"Nous souhaitions vraiment dépasser l'anecdote d'une histoire de Noirs à la neige pour aller vers ce qui parle à tout le monde. Dans le premier synopsis, nous avions écrit "Jean-Gabriel, marié, père de trois enfants" mais sans parler de couleur. Ce n'est qu'après que l'on se rend compte qu'ils sont noirs (...) Le film ne joue pas uniquement sur le contraste noir/blanc. Le plus fort pour moi, c'est ce parallèle entre cette famille d'Antillais qui, de façon tout à fait normale, va à la neige et tous ces gens qui quittent leur pays pour se retrouver dans un autre milieu."
"Je ne voulais pas me situer dans les clichés et utiliser la musique africaine ou antillaise, mais une musique décalée", explique Lucien Jean-Baptiste. "Hugues Darmois [monteur du film sous le pseudo Hachdé] m'a présenté Erwann Kermorvant qui a une énorme culture musicale et cinématographique. Alors que j'avais une vision de la musique au coup par coup, il a composé une vraie musique de film, enregistrée à Londres avec vingt-cinq violons ! C'était magique."
Si les noms de Firmine Richard (Bonne Maman) et Anne Consigny (Suzy) se sont très vite imposés dans l'esprit de Lucien Jean-Baptiste, ce dernier a du caster bon nombre de jeunes acteurs afin de trouver les interprètes de ses enfants dans La Première étoile. Et les vainqueurs sont : Jimmy Woha-Woha (Yann), Ludovic François (Ludovic) et Loreyna Colombo (Manon).
Comme Manon avec "La Montagne" dans le film, Lucien Jean-Baptiste a réellement participé à un concours de chant où il a déclamé "Ma France" de Jean Ferrat : "A l'époque, je ne me rendais pas compte de ce que pouvait représenter un petit Noir chantant "Ma France" en pleine station de ski !", raconte le réalisateur.
... qui a failli ne pas se faire, comme le raconte Lucien Jean-Baptiste : "J'ai rapidement dit sur ce projet qu'entre jouer et réaliser, je donnais ma priorité à l'acteur. Je ne me sentais pas vraiment capable de réaliser le film." Mais c'est le désir d'avoir un regard sur la mise en scène, conjugué aux conseils de Marie-Castille Mention-Schaar, sa productrice, qui l'ont convaincu de franchir le pas.
Pour écrire le scénario de La Première étoile, Lucien Jean-Baptiste s'est inspiré d'un d'un des souvenirs de son adolescence. Un souvenir qu'il a raconté à la productrice Marie-Castille Mention-Schaar, sur le tournage d'Emmenez-moi, et qui lui a permis d'en faire un film.
Présenté au Festival International de Comédie de l'Alpe d'Huez, La Première étoile y a remporté le Grand Prix du Jury et le Prix du Public en 2009.
La Première étoile est le premier long métrage réalisé par l'acteur Lucien Jean-Baptiste.