Boule et Bill est la toute première adaptation au cinéma de la célèbre bande dessinée éponyme créée par Jean Roba en 1959, et dont Laurent Verron a repris les flambeaux depuis 2003. Il s'agit d'une adaptation en réel, c'est à dire avec de vrais acteurs, et un vrai chien dans le rôle de Bill.
Alexandre Charlot et Franck Magnier n'étaient pas, à l'origine, de grands fans de la BD : "Je connaissais « Boule & Bill » comme tout le monde, mais ce n’était pas une de mes B.D. cultes", confie en effet Magnier. L'idée de cette adaptation leur est en fait venue de l'envie très forte de faire un film mettant en scène une aventure liée à un chien, et qui puisse plaire à toute la famille : "Depuis déjà deux ans, nous avions envie de faire un film avec un chien. (...) Aux États-Unis, c’est quasiment un genre à part entière", explique Charlot. Pour les réalisateurs et scénaristes, l'ambiance de "Boule et Bill" incarne un sentiment rassurant lié à l'enfance, au rapport fusionnel qu'on peut avoir avec son animal à ce moment de la vie.
Le tandem formé par Alexandre Charlot et Franck Magnier a pu apporter une touche personnelle à cette adaptation, les deux réalisateurs ayant chacun eu des chiens, comme le souligne Magnier : "Alexandre et moi écrivons ensemble depuis des années, on partage les mêmes bureaux, et il nous arrive souvent d’observer nos chiens… On en rigolait et on s’amusait à imaginer ce qu’ils pouvaient penser", en ajoutant : "On avait envie que le film commence à la SPA, puisque c’est là que nous sommes allés chercher les nôtres – comme beaucoup de gens d’ailleurs – et l’idée d’entendre les pensées du chien nous tentait vraiment."
La difficulté, concernant cette adaptation, était de créer une vraie histoire, une vraie trame narrative, tout en développant certains gags de la bande dessinée. Pour cela, les cinéastes ont choisi de remonter à la source, et de partir du moment où les parents de Boule décident d'adopter un chien dans le but de faire plaisir au petit garçon (pour aboutir à la famille représentée dans la BD, dont Bill, le chien, est un membre à part entière).
Le duo de réalisateurs a décidé de placer l'action du film en 1976. Un choix déterminé par deux facteurs, l'un lié à leur propre histoire, l'autre à l'histoire de la BD : "Nous avons choisi de situer l’histoire en 1976 parce que c’est une époque où Alexandre et moi avions une dizaine d’années", raconte Franck Magnier, en poursuivant : "Mais aussi parce que c’est un âge d’or de « Boule & Bill ». Si la B.D. apparaît dans les années 1960, les pages les plus emblématiques sont créées dans les années 1970. Cela nous permettait d’y associer notre propre mémoire."
Il s'agit aussi, dans le film Boule et Bill, de dépeindre une époque, avec tout ce qu'elle implique de caractéristiques sociales, ces dernières étant notamment retranscrites dans les rapports entre les personnages du père (Franck Dubosc) et de la mère (Marina Foïs) : "En 1976, même si 1968 était passé par là, tout n’avait pas changé dans le quotidien de la France. Le mari qui partait travailler et la femme au foyer restaient une réalité. Cela nous a entre autres permis de développer toute une thématique sur cette femme en demande d’émancipation, qui veut vraiment être considérée comme l’égale de son époux. On parle de l’époque sans basculer dans un film social mais en créant une opposition entre le père et la mère assez réjouissante", précisent les metteurs en scène.
Concernant le choix des acteurs, les réalisateurs/scénaristes révèlent avoir d'abord rigoureusement façonné leurs personnages avant de choisir qui seraient leurs interprètes. Une démarche qu'ils ont toujours eu l'habitude de suivre.
L'acteur Franck Dubosc connaissait bien évidemment les deux personnages de Boule et Bill : Boule, le petit garçon aux cheveux roux, et Bill, le petit cocker aux poils roux, mais, ne lisant pas les albums, il ne connaissait pas les personnages des parents. Dès qu'il s'est vu attribuer le rôle du papa de Boule, le comédien s'est précipité pour se procurer une BD... Il confie également, ayant grandi dans les années 70, avoir beaucoup pensé à son propre père en tournant le film, notamment en ce qui concerne le choix des costumes.
Marina Foïs avait d'abord été pressentie par Alexandre Charlot et Franck Magnier pour faire la voix de la tortue, Caroline. La comédienne, à la lecture du scénario, a préféré le rôle de la mère, et c'est Sara Giraudeau (fille d'Anny Duperey et de Bernard Giraudeau) qui a hérité du rôle "vocal" de Caroline.
Le jeune Belge qui incarne Boule dans le film, Charles Crombez, n'était pas comédien et c'est son premier rôle au cinéma. C'est à l'issue d'un casting qu'il a été choisi. Pour les besoins du film, il a dû apprendre le skateboard.
L'intrigue du film étant située en 1976, il a fallu recréer un univers conforme à cette époque, un peu kitsch et très coloré, et qui soit assez proche de l'identité visuelle de la BD, le but du jeu étant d'identifier les seventies tout en évitant de les caricaturer.
Dans le film, les animaux ne parlent pas : s'ils ont des voix, c'est que l'on entend leurs pensées. C'est Manu Payet qui se cache derrière la voix de Bill le chien. L'enregistrement des voix du chien et de la tortue a par ailleurs été la dernière étape avant le montage.
Le tournage, qui a commencé début 2012, s'est déroulé dans trois pays : au Luxembourg, en Belgique, ainsi qu'en France, à Paris. On rappelle que le "papa" de la fameuse BD Boule et Bill, Jean Roba, était belge, et qu'il était originaire de Schaerbeek (l'une des villes de tournage).
Tourner avec un animal implique, des dires de l'équipe, beaucoup de patience, et surtout un grand respect du travail effectué par le dresseur, Manuel Senra, qui a fait du chien un véritable acteur. Le scénario a dû être découpé en actions, afin de faciliter sa tâche.
La femme du créateur défunt de la bande dessinée Boule et Bill, Jean Roba, et le dessinateur actuel, Laurent Verron, se sont rendus sur le tournage du film.
Marina Foïs confesse avoir eu droit à ses quarante minutes de brushing chaque jour de tournage pour coller à l'esprit "années 70" !