A l'heure où les super-héros prennent un peu de caractère, d'épaisseur voire de noirceur, tant leur perfection dégoulinante est à la limite de l'indigestion, on pouvait espérer que cette énième luron d'une clique sans fin de super-héros aurait pu apporter du sang neuf et que son super bouclier aurait pu nous protéger de tant de standards héroïco-patriotiques servis à ce jour jusqu'à outrance et à l'épuisement sans fond. Cela commençait même bien avec une reconstitution new-yorkaise inspirée des années 40, joliment désuète, et ce jeune freluquet de Steve Rogers, improbable héros dans un monde de brutes. Peine perdue, c'est même un retour en arrière. Scénario grotesque et prévisible, effets spéciaux sans intérêts à la surenchère, interprétations nian-nian.... Ce type de film vaut souvent par le rôle du "méchant": ici, Hugo Weaving est terriblement pathétique, les scènes de studio le présentant sont surfaites et absolument pas crédibles. Chris Evans, lisse et plat comme sa mèche, n'apporte pas grand chose à son personnage. Et comme ne disait pas la chanson: ce Captain, c'est what ?