On a beau se marrer ou sourire, soutenus par une première partie accrocheuse, eh bien... C'EST LA FIN et même toute la 2e partie du film qui posent surtout problème; car le scénario, faute d’échappatoire sensé, sombre sous 10.000 tonnes de clichés et de vulgarités manichéennes. Bien que la lecture de ce délire express se doit de rester au nième degré, sous peine de quoi ce film serait juste débile (euh.. en fait non, ça l'est quoi qu'il en soit), on ne peut s'empêcher de trouver, dans ce tableau apocalyptique de potes hétéros ambigüs projetés face à leurs démons, de multiples expressions d'un érotisme masculin refoulé.
Le géant monstreux, le diable de la fin, représente une sorte de virilité sexuée menaçante, celle des ténèbres répulsifs de la conscience.
Tout cet anti-érotisme masculin, où les femmes ne sont que ou filles légères bien roulées ou castratrices féministes, témoigne d'un gros problème mental chez cette bande de petits branleurs. Ça non plus, faut pas le prendre au sérieux? Ah bon. Reste qu'on nous balance qu'une série de conneries en pleine face. Alors certes, on joue avec les codes et stéréotypes tout le long
, jusqu'à l'apothéose manichéenne niaiseuse et grotesque des âmes pures sauvées et des âmes sales irrécupérables, en gros façon Témoins de Jéhovah
. Il est vraiment dommage de réaliser (très tôt) que les scénaristes ont exploité à fond les vieux clichés religieux et d'horror movies à deux balles. Ça aurait pu donner lieu à un scénario plus psychologique et intelligent mais non, C'EST PAS FIN du tout, faut pas chercher plus loin, ils ont visé très bas... C'est délibérément super potache, avec des provocations faciles qui tournent autour du cul, quelques éjaculations verbales pour faire shocking (public cible de teens) et on ajoute là-dessus un climat angoissant avec quelques grosses peurs énormes. C'est un peu trash (sans trop) mais on n'est ni dans un slasher, ni dans un véritable horror movie, ni dans une dram-com mais un sheer-lunacy of schoolboys (délire hors norme de potes ados attardés). Cependant, toute cette agitation vaine, focalisée sur une recherche désespérée... d'eau, glisse sur des notes franchement down,
une fin très américano-crétine après petite morale convenue
et hop, emballez c'est pesé. On entend au début "I support the homosexual cause" (imitation mal faite de Ian McKellen), histoire de dire ce que vous allez voir ne le prenez pas au sérieux; or on se retrouve avec un personnage de grosse folle pleutre (Jonah Hill)
qui donne son âme au diable enculeur
, un truc quand même typiquement anti-gay. Ne pas le prendre au sérieux, certes, on rigole... Sans parler de James Franco l'irrécupérable et du tordu de la place, qui cumule tous les dits "péchés"
et qui finit cannibale, qui plus est maître de Chaning Tatum doggé en slave (là c'est comique, bien qu'il se soit fait doublé pour qu'on voit ses fesses)
. Bref, voilà qu'on nous sert platement une accumulation de conneries plus grosses les une que les autres, histoire de vendre pop-corn, euh... eau (ben oui, là c'est de l'eau) et candies - d'ailleurs pour ça, les scénaristes Seth Rogen et Evan Goldberg n'hésitent pas à intégrer putifiquement une "pub" lourdingue de chez lourdinguo pour la compagnie agro-industrielle de saloperies pleines de sucre qui commence par M. (heureusement, J. Hill en gerbera la couleur). Cette adulescence crétine semble finalement exprimer un certain fond (voire gouffre) dépressif ; il reste quelque chose de particulièrement pathétique. En conclusion, on a bien plus l'impression de patauger dans une ruche de poncifs cramoisis (moyennement drolatique voire pas du tout, quand c'est raté) que de se taper une vraie bonne tranche de fun originale. Ça tombe bien bas et ça vole pas haut. Même si on le voit dans le seul but de se détendre, pas sûr que ce soit un choix sain d'esprit, à moins d'apprécier l'auto-dérision des acteurs.