Gabriel est un film fantastique à tout petit budget, qui ma foi n’est pas désagréable, mais reste quand même bavard, et finalement assez plat.
Au casting Andy Whitfield ne se débrouille pas trop mal, mais ne laisse pas non plus une impression particulièrement marquante. Il est assez peu expressif, et n’est pas toujours très charismatique, surtout par rapport au méchant, qui lui est nettement au-dessus. Dwaine Stevenson se glisse avec efficacité dans la peau de Sammael, lui apportant de surcroit son physique singulier. Pour le reste les interprètes sont inégaux, avec de bonnes choses, du côté de Samantha Noble notamment, et des prestations plus faibles comme celle de Raphaël.
Le scénario est tout de même assez linéaire. Clairement Gabriel n’a pas un rythme très percutant, le film se montre même souvent bavard, et les enjeux scénaristiques ne sont pas suffisamment nombreux. En clair c’est l’histoire d’un type du bien qui arrive pour zigouiller les types du mal, point barre. C’est dommage ce simplisme, car on sent la volonté de faire quelque chose d’un peu plus métaphysique que prévu, et la conclusion n’est pas mauvaise, même si elle est prévisible.
Pour le reste, visuellement Gabriel marque ses meilleurs points. La mise en scène arrive assez bien à compenser des décors limités, et des scènes d’action forcément assez moyennes. Des scènes d’action qui restent honorables, mais qui sont trop peu nombreuses, et des décors qui bénéficient surtout d’un très bon travail sur la photographie, la lumière, les éclairages, qui parviennent vraiment à équilibrer l’affaire. Pour les effets visuels, vu le budget minuscule de la production ce n’est pas mauvais, mais je note quand même une ouverture assez tape-à-l’œil, qui à mon sens commet une erreur. Enfin, bonne bande son, soignée et agréable, correspondant assez à ce que l’on pouvait attendre dans ce genre de film religieux et sombre.
Pour ma part j’ai donc eut un ressenti mitigé face à Gabriel, et après une première impression pas terrible, la partie centrale m’avait convaincu, mais la dernière partie, affichant un manque d’enjeux certains et ouvrant sur un final prévisible m’a laissé là aussi plus dubitatif. Enfin, pour une si petite production, le résultat, bien que maladroit, annonce de belles promesses, surtout pour un premier film. 2.5