Voici un film à visionner qui me tentait depuis un petit moment, mais impossible de ne pas ignorer des éléments en atténuant fortement l’envie : je pense naturellement au bide réalisé par ce Green Lantern, surtout niveau critique, tandis que la présence de Ryan Reynolds, dans le rôle-titre, m’inquiétait au plus haut point (difficile de ne pas oublier en effet sa performance fade au possible de Deadpool). Bref, je présumais avoir affaire à un Daredevil-like en terme de qualité, avec toutefois le (très) mince espoir que l’expérimenté Martin Campbell (Casino Royal) me fasse mentir… et le miracle fut ! Il advient en effet que ce Green Lantern constitue un divertissement franchement plaisant, qui sans pour autant contredire l’ensemble des critiques lui étant adressé, n’est pas aussi mauvais que beaucoup prétendent. Ainsi, il est indéniable que ce énième film adapté de comics fait pâle figure face aux ténors du genre, mais celui-ci arbore un univers fascinant ; reste qu’au final, il subsiste des regrets car le long-métrage ne fait qu’effleurer les multiples possibilités offert par celui-ci. Et là est le plus gros défaut de ce Green Lantern, à savoir son intrigue bien trop conventionnelle, trop sage même jusque dans son contenu ; alors oui il s’agit là d’un opus introductif, mais quand bien même, ç’en est frustrant tant celui-ci nous démontre à bien des reprises de ce qu’il aurait pu être. Dans un ordre d’idée similaire, on ressent comme un manque d’action, non que le film manque de dynamisme ou de rythme, mais celle-ci se fait aussi rare que courte ; dommage car le long-métrage parvient à compenser par instants son manque cruel de suspense (et son humour insuffisant) par une dose (légère certes) d’epicness bienvenue. Car passé le cap des déceptions, Green Lantern version Campbell finit par convaincre, d’abord par l’évocation de ce fameux univers ne demandant qu’à être un peu plus exploré ; visuellement le film est tout autant satisfaisant, quoiqu’oscillant entre excellence et effets à l’apparence inachevés, tandis que la BO remplit son office, et l’on n’en demandera pas plus. Enfin il me parait important de souligner la surprise Ryan Reynolds, qui à défaut de fournir une somptueuse prestation, n’aura pas été imbuvable comme je le pressentais mais clairement sympathique, voire contentant dans le rôle d’Hal Jordan. Par ailleurs note une galerie de personnages majoritairement caricaturaux, mais les quelques bonnes interprétations dont jouit Green Lantern rattrapent en partie le coche ; et si le flambeur Hal Jordan apparait comme étant un chouia attachant, on réserve toutefois la palme à Mark Strong et son ambiguë Sinestro, malheureusement sous-exploité. En somme, et à l’image de son combat final, ce Green Lantern sauve les meubles au bout du compte, et l’on ne peut qu’espérer une suite cette fois-ci à la hauteur d’un tel projet. Voici donc un divertissement faisant passer le temps, trop sous-estimé à mon goût !