Votre avis sur Le Sel De La Mer ?
3,5
Publiée le 2 mai 2022
« Le sel de la mer » (2008) est le deuxième film de la réalisatrice palestinienne Annemarie Jacir. Soraya (Suheir Hammad, poétesse elle-même palestino-américaine), 28 ans est née à Brooklyn mais son grand-père et son père ont été chassés en 1948 de Jaffa puis partis au Liban dans un camp de réfugiés américains. Soraya décide de retrouver ses racines et revient également sur place pour récupérer de son grand-père décédé. Entrée avec un visa touristique de 15 jours, elle est longuement interrogée à la frontière et ne pourra pas récupérer cet argent, la banque ayant « disparue » ! Elle se rend alors à Ramallah et y rencontre Emad (Saleh Bakri) et son ami, Marwan (Riyad Ideis), 2 jeunes palestiniens « enfermés » dans leur ville natale. Le trio réussit par la force à récupérer les quelques 15 000 $US du grand-père. Soraya et Emad partent alors malgré les nombreux contrôles de police à la recherche de leurs maisons d’origine… l’un étant Palestinien donc « clandestin » et le visa de Soraya ayant échu. Qu’importe…
Un film sans aucune fioriture cinématographique qui témoigne une nouvelle fois de la complexité de la situation israélo-palestinienne et ici de l’amertume de ces 2 jeunes non velléitaires, qui sont devenus des étrangers là même où ils sont nés.
3,0
Publiée le 4 octobre 2011
L'histoire d'une palestinienne habitant à New York qui veut vivre en Palestine... cherchez l'erreur.
Sur un sujet très très délicat par les temps qui restent où la pensée unique reste très puissante en France et aux States, il est toujours plaisant de voir le courage ou le poids économique des minorités qui dénoncent certaines évidences, et des distributeurs idoines. Mais j'ai toujours pensé que la montée en puissance des Chinois, des Mexicains et des Indiens allait un jour ou l'autre remettre en cause certains lobbies, ce qui arrive dans le quartier du sentier n'est que le prémice à ce que je considère comme le deuxième déclin. Ce qui laissera un peu plus d'intégration et de paix aux juifs progressistes du monde, et moins de moyens aux sionistes forcenés qui utilisent le progrès technique comme une force sans comprendre qu'il sous entend une évolution humaine incompatible avec l'extrémisme ou la religion, de quelque côté qu'ils soient. L'originalité du film est aussi de montrer que l'idéologie en arrive à l'absurde quand on voit comment des palestiniens se font passer facilement pour des israëliens, ils serait temps que tout ce beau monde se souvienne de ce que veut dire sémite.
La première intelligence de la réalisatrice c'est d'abord d'avoir effectué un casting de rêve. La palestinienne est très belle, pas de cette beauté facile caucasienne, mais de celle exigeante et sensuelle des femmes du moyen orient. Le petit copain est pas mal non plus, une sorte de Zidane avec un cerveau en prime. On suit donc leur difficile périple avec l'intérêt de l'esthétique.
La deuxième réussite, c'est d'avoir montré combien les personnages sont prisonniers d'une situation indémerdable qui leur fait « pêter » les plombs, même s'ils sont au départ très cultivés et calmes.
Enfin, loin d'un certain manichéisme ou d'un aspect partisan (plus visible chez Suleiman finalement), la réalisatrice nuance son propos et laisse à la caméra et à ce mur de la honte le soin de finaliser ce que l'on peut penser de cette situation ubuesque de la palestine. Les images valent mieux qu'un long discours.
Après, l'idéologie ou la xénophobie naturelle au parisien bien confortablement installé dans son siège de cinéma lui laissera penser ce qu'il veut des arriérés palestiniens qui n'ont pas su gérer leur pays. Mais il aura aussi le choix de penser ce qu'il veut de ces juifs qui ne survivent dans un désert qu'avec l'éducation scientifique et le progrès technologique payé par toute la diaspora mondiale, et surtout américaine. Ce qui ne fait en aucun cas d'eux des héros surtout au prix du désastre écologique annoncé dans cette région !
Un beau film âpre mais séduisant comme un road movie sans fin, qui permet d'oublier le conflit des envahisseurs dans leur droit international et des envahis dans leur martyre. Ce que je veux dire, c'est que c'est moins triste que le sujet pouvait le laisser penser.
anonyme
Un visiteur
1,0
Publiée le 7 septembre 2008
Le cinéma palestinien a deux choix:
soit de vendre une fiction totale, par exemple Paradise Now (où les protagonistes sont deux futurs kamikazes sensibles et censés).
soit un film sans fond.
C'est le cas de ce film d'essai, quasi similaire a bon nombre de films orientaux: des pleurs, de la rage, des silences interminables, et des femmes voilées.
Ce film est bien évidemment anti israelien, et tente en continue, d'assimiler l'Etat d'Israel a un régime fasciste, et la situation de l'héroine, à une juive sortant des camps et réclamant sa propriété spoliée.

On apprend tout de même en filigrane, que le dit grand père était un activiste virulent, ce qui explique la mise en séquestre des biens et sommes réclamés par Soraya. Qu'importe, le drame est posé.

Le film termine dans un nihilisme absolu de l'existence d'Israel au profit d'une "Palestine éternelle".
Le même film fait par un israélien présentant les territoires arabes comme parties intégrantes d'Israel, aurait été dénoncé comme un film incendiaire, irresponsable et raciste.

Voila donc ma conclusion sur ce "film" creux et violent enrobé dans un linge de pleurnicheries.
4,0
Publiée le 8 septembre 2008
Film subtil et amer, constatant les humiliations faites aux Palestiniens et la difficulté de dialogue avec les Israéliens, qui doivent assumer pleinement ce qu'est Israel: un apartheid, qui doit urgentement se réformer de la même manière que l'Afrique du Sud.
2,5
Publiée le 6 septembre 2008
Joli film sur une femme... Américaine elle décide de revenir en Palestin à la recherche de ses racines. Malgré un début prometteur (conflit entre la réalité du conflit israelo-palestinien et son éducation occidentale) le film se transforme brusqement en road-movi sur une cavale sans issue. De bons portraits mais un scénario trop juste... Dans un monde si dure, si surveillé des jeunes gens sans expérience de la violence braque une banque sans soucis ?! Invraisemblable... Dommage... Mais le retour aux sources de la jeune américo-palestienne est séduisant et réussit à nous interroger.
4,0
Publiée le 3 septembre 2008
Présenté à Cannes 2008 ( "Un Certain regard"), "le sel de la mer" est le premier long métrage de la réalisatrice palestinienne Annemarie Jacir. Les films palestiniens, on les compte sur les doigts d'une seule main : ""Noce en Galilée", "Intervention divine", "Paradise now", et donc, "Le sel de la mer". On dit souvent que les difficultés rencontrées par un pays et ses habitants ont souvent un effet bénéfique sur le cinéma de ce pays. Concernant la Palestine, c'est sûrement vrai. Comme c'est vrai, d'ailleurs, pour le cinéma israélien ! "Le sel de la mer" nous raconte la rencontre de Soraya, une américaine de 28 ans, d'origine palestinienne, avec la terre de ses ancêtres. Parmi ceux-ci, il faut remonter à ses grand-parents pour trouver une naissance en Palestine. Ses parents, nés après 1948, sont nés au Liban. Et elle, à Brooklyn ! Et si elle fait le voyage inverse, c'est pour s'installer en Palestine. Le film est une succession de rencontres, la première, pas la plus facile, étant l'accueil des autorités israéliennes à l'aéroport ¨Ben Gourion. De Ramallah à Jaffa, de Jaffa à Dawayma/Souba, il sera question, entre autres, d'argent appartenant à son grand-père, gelé sur un compte, mais irrécupérable et de maison familiale devenue maison familiale d'une famille israélienne. Ce film nous montre en 1 h 45 mn ce que peut être le malheur du peuple palestinien qui a tout perdu ou presque, et cela, sans faire preuve, pour autant, d'un anti-israélisme farouche. Suheir Hammad, l'actrice qui joue Soraya, est elle même née en Jordanie mais a grandi à Brooklyn. Elle trouve là un premier rôle dans lequel elle montre de très bonnes qualités de comédienne, en plus d'une grande beauté. Pour finir, On notera deux anecdotes : un des palestiniens rencontrés par Soraya est un très bon sosie de Zidane; et comme dans "Intervention divine", on trouve des plans censés se passer en Palestine mais tournés à Marseille ! Probablement des tracasseries administratives des autorités israéliennes.
4,0
Publiée le 12 septembre 2014
un film juste et touchant où la question du déracinement occupe une place de choix. filmant au plus proche ses acteurs, tous justes, le réalisateur promène sa caméra entre Palestine et Israël, insufflant un souffle de liberté bien vite rattrapé par la réalité à ses trois protagonistes étouffant entre ces checkpoints, ses contrôles et cette loi répressive à chaque coin de rue. les paysages sont beaux, et la longue scène des amoureux qui déambulent en silence dans le village en ruine, village-racine de l'homme est tout simplement bouleversante. Un film nécessaire.
3,5
Publiée le 4 septembre 2016
D'énergiques comédiens convaincants ainsi qu'un sujet simple (les racines familiales) évoqué dans un contexte militaro-politico-religieux tendu constituent les principaux atouts de cet agréable road-movie.Quelques longueurs lors d'une seconde partie qui s'essouffle comme un final attendu viennent atténuer la bonne impression globale.A travers la quête identitaire de Soraya et sur un mode meleant gravité et légèreté (de petites histoires au cœur de la grande) ,la jeune réalisatrice dépeint le difficile quotidien de populations Palestiniennes soumises aux incessants contrôles militaires Israeliens.L'on pourra toujours lui reprocher l'aspect manichéen de sa description mais en tout cas pas la pertinence de son casting qui emporte l'adhésion générale ,notamment Hammad et Bakri (pas jean pierre !!) qui forment un séduisant couple empli de rage ,de rêves et de désirs.La Palestine ou le concept d'une immense prison a ciel ouvert sans le moindre barreaux mais avec un mur ,celui de la honte.
2,5
Publiée le 13 juin 2013
Ce sympathique road-movie où deux personnages aux ambitions symétriquement opposées, une new-yorkaise d'origine palestinienne réalisant son rêve en revenant sur la terre de ses ancêtres et un palestinien rêvant, lui, de fuir son pays natal, est prétexte pour la réalisatrice Annemarie Jacir d’apporter un regard humain sur la situation difficile des palestiniens depuis la création à leurs dépens de l'état d'Israël. C’est donc bien un message militant qui se trame derrière ces magnifiques décors, mais le propos est nuancé par une absence de parti-pris et de dénonciation directe d’une idéologie dont le scénario réussit, malgré ses incohérences, à démontrer les limites et l’absurdité. Les aspects fictionnels et documentaires de la narration se tamponnent maladroitement mais l’universalité du sujet des retours aux sources permet au récit d’être émouvant.
4,0
Publiée le 9 septembre 2008
Beau film assez déprimant car décrivant une situation complètement bloquée. Ce film n'est pas à l'honneur d'Israel et de l'état d'apartheid qu'il fait régner dans les "territoires". Mais, bon, tant que les capitaux US continueront de cautionner cette situation, il n'y a pas grand chose à espérer. Quand bien même cela changerait, il faudrait beaucoup pour dissiper les haines accumulées.. Au demeurant ce film est un poil trop long et un peu confus, mais l'énergie, le charme et l'indignation de l'interprète principale sont admirables. Son partenaire (déjà vu dans la visite de la fanfare) est également excellent. Un film à voir, vraiment.
1,0
Publiée le 14 septembre 2008
Cette fiction inspirée de faits politiques sans doute réels enfonce les portes ouvertes et retrouve les pires travers du cinéma d'un Boisset des années 70 : personnages manichéens (les Palestiniens sont tous des victimes et les Israéliens des abrutis notoires), filmage à la truelle, situations explicatives et lourdes (le gros plan du personnage en train de vomir succédant à la séquence de la villa familiale aux mains de l'occupant). Aucune nuance, aucune ellipse dans ce qui se serait davantage prêté à un reportage télévisé.
3,5
Publiée le 17 novembre 2013
"Le Sel De La Mer" mêle histoires d'amour et politique dans un road movie palestinien. Ce sujet sensible est abordé de manière fine et intelligente et cela se ressent dans le scénario et les dialogues. Seul une baisse de rythme vient ternir ce long métrage durant la seconde partie.
5,0
Publiée le 10 octobre 2008
Film magnifique avec des personnages magnifiques dans un pays hélas pas magnifique puisqu'occupé. Etrange destin que celui de cet homme et de cette femme, lui vrai Palestinien de Ramallah qui ne pense qu'à fuir cet enfer, et elle, "fausse" Palestinienne née à Brooklyn, qui décide de retrouver la terre de son père ; ils ne sont libres nulle part, pas dans les Territoires car ils ont braqué une banque, et pas en Israël puisqu'ils n'ont pas droit d'y être ! Et pourtant ils semblent revivre.
Tous les éléments de l'oppression sont là, très bien filmés par Annemarie Jacir, de l'interrogatoire à l'arrivée à l'aéroport de Tel Aviv aux démolitions de maisons en passant par le mur, les check-points, etc...
Pour couronner le tout, ces deux acteurs enflammés sont beaux et on aimerait que leur road-movie amoureux ne s'arrête jamais.
1,0
Publiée le 8 octobre 2008
Le bleu du ciel qui se reflète à la surface de la mer appelle à unir deux éléments opposés que tout, dans les caractéristiques, unit. «Salt of this sea» (Palestine, 2008) d’Annemarie Jacir produit le même mouvement, écrit le même geste de réunion entre deux éléments semblables que l’espace sépare. Née aux Etats-Unis, Soraya a l’ambition de revenir habiter sur la terre de ses parents. En premier lieu, elle compte seulement récupérer l’argent que ses parents ont laissé dans un compte en banque. Or depuis l’annexion d’une parcelle du territoire palestinien par Israël, l’argent conservé sur un compte est devenu indisponible. Par piété filiale, et en raison également d’une petite mais vive rancœur pour Israël, Soraya, accompagnée d’Emad et de son ami Marwan, vont fuir la Palestine pour venir occuper, à leur proportion, un territoire qu’ils considèrent comme légitimement le leur. Étant mise hors de la maison de ses aïeux, Soraya en vient à occuper pour foyer une grotte désignée comme patrimoine naturelle. Jacir dessine le mouvement d’un retour, développe les émotions toute fordienne qui accompagne la recherche nécessaire d’un foyer. Cette poursuite vers les origines, sur fond d’une nature contrainte et comme assénée sous les ruptures des frontières, emprunte des voies agressives, des scènes de tension. Jacir n’est pas dupe, elle sait pleinement combien la reconquête d’un lieu, la reterritorialisation des individus sur une zone en passe par des hostilités. La Palestine résonne au son de Soraya, elle se fait entendre lorsque, de rage et de lassitude, elle crie contre l’injustice. Cet appel si fréquent à l’injustice rend le film partial et arbitraire. Jacir n’organise pas les raisons qui opposent Israël à la Palestine, elle n’en révèle pas les motifs mais se contentent de décrire la petite émotion, de retranscrire le phénomène de souffrance que connaît tous palestiniens. En conservant l’obscurité de ses sentiments, Jacir tombe dans l’écueil de la chronique.
2,5
Publiée le 15 septembre 2008
C'est un beau film qui permet de prendre connaissance d'une situation bien bloquée mais personnellement ça ne m'a pas apporté grand chose. J'ai même regardé ma montre avant la fin, alors ça c'est un peu rédhibitoire pour un film d'1h45 seulement. Bons acteurs.
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