Le visionnage d’un film Depardieu-Ardant s’accompagne toujours d’une dose d’acceptation du franchouillardisme. Parce que bah, ils vont être Depardieu & Ardant : comme avec Deneuve, il va jouer le couple & non le personnage, & elle va se faire le prisme des émotions de son compagnon.
La variation, appréciable ici, est de les avoir rendus fusionnels : ça sort de la rengaine machiste du gros bourru & ça fait un peu mieux passer la pilule des tourments conjugaux inévitables. Ça ne m’a pas rendu Ardant moins insupportable, par contre, mais ça, c’est moi.
Le film ne tarde pas à tourner autour de clichés familiaux & religieux qui servent de remplissage – oui, vu que Depardieu joue non seulement un mari mais un Juif, alors autant passer du gag sur le vin kascher à la psychologie parentale : comme ça, c’est réglé. On retiendrait les meilleurs moments si tout n’était pas un tourbillon mixant, en vrac : l’idylle touristique mièvre en Israël, les galères proportionnelles du couple qui s’y installe, le choc des cultures, un rabbin qu’on essaye vainement d’instaurer en protagoniste anti-clichés faiblard & les quiproquos / mensonges habituels d’un Depardieu-Ardant.
Le but du film ne repose finalement dans aucune de ses pistes scénaristiques : il ne s’agissait pas de filmer avec l’œil du touriste, ni du juif, ni du Juif, ni du Français en Israël, ni de l’Israëlien. Il fallait juste qu’on aille faire cocorico dans un pays chaud, histoire de marquer le territoire cinématographique de notre beau pays qu’on aime quitter pour faire rêver. Exactement comme Les Temps qui changent, avec… Deneuve, oui. Mais Alger, c’est pas pareil, & Gégé n’a plus de lunettes moches dans Hello Goodbye. Ranavwar.
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