à se retrouver pour déconner.
Si dans le fond C’est la fin est dans une certaine mesure amusant, c’est bel et bien grâce à cette complicité dont font preuve tous les interprètes, jouant qui plus est d’une autodérision plutôt inattendue donc sympathique. James Franco démontre une fois encore qu’il est capable de tout jouer, l’ironie, la comédie, l’action, le drame et même le pire des crétins. La variation de jeu de ses collègues à l’écran est certes moins étoffé mais l’on appréciera tout un chacun pour son coté naturel, Jonah Hill le premier, sans doute le nouveau réel talent de la bande, Franco étant déjà passé à la postérité. Paradoxalement, l’initiateur qu’est Seth Rogen n’est de loin pas le meilleur sur le plateau, alors qu’on lui préfère, mais c’est selon, les pitreries de Robinson ou les grossièretés de McBride. Bref, le casting est homogène, complémentaire et complètement barré. C’est aspect du film, j’ai aimé.
Coté visuel, si tout n’est pas franchement exceptionnel, l’accent ayant été mis ailleurs, C’est la fin délivre tout de même quelques séquences plutôt bien torchées. La but n’était pas d’entre mettre plein les mirettes mais nos petits gars ont tout de même pris soin à ce que leur film n’ait pas la tronche incisive d’une pure parodie. On apprécie le travail. Ce que l’on apprécie en revanche nettement moins, c’est cette perpétuelle à tout remettre au cul, à l’alcool et à la drogue. Oui, la jeunesse s’amuse, celle, américaine, plus encore que les autres. Certes, les stars ont la belle vie mais quelle place accorder à un tel film à une histoire de magazine de fesses collées entre elles, à de furieuses joutes verbales à celui qui gicle le plus souvent? Pas un grand intérêt. L’humour employé ici n’est pas vraiment le mien. Pour autant, il m’arrivera de m’esclaffer devant quelques débilités au menu, sans plus.
Sans doute pas très touché par le type d’humour inlassablement employé par les petits rigolos du moment, la visionnage de C’est la fin ne m’a certes pas déplu mais ne m’aura quasiment jamais emballé, la spectatrice à mes cotés, elle, n’ayant jamais ri. C’est tout dire. Oui, vive la jeunesse, celle qui se marre ici et dont je ne semble plus faire partie. Je suis pourtant dans la tranche d’âge des acteurs. Bref, peu importe, un succès commercial assuré pour une petite escouade d’acteurs qui aiment travailler ensemble. Soyons content pour eux. Pour le reste, on recherche toujours une comédie digne de ce nom, le cap 2010 passé. 08/20