Le réalisateur du troisième opus de Jurassic Park entre dans la cour Marvel en mettant en scène les prémices du tout premier super-héros de la firme, Captain America, l’homme à la bannière étoilée. Faisant suite à une phase de production qui voyait Iron Man crever l’écran et un Thor plutôt maussade, alors que le terrain menant au Avengers était déjà tout tracé, Joe Johnston devait s’appliquer à donner du caractère à un personnage que l’on allait forcément retrouver. Si ce First Avenger n’est pas foncièrement une vautrée royale, il n’est pas non plus un exemple à suivre dans le genre qualitatif, des acteurs, du script et des effets visuels bien trop artificiels en regard à ceux, notamment, de Jon Favreau. Chris Evans, dans la peau du bonhomme n’est pas ce que l’on pourrait appeler, qui plus est, un modèle de charisme.
Heureusement, en partie, le film est sauvé par l’attrait que peut porter le public au grand conflit de la Deuxième guerre mondiale, mais aussi grâce à quelques seconds rôles amusants ou divertissants, je pense notamment à Dominic Cooper en père de Tony Stark ou Tommy Lee Jones en colonel à tête dure. Si Chris Evans, hormis le travail visuel fait sur sa métamorphose, n’est pas convainquant, difficile alors de trouver acceptable la prestation d’Hugo Weaving, qui n’est que l’ombre de lui-même, ce que l’on peut tout simplement imputer au fait qu’il incarne un méchant à la limite du risible. Oui, si jusqu’alors Marvel avait parfaitement réussi à retranscrire ses Comics phare sur grand écran, Captain America, lui, n’est qu’un pâle reflet d’une bande dessinée pas forcément la plus attirante.
Le grand méchant nazi puis indépendant à tête rouge nous renvoie d’abord vers l’enfance, vers un personnage moyen de dessins animés, mais aussi vers le fiasco, par analogie de couleur, d’Hellboy, le talon d’Achille de Guillermo Del Toro. Dès lors, la confrontation entre un super-héros stéréotypé du cru de chez l’oncle Sam, pas très attachant ni crédible, face à un ennemi traditionnel et enfantin ne donne lieu à aucune réjouissance si ce n’est quelques effets visuels pas trop mal torchés. Oui, alors que le film, divisé en deux partie, nous montre d’abord la naissance dudit Captain America, la seconde, elle n’est qu’une pièce montée destinée à venté sans recherches les qualités du nouveau héros de l’Amérique.
Pour terminer, si le film se doit d’être vu, et exclusivement pour ça, ce qui peut d’un certain coté le rendre plus attractif, c’est qu’à l’image du Thor de Kenneth Branagh, il ne s’agit en somme que d’une introduction d’un personnage sur grand écran en vue de préparer le terrain pour Joss Whedon et son grand rassemblement. Alors que Marvel démarre ce qu’il appelle la production de leur deuxième phase, soit Thor 2 et Captain America et le Soldat d’Hiver, osons espérer que le culot de Whedon, en grande partie responsable du succès des Avengers, permette de nous offrir des deuxième volets plus attrayants. En l’état et en solo, seul Iron Man à su tirer son épingle du jeu. 07/20