Ce premier long métrage du tandem Yannick Dahan / Benjamin Rocher s'inscrit dans la continuité de leur court Rivoallan, réalisé en 2007. Cette forme de prologue musclé à La Horde raconte comment un flic infiltré se retrouve démasqué lors d'un deal de stupéfiants, et la fusillade qui s'en suit... Au casting, deux acteurs qui figureront ensuite au générique de La Horde : Jo Prestia et Alain Figlarz.
A noter également que "Rivoallan" est le nom du flic dont les coéquipiers veulent venger sa mort dans La Horde.
C'est en travaillant sur le magazine Opération Frisson, en parlant de jeunes réalisateurs, en voyant des journalistes passer derrière la caméra, et surtout en rencontrant les frères Rocher, que l'idée de mettre en scène son premier film s'est imposée dans l'esprit de Yannick Dahan. " Avec Benjamin Rocher, avec qui je travaille depuis longtemps, on souhaitait monter un projet de film fantastique qu'on n'ait pas encore vu dans le cinéma de genre français, raconte-t-il. Je lui ai reparlé d'une idée que j'avais eue il y a quelques années : partir d'un genre puis glisser vers un autre, comme l'avait fait Une nuit en enfer, mais en le traitant sérieusement. Du coup, on s'est dit qu'on allait mixer le polar urbain seventies et le film de zombies. "
Durant la phase d'écriture, les deux cinéastes souhaitaient marquer une rupture avec le cinéma de genre contemporain, en retrouvant la bonhomie et le côté populaire des films français des années 50 et 60. A cet égard, comme l'explique Yannick Dahan, le personnage de René incarne une sorte de passage de témoin entre le vieux franchouillard avec sa gouaille et les jeunes des cités. " Bien entendu, ils ne se comprennent pas. Mais le conflit verbal entre eux était très écrit. "
Les deux cinéastes avaient la volonté d'être un minimum subversif dans le traitement narratif. Du coup, aucun personnage n'est blanc comme neige ou purement salaud. " Au contraire, tous se révèlent ambigus, avec plusieurs zones d'ombre : un "méchant" devient courageux et un type a priori sympathique s'avère être une ordure, " raconte Yannick Dahan. Et Benjamin Rocher d'enchaîner : " Tous les films de genre questionnent l'humain : qu'est-ce qu'on ferait soi-même dans une situation semblable ? C'est dans ce type de situation extrême que les êtres se révèlent. "
Les deux cinéastes voulaient partir d'une réalité urbaine pour aller vers le fantastique - autrement dit, jouer tout d'abord sur des couleurs désaturées et du bitume monochrome pour faire ressortir progressivement le rouge du sang et obtenir quelque chose de plus graphique. " Quand on quitte le réalisme du polar, on arrive dans une dimension beaucoup plus "comic-book" et plus iconique, raconte Benjamin Rocher. Cela vient vraiment de la volonté de mixer ces ambiances-là et de croiser les genres. On tenait à ce que les images soient fortes et on a pas mal joué sur les ombres portées et les contre-jours, comme dans une bande dessinée. "
" La Horde, comme d'autres films français, espère participer à ce mouvement qui dénonce les cités dortoirs, les pannes d'ascenseurs, le racisme quotidien, la drogue, la violence à travers une fable, une bande dessinée filmée écrite par et pour ceux qui ne lisent pas toujours Le Monde et Télérama, qui passent du temps sur leur ordinateur devant des jeux vidéos. Il n'est pas question d'opposer un cinéma à l'autre (nous sommes fiers de distribuer et co-financer les deux) mais de proposer plusieurs alternatives à une même forme d'expression. Divertir pour convaincre. Et surtout, surtout, participer du mieux possible à ouvrir les esprits. En toute liberté. "
A l'origine, Audrey Dana était pressentie pour jouer le rôle d'Aurore, mais en raison de sa grossesse, elle dut laisser sa place à Claude Perron.
Pour tous ceux qui souhaitaient participer au tournage et figurer comme mort-vivant, la production leur avait donné rendez-vous sur le MySpace de La Horde. En plus d'être sélectionnés, les heureux élus avaient la possibilité de voir le long métrage fini en avant-première avec toute l'équipe.
Le tournage de La Horde a débuté le 22 septembre 2008 pour 7 semaines et s'est déroulé en région parisienne. Parmi les lieux choisis par l'équipe de production pour filmer l'assaut des zombies, citons un ancien entrepôt désaffecté, ayant appartenu aux Galeries Lafayette et situé sur l'Île-Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis.
Les deux cinéastes racontent à tour de rôle comment s'est déroulé le tournage de la scène où la horde de zombies assaillent le flic sur le toit de la voiture :<_5c_ br="">Benjamin Rocher : " On a eu une chance inouïe ce jour-là ! D'abord, 300 "geeks" sont venus de la France entière pour faire de la figuration. Et on s'est aussi dit que si on devait utiliser une grue pour un seul plan du film, c'était bien celui-là ! On a donc eu nos 300 figurants adorables et super disciplinés et une grue. Pour nous, c'était une journée cadeau. "<_5c_ br="">Yannick Dahan : " Ce qui est hallucinant, c'est que c'était la journée qui nous faisait le plus peur : on pensait qu'on allait vraiment souffrir et vivre un enfer au niveau de la logistique. Et miraculeusement, cela s'est avéré être la journée la plus simple et la plus cool du tournage. "
La Horde a été présenté à la Mostra de Venise 2009 dans le cadre de la section Giornate des Autori.
A la suite de la projection presse générale à l'UGC Normandie, il a été décidé un remontage du début du film.
Le zombie qui se fait exploser à la grenade n'est autre que... Yannick Dahan, l'un des coréalisateurs du film.
Aux dires des réalisateurs, la musculature un peu "grasse" de Jean-Pierre Martins s'expliquerait par une prise de poids consécutive à son arrêt de fumer...