Les Hauts de Hurlevent est l’unique roman d’Emily Brontë, publié en 1847 sous le pseudonyme d'Ellis Bell. Il est l'un des ouvrages les plus lus au monde et a inspiré beaucoup de créations artistiques (films, poèmes, ballets, opéras...). La première adaptation cinématographique de cette œuvre a été réalisée en 1920 par le réalisateur britannique Albert Victor Bramble, mais il n'en reste malheureusement aucune copie. Luis Buñuel en a également réalisé une adaptation en 1954 (Les Hauts de Hurlevent), qu’il a tournée au Mexique.
En tout, on compte onze adaptations cinématographiques de l’œuvre d'Emily Brontë. La réalisatrice Andrea Arnold a voulu se démarquer de ces nombreuses réécritures en optant pour le côté sombre de l’œuvre. Elle confie : "Nous avons tous été trompés par les versions mélodramatiques qui font de Hurlevent une histoire d’amour romanesque et fantastique, alors qu’en réalité, c’est une sombre histoire d’obsession et de désespoir au destin tragique."
"La nature devait faire partie de mon film. Je n’avais aucun doute là-dessus, sans pouvoir vraiment l’expliquer. La nature peut être belle et rassurante, mais également brutale, égoïste, furieuse et destructrice", déclare la réalisatrice Andrea Arnold avant d'ajouter : "Heathcliff est une force de la nature. Nous le sommes tous. C’est pour cela que la nature devait être présente dans toutes les trames de l’histoire."
Pour le tournage, l'équipe du film s'est rendue dans le nord de l'Angleterre. La réalisatrice Andrea Arnold déclare à ce propos : "Ce désir d’authenticité nous a tout naturellement conduits sur les terres sauvages de Swaledale dans le Nord du Yorkshire. C'était l’endroit idéal pour tourner dans ces paysages désolés d‘automne. En Yorkshire ancien, "Wuthering" signifie "temps houleux"."
Le producteur Kevin Loader déclare au sujet des conditions de tournage : "Le tournage des scènes dans les prés a été très difficile, nous étions confrontés au vent, à la pluie, à l’obscurité et à la rudesse des éléments. On y est à la fois isolé et proche du monde naturel."
La réalisatrice Andrea Arnold a porté une attention toute particulière au son dans Les Hauts de Hurlevent. Il s'agissait pour elle d'un élément fondamental. Elle déclare à ce sujet : "Je voulais qu’on entende tout : les animaux, le vent, les coups, les claques, les coups de fouet, les gémissements, les cris, les pleurs, la souffrance."
Le producteur Kevin Loader définit son directeur de la photographie, Robbie Ryan, comme un "héros de la caméra". Il ajoute : "C’est un génie. (...) Il a souvent tourné, pratiquement immergé dans la boue."
Pourtant très bien accueilli à la Mostra de Venise en 2011, le film Les Hauts de Hurlevent a eu beaucoup de mal à trouver un distributeur français, ce qui explique sa sortie tardive dans l'Hexagone, soit plus d'un an après le prestigieux festival italien.
Le film Les Hauts de Hurlevent a été présenté lors de la 68ème Mostra de Venise, et la réalisatrice Andrea Arnold est repartie avec le Prix de la meilleure contribution technique.