Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Alex Motamots
7 abonnés
323 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 20 janvier 2024
J'ai aimé ne pas savoir qui était le visiteur : Walter simple spectateur de sa vie et qui visite Tarek en prison et fait le lien avec sa famille ? Ou Tarek, clandestin dans le pays ? Je n'ai pas aimé les plans en plongé ou contre-plongé qui m'ont paru bien inutiles. J'ai aimé que Walter trouve sa voix et joue du djembé. Il a le sens du rythme et j'ai aimé qu'il s'éclate. Bien sûr, j'ai aimé sa mère, joué sublimement et tout en finesse. Un film un peu pédagogique sur les expulsions inhumaines d'une administration derrière une vitre.
4 703 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 5 juillet 2021
Le deuxième film de Thomas McCarth est un regard calme et dur sur plusieurs aspects différents de l'humanité. The Visitor est centré sur Walter Vale magistralement interprété par Richard Jenkins. Professeur d'économie solennel il passe son temps à faire semblant d'écrire sur son livre et à apprendre le piano. Walter se retrouve à New York pour affaires et rencontre deux immigrés clandestins Tarek et Zainab qui ont été trompés en louant son appartement. Tarek et Walter nouent une amitié inhabituelle lorsque Tarek commence à apprendre à Walter à jouer de la batterie. Cette amitié est interrompue par l'arrestation et la détention de Tarek alors que l'on décide s'il sera expulsé ou non. Walter est bientôt rejoint par Mouna la mère de Tarek. C'est un film merveilleux qui réunit quelques-unes des meilleures performances que j'ai vues cette année la. McCarthy nous désarme avec un humour ironique un esprit tranquille et un rythme méditatif et avant même de nous en rendre compte nous nous sommes retrouvés immergés. Cependant une fois le générique de fin terminé ce n'est pas tant l'intrigue que les personnages qui nous marquent. Le personnage le plus perplexe et le plus fascinant est Walter Vale. La transformation subie par son personnage est parfaitement réalisée les changements sont perceptibles mais pas intrusifs. Tarek et Zainab qui n'ont qu'une poignée de scènes ensemble parviennent cependant à partager une chimie incroyable. Hiam Abbass dans le rôle de la mère de Tarek approfondit le lien entre les personnages remplissant presque les fissures pour compléter un tout appelé un grand film...
Un film remarquable à conseiller chaudement ! Il traite avec une grande subtilité la situation des immigrés clandestins aux USA, ce qu'on peut transposer chez nous. La transformation (intérieure) de Walter Vale, le nanti « civilisé », au contact d'un couple d'immigrés est admirablement rendue par l'acteur Richard Jenkins. À voir et à revoir !
Crise de la cinquantaine. Ce prof de fac est en mode zombie. Le regard perdu. Il n'enseigne pas vraiment. Il n'écrit pas vraiment. Il semble déconnecté de la réalité depuis le décès de sa femme. Il prend des leçons de piano sans aucune envie. Et lui devrait savoir mieux que quiconque que quand on n'a pas envie ou qu'on aime pas ce qu'on fait c'est dur d'apprendre. Ces deux immigrés vont apporter un peu de soleil à sa vie. S'ouvrir à une autre culture. Différente de la sienne et malgré tout une culture dont il va se sentir proche. L'art pour se rapprocher les uns des autres ? Ça pourrait faire office de bon sujet de dissertation pour la prochaine édition du bac de philosophie. Puis, à la moitié du film, c'est un combat social qui s'amorce. Inhumanité de l'administration. Banlieues grises. Lenteur des procédures. Manque d'information. C'est un véritable parcours du combattant. L'histoire d'amour paraît presque de trop vu les combats à mener. Et encore, quand je parle de combat, c'est plutôt la lutte du pot de fer contre le pot de terre. La musique adoucit les mœurs ? Mouais. Elle ne résout ni les peines de cœur ni les injustices du quotidien.
Walter Vale est un professeur d'université du Connecticut, du moins ce qu'il en reste. Absent, fané, desséché, hermétique aux joies de la vie, abandonné par toutes ambitions, il est de ces personnes qui ne semblent plus trouver de saveur dans leur quotidien. Sous les traits de Richard Jenkins qui brille d'une sobriété morose, il lutte contre toutes les possibilités qui pourrait l'éloigner de son quotidien terne et de sa routine pourtant pesante. Malheureusement, il ne peut refuser un aller-retour à Manhattan pour une conférence. De retour dans son vieil appartement, ce qui s'apparente à un supplice pour ce quinquagénaire au visage fermé va finalement l'amener à s'ouvrir lorsqu'il découvre un couple de squatteur.
C'est alors le début d'une aventure, de celle dont on sort transformé. C'est ce petit coup de pouce du destin dont on ressort différent. C'est cette expérience aigre-douce qui vous donne ou vous prend quelque chose mais dont vous ressortez grandi. Ce sont ces petits riens sur lesquels on a longtemps oublié de s'attarder car la vie n'a pas toujours été tendre. Ce sont les plaisirs retrouvés de l'expérience, de la rencontre, les sentiments qui se dessinent en filigrane lorsqu'on se sent de nouveau utile, pour quelqu'un, pour quelque chose. C'est un combat, une lutte à laquelle on veut prendre part, quitte à en ressortir blessé. C'est sentir, ressentir de nouveau les choses. Sortir de cette marge routinière, de ce piège à la fois si cosy et si déprimant pour aller embrasser des convictions, des risques, pour se chahuter un peu et sortir de sa zone de confort. Il plane sur The Visitor une sensation de perpétuelle amertume et le jeu tout en retenu de chacun des acteurs en est l'image la plus flagrante. Qu'on se révolte ou qu'on se résigne, on pourrait s'attarder sur le fond très politique du film et débattre pendant des heures mais ce n'est pas à mon sens le but recherché par Tom MacCarthy. Il n'y a pas de dénonciation derrière sa caméra. Il n'y a qu'un miroir, un miroir qui relate sans le déformer un concours de circonstances à la suite duquel des personnages vont devoir se débattre avec leur choix. The visitor est un film simple sans pour autant être ennuyeux. C'est un récit touchant teinté d'espoir et de renoncement, parfois drôle et tendre mais bien souvent dur, qui nous relate la rencontre de ces deux hommes et de ces deux femmes.
Un film "Made in USA" sans violence ni effets spéciaux ; la romance et la musique ne servent que de prétextes pour cette leçon de vie où les personnages sont mis à nu. Walter est prof d'économie dans une université du Connecticut. Vers la soixantaine, il est entré dans la routine et a perdu la foi. Lorsque l'Université l'envoie à une conférence à New York Walter trouve un jeune couple de squatteurs dans son appartement...
Beaucoup d'interprètes formidables dans cette brillante distribution avec Richard Jenkins, Oscar du meilleur acteur. Il est très sobre et convaincant dans le personnage de philosophe et humaniste qu'est le Professeur Walter Vale. Haaz Sleiman tient les le rôle de Tarek Khalil l'émigré Syrien, Danai Gurira celui de Zainabla, l'amie sénégalaise de Tarek et enfin Hiam Abbass, lumineuse dans le rôle de Mouna Khalil, la mère de Tarek. Le scénario est très riche, empli de réalisme et de sensibilité, avec des scènes géniales comme celle ou Walter joue du djembé en costume-cravate. Les dialogues sont raffinés et profondément humains. Une très bonne comédie de Thomas McCarthy récompensé pour "The Visitor" en 2008 par le Grand Prix de Deauville. Il a aussi réalisé "The Cobbler" en 2015, " Les Winners" en 2011 et "Le Chef de gare" en 2003 (British Academy Awards).
J'ai trouvé l'étude psychologique de cet homme qui s'ennuie après le décès de son épouse et avec un métier de prof qui ne le passionne pas intéressante. Sa rencontre avec des immigrés clandestins qui occupent illégalement son appartement de New York va bouleverser sa vie et le faire renaitre. Beaucoup de sensibilité, aucun misérabilisme, tout s'imbrique naturellement. Un film chaleureux qui rend plus tolérant.
Je ne suis pas sûr qu'il faut voir ce film comme un traitement de l'immigration aux États-Unis. C'est just le background pour autre chose. C'est plutôt à propos de ce que peux apporter l'ouverture d'esprit. D'abord réticent à accepter de s'ouvrir aux gens et d'être simplement aimable, le personnage principal, au contact de ces deux immigrés reprend plaisir à la vie grâce à une amitié naissance et des plaisirs simple. Etre bon avec les gens apportent aussi à soi même. Belle leçon de vie.
Quoi qu’on en dise il ne reste plus que le cinéma indépendant pour évoquer dans le cinéma américain des problèmes de société, le reste du cinéma préférant les comédies un rien salaces et les blockbusters dopés à l’action pour écouler le maximum de tickets et espérer rentabiliser au mieux des budgets pharaoniques. Pour voir évoquer des sujets comme la politique sur l’immigration il faut attendre que des cinéaste comme Thomas McCarthy s’attèlent à la tâche. C’est qu’il a fait dans « The visitor » mélodrame sobre sur le destin de personnes en bute à un système qui oublie le côte humain des situations. Le cinéaste ne profite pas du film pour mette en image un pamphlet contre la politique migratoire américaine (ça pourrait d’ailleurs être celle de n’importe quel pays occidental), ni pour confectionner un tire-larme consensuel. Au contraire il inclut de façon maligne son sujet dans une intrigue solide pourvue de personnages crédibles. Il traite de ce problème à travers l’amitié entre un jeune syrien en situation illégale et un vieux professeur d’université blasé et perdu. La musique va leur servir de lien et de mode de communication, jusqu’à ce que le drame ne se noue. Si le film met vingt minutes à se mettre en place, il n’en est pas moins passionnant et on se laisse rapidement capté par cette amitié entre ces deux hommes au-delà des cultures et des générations. La performance de Richard Jenkins, éternel second rôle, est impeccable. La conclusion du film est un peu pressentie d’avance, mais ça n’entache en rien la beauté et la réussite de ce long-métrage. Un film à voir donc pour la rareté de son sujet, la finesse de son utilisation et la grande qualité de son interprétation.
Très belle histoire. Un peu utopiste, admettons le, mais ce film a le mérite de nous faire réfléchir sur les conditions d'accueil des immigrés. Les personnages dégagent tous de la bonne humeur et de générosité. Voici un film qui fait passer un bon moment.
Un film d'une grande richesse, qui en ayant pour point de départ la naissance d'une amitié entre deux hommes issus de cultures et milieux différents, montre les effets de la politique d'immigration aux Etats-Unis en laissant le spectateur seul juge de ce qui se déroule sous ses yeux. Un film très pudique, intelligent et humain appuyé par une interprétation juste et sobre de ses acteurs, qui aurait mérité d'être davantage connu.