Au début de ce premier film de David Volach, isrélien de 38 ans, on se demande bien à quoi on assiste : une leçon de judaïsme ? une séance de prosélytisme ? On est dans le quotidien d'une famille israélienne ultra-orthodoxe, avec Menahem, un enfant un peu rêveur, Abraham, son père, rabbin, rigide (interprété par le fils de Moshe Dayan), Esther, sa mère, douce et aimante. Et puis, bien vite, on s'interroge : en montrant le comportement d'une religiosité poussée à l'extrême, le réalisateur ne cherche-t-il pas à montrer que le judaïsme est loin d'avoir perdu dans la compétition que se livrent les religions depuis des siècles, c'est-à-dire savoir laquelle est la plus stupide ? Pour ce faire, pas besoin de forcer le trait, il suffit de montrer objectivement la façon d'aborder l'existence d'un rabbin de la communauté Haredi. Et ça, David Vollach connait bien puisqu'avec ses 19 frères et soeurs, il a grandi dans cette même communauté. Heureusement pour lui, il a réussi à s'en sortir ! Et ça nous donne un film dont on ne sort pas indemne. On notera également la très belle musique de Michaël Hope et de Martin Tillman.