Cette fois, il semblerait que Luc Besson ait entendu les critiques acerbes et néanmoins justifiées des cinéphiles concernant le deuxième opus de ce qui est désormais une trilogie. Du moins en partie, car tout n’est pas parfait pour autant, mais il faut reconnaître qu’il y a un gros mieux. Reconnaissons-le, "Le transporteur II" était franchement mauvais, à la fois par ses nombreuses ellipses et ses énormités. Mais ce qui le sauva du désamour complet, c’est que le spectateur s’est pris de sympathie pour les personnages Frank martin et l’inspecteur Tarconi, d’autant plus qu’ils forment un duo étonnant. En ce qui concerne "Le transporteur III", les ellipses ont été bannies et c’est tant mieux car le récit s’en retrouve plus fluide. Ça se ressent sur la durée du film, celui-ci étant le plus long de la trilogie. Question énormités, il en reste quelques-unes, notamment le fait que la voiture puisse redémarrer après un court séjour dans l’eau sans qu’elle transpire la flotte ni de l’extérieur… ni de l’intérieur. Chers lecteurs et chères lectrices, nous voici de retour en Provence, puisque Frank Martin est revenu se poser en France. Décidément, Frank a la bougeotte ! Mais les choses ont changé. A l’entame, le spectateur ne retrouve pas le célèbre transporteur dans un parking désert comme cela avait été le cas dans les deux épisodes précédents. Non ce coup-ci, on prend le soin de présenter sommairement tous les intervenants de façon dynamique en basculant des uns aux autres et ainsi de suite. Cela permet alors de sceller tous les points d’ancrage à partir desquels la trame va se tisser. Et déjà, on devine que tout ce monde va être étroitement lié. Cela n’empêche pas l’intégration d’une scène d’action très tôt. D’accord elle arrive à peine un peu plus tardivement que dans les deux films précédents, mais elle est bien là. Ah ben hein, il ne faut pas oublier pourquoi le spectateur est venu : les scènes d’action et la sympathie envers le transporteur et son ami improbable Tarconi (improbable dans le sens que l’un est aux portes du grand banditisme tandis que l’autre fait partie de l’autorité). Eh bien le spectateur va être comblé. En parallèle avec la scène d’action mettant en scène un homme inconnu transportant une femme inconnue au volant d’une Audi sortant du ferry de la SNCM, il nous est proposé de retrouver Franck Martin aux côtés de son ami Tarconi
avec qui il s’offre une partie de pêche dans le cadre idyllique des calanques
. Quoiqu’il en soit, on voit nettement que le réalisateur a changé, Olivier Megaton ayant pris la place de Louis Leterrier. Non pas que le style soit différent, mais le rendez-vous est pris avec le spectaculaire grâce aux prises de vues avec les caméras embarquées à proximité immédiate des roues de l’Audi. Tout cela réuni rend l’entame efficace et tend à rassurer le spectateur quant à la qualité du long métrage. Indéniablement, le numéro 3 est bien meilleur que le 2. En même temps, ce n’est pas très difficile, me direz-vous. Mais quand en prime on a affaire à des dialogues tirés au cordeau pour Tarconi
, lequel se déplace en cette bonne vieille R16
… il faut reconnaître qu’ils sont parfois particulièrement savoureux. On remarque aussi une montée en intensité, bien plus efficace : victime de sa réputation, Frank Martin est plus en danger que jamais, encombré qu’il est par une bien jolie accompagnatrice. Force est d’avouer qu’avec un si joli minois empli de taches de rousseur et animé par un regard brûlant sorti tout droit de ses yeux bleus intenses, il y a de quoi ne pas rester insensible
, en particulier lorsque cette personne d’abord ténébreuse et un brin pessimiste se révèle être une vraie chipie
. Personnellement, je trouve bien dommage que la russe Natalya Rudakova ait disparu des écrans parce que… parce que… hum ! je le dis ou pas ? Bon allez ben oui, parce que je la trouve craquante, et alors ??? Je ne pense pas être le seul hein ! Bon ok, ce n’est certes pas une fille pour moi, mais elle apporte une bonne touche de sensualité, de sexy, de glamour, bref tout ce qui fait tourner la tête des hommes. Toujours est-il que de rajouter des enjeux affectifs dans le récit est plutôt bien vu. D’autres domaines ont également été améliorés, comme la photographie et surtout… surtout la musique, Alexandre Azaria s’étant repris après une partition médiocre sur le deuxième épisode. Mais ça ne vaut pas encore la bande originale du 1. Spectateurs, lecteurs et abonnés, si jamais vous étiez réticents à visionner ce numéro 3 après un 2 plus que laborieux, vous pouvez y aller sans trop de crainte. Les scènes de castagne sont toujours là et sont toujours chorégraphiées par Corey Yuen. Ma préférée ? Celle qui se passe dans le garage (encooore ???) et notamment sa joute finale, ponctuée par une sorte de glas. Sachez toutefois que ce n’est pas le film du siècle, mais il offre tout de même un bon divertissement. Sans compter qu’on peut se permettre de faire un peu de chauvinisme car le film est français ! Et si au lieu d’un 3,5 je mets un 4 (que le film ne vaut pas), c’est simplement pour récompenser la complicité que j’adore entre Statham et Berléand.