C'est avec une particulière mauvaise conscience que j'écris cette critique. J'ai vu le film à l'UGC Danton, en espérant y trouver certaines réponses à des interrogations que souvent les candidats à l'alyah se posent. Très vite, le spectateur réalise qu'il n'est pas partie prenante du film. On n'y croit pas, on voudrait, mais ça ne passe pas. Ce couple qui décide de partir,de s'établir sur la terre de ses ancêtres. Mais les ancêtres, ils sont en France. C'est tellement vrai qu'on ne sent pas Depardieu ni Ardant dans le film. La réalisation est trop approximative, trop brouillone. On a l'impression que devant de tels monstres sacrés du cinéma français, le réalisateur leur laisse le champ libre. Et ça devient du n'importe quoi. Oui, bien entendu, en tant que juif, amoureux d'israël, on a envie de les accompagner, on a envie d'en être, de participer,mais on nous laisse à la porte. C'est le sentiment d'exclusion qui domine. C'est tellement triste quand on pense à tous les sacrifices que ceux qui sont partis de notre douce France pour s'installer en Eretz Israël ont consentis. Trop caricatural, l'humour soit-disant juif qui n'en est pas tombe à plat. Je voudrais porter ce film à bout de bras, dire à monsieur gruit que son intention est des meilleures, mais il montre tant la face noire qu'on a envie de baisser les bras. Alors oui, le cadre est si merveilleux, si grandiose, cette lumière à nulle autre pareille, qu'on voudrait sourire et ne rien dire pour ne pas altérer l'aventure. J'ai envie d'être indulgent, de pencher la tête de côté et de dire que tout va bien pour apaiser les angoisses de ceux que je connais si bien. Ce serait me mentir, ce serait aller à l'encontre de la colère qui m'a prise à la sortie du film. On ne peut pas se moquer du spectateur à ce point. On ne peut pas compter sans dommage sur la bienveillance des frères de sang. On se fiche de nous, ça n'a ni queue ni tête, pas de direction, pas de point de vue, on s'ennuie. Pire, on sourit plus de honte...