La Femme invisible : les secrets du tournage

Après plusieurs courts-métrage comme " Le sens du poil " ou A ta place, Agathe Teyssier réalise avec La Femme invisible, son premier long-métrage.

La réalisatrice du film, Agathe Teyssier, explique sa démarche : " C'est dans le titre " d'après une histoire vraie ". Je ne peux pas dire le contraire mais en tout cas, ma démarche ne l'est pas. Après coup, je m'aperçois qu'il est nourri de ma propre histoire, mais quand je l'écrivais, je n'avais pas la sensation de vouloir régler des comptes ou de raconter ma vie. Je ne l'ai toujours pas d'ailleurs. L'éternel problème de l'estime de soi appartient à tout le monde ! "

Julie Depardieu a hésité avant d'accepter de jouer dans La Femme invisible : " Le dernier court-métrage d'Agathe, A ta place, était déjà un portrait. C'est un film très réussi. Agathe joue dedans. Quand je l'ai vu, ça m'a donné entièrement confiance. J'ai simplement demandé à Agathe si elle était sûre de ne pas vouloir jouer dans La Femme invisible." Ce a quoi Agathe Teyssier lui répond : " Je n'ai jamais douté de ça. En fait je déteste jouer. Je l'ai fait dans mon court-métrage parce que c'était la solution la plus simple. J'ai fait un peu de théatre, j'ai joué dans quelques films, mais je ne me suis jamais vraiment actrice. Et puis j'ai la chance d'avoir trouvé en Julie mon alter ego. "

L'actrice principal du film, Julie Depardieu évoque la manière dont elle abordé son rôle : " J'ai une approche très intuitive des rôles. La première chose que j'ai su, c'est que je ne voulais pas briller, je voulais être ordinaire. (...) J'ai une approche très animale. Je suis comme un chien. Je ne voulais pas aller chez le toiletteur. "

Construit à la manière d'un film de super-héros, la réalisatrice, Agathe Teyssier, explique ses intentions : " (...) C'est davantage un portrait qu'un film à intrigue ou qu'un film de super-héros à l'américaine. J'ai l'habitude de dire que le film finit là où commence un film américain ! Même si j'ai utilisé les codes du film de super-héros (dont on reconnaît la progression : découverte du don, refus de s'en servir, puis acceptation de sa singularité et naissance du héros) ce qui m'interesse c'est de traiter sur un mode surnaturel et humoristique les difficultés psychologiques d'une jeune femme d'aujourd'hui. (...) Ce que j'aime dans l'idée du super-héros, c'est que l'accomplissement, ça n'est pas l'acceptation de la réalité prosaïque, qui peut confiner au renoncement. C'est encore un rêve de soi-même, une projection, comme l'impression d'être invisible aux yeux des autres. Mais cette fois-ci, c'est une image de soi-même positive, héroïque, justement. "

Agathe Teyssier a pris certains risques concernant la mise en scène du sujet principal de La Femme invisible : l'invisibilité. " Le fait que le personnage de Julie soit invisible aux yeux des autres personnages, mais visible aux yeux des spectateurs était un grand défi. Je voulais rester dans son point de vue, dans la confidence de son invisibilité, au contact avec cette expérience tout à fait banale du sentiment d'inexistence. Tout l'enjeu était est là : faire intervenir l'extraordinaire dans un dispositif de mise en scène très simple, sans artifices. "

La jeune réalisatrice a dressé un étrange portrait-robot à son directeur de casting, Richard Rousseau, concernant la comédienne qui devait interpréter le rôle de la grand mère du personnage principal du film : " Quand j'ai cherché la comédienne pour jouer mamie, j'ai dit à Richard Rousseau, le directeur du casting : je voudrais Marlon Brando dans Le Parrain. Il m'a répondu : Micheline Dax. Il avait raison. "