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Requiemovies
206 abonnés
1 153 critiques
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1,0
Publiée le 30 avril 2008
Trop personnel et auteurisant pour que ce film aux qualités techniques irréprochables nous laisse le soin de nous attrapper au vol. Plus un "essai cinématographique" aux qualités techniques fortes (photo, cadres) qu' un vrai grand film; hélas avec un discours sur le deuil et la mort évoqués sans même effleuré le vra thème. On aurait aimé plus de subtilié pour arriver à un final prévisible et lacrymal tiré vers le bas. Reste le discours religieux pris avec des pincettes et un recul intérassant.
Drame dans une famille juive ultra orthodoxe : un jeune garçon échappe à la surveillance de son père et se noie dans la mer. Ce film doloriste, à force de lenteur, esquisse à peine deux thèmes intéressants : l’étouffement d’un enfant curieux dans un monde d’interdits ; la désintégration du couple face au deuil malgré (ou à cause de) la religion. Au lieu de cela, il délivre une leçon de morale bien superficielle. Sur le plan formel, David Volach n’a pas les dispositions d’un Dreyer pour sonder « les reins et les cœurs ». « My Father, My Lord » ne touche pas.
My Father, my Lord est un film d'une exigence rare et qui, bien que d'une durée limitée, est d'une extrême densité. La petite musique lancinante du quotidien dans cette famille israélienne ultra religieuse ne peut s'entendre si l'on n'est pas attentif au moindre frémissement. Le père, figure tutélaire et maître du logis, est terrifiant dans son dogmatisme que rien, semble t-il (on peut aussi en douter) ne saurait mettre en doute. La mère, stoïque et aimante ; l'enfant, à l'écoute mais aussi attiré par le monde extérieur sont les autres figures de ce cercle familial où règne une apparente quiétude. Tout le talent de David Volach est de montrer l'intolérance, non dans sa brutalité mais dans son épouvantable répétition. Si l'on n'est pas sensible à cette petite musique, on peut aussi passer complètement au large de ce film étonnant.
Si vous voyez ce film - bien tourné, bien joué, un casting un peu faux pour le père - sachez qu'il est sur le milieux orthodoxe juif, avec toute sa spiritualité et tous ses excès (et quelques petites erreurs dans ce film). Attendez la dernière minute du film, personnellement, elle m'a soulagé de toute la lourdeur psychique que j'avais ressenti.
Au début de ce premier film de David Volach, isrélien de 38 ans, on se demande bien à quoi on assiste : une leçon de judaïsme ? une séance de prosélytisme ? On est dans le quotidien d'une famille israélienne ultra-orthodoxe, avec Menahem, un enfant un peu rêveur, Abraham, son père, rabbin, rigide (interprété par le fils de Moshe Dayan), Esther, sa mère, douce et aimante. Et puis, bien vite, on s'interroge : en montrant le comportement d'une religiosité poussée à l'extrême, le réalisateur ne cherche-t-il pas à montrer que le judaïsme est loin d'avoir perdu dans la compétition que se livrent les religions depuis des siècles, c'est-à-dire savoir laquelle est la plus stupide ? Pour ce faire, pas besoin de forcer le trait, il suffit de montrer objectivement la façon d'aborder l'existence d'un rabbin de la communauté Haredi. Et ça, David Vollach connait bien puisqu'avec ses 19 frères et soeurs, il a grandi dans cette même communauté. Heureusement pour lui, il a réussi à s'en sortir ! Et ça nous donne un film dont on ne sort pas indemne. On notera également la très belle musique de Michaël Hope et de Martin Tillman.
Beau drame familial et religieux, d'un intimisme rugueux et sans concessions. Ce n'est pas seulement une dénonciation de l'intégrisme, c'est avant tout un modèle de cinéma de captation des visages et des émotions, sans dolorisme ni pathos.
Avec ce film filmant le milieu ultraorthodoxe juive, on comprend mieux pourquoi les raisons qui ont poussé le réalisateur David Volach a quitté la communauté juive la plus orthodoxe de son pays dans laquelle il a grandi. My Father My Lord montre une famille composé d’une mère aimante, bienveillante et compréhensive envers son fils et son mari, un fils aimant aussi très fort son père et un homme qui réprime ses sentiments aimant sa femme et son fils comme il peut. Sous l’autorité du père, cette famille vit au rythme d’une Loi juive qui détermine dans leur moins détail l’intégralité de la vie de ceux qui s’y soumettent où tout existe par et grâce à la Torah, ainsi que les réponses à toutes questions sont contenus uniquement dans le livre. Ce milieu filmé ainsi de l'intérieur sans manichéisme, permet de faire comprendre au spectateur ou de ressentir le regard que peut porter le petit garçon sur sa famille et sur le monde qu’il découvre alors que la dévotion fanatique du père se heurte à la curiosité naturelle de l’enfant. Et la grande subtilité du film est de montrer que malgré sa rigidité dogmatique, le père aime vraiment son fils mais est complètement incapable de le comprendre. Néanmoins, My Father My Lord peut déconcerter par son côté très répétitive qui devient très pesant à force de constater un père imposer constamment de la discipline , un sens religieux là ou y en pas et de nier toutes les nécessités de l’enfance de son fils pour la profondeur d’un Livre mais le film avec une fin très forte en symbolique, conséquence d’un dénouement tragique rend le témoignage du réalisateur rare et précieux même si l'histoire n'apporte rien de nouveau dans la réflexion de cette thématique.
Découvert à l’époque de sa sortie, ce petit film israélien qui n’a pas rencontré le succès mérite pourtant largement d’être réévalué. Si la réalisation n’est pas nécessairement superbe et que les images paraissent un peu pauvres, le thème développé est magnifiquement servi par un script finement écrit et une interprétation de grande qualité. Cela nous permet de nous plonger dans le milieu très particulier des juifs orthodoxes dont la vie est réglée par les lois de la Torah. Le cinéaste a le mérite de confronter les religieux sûrs d’eux à un gamin qui s’interroge sur la validité des interdits qu’on lui impose. Le film agit comme un révélateur de l’aspect inhumain des écrits religieux quels qu’ils soient. Le tout est filmé avec pudeur et une attention constante en la vérité intérieure des personnages. Le résultat est donc hautement recommandable.
L’existence et l’esprit sont les deux domaines de l’humain qui entrent en collision sous l’œil nouveau de David Volach dans «Hofshat Kaits» (Israël, 2007). L’existence est cette faculté, dont Sartre a su fort bien parlé, que l’être humain a de se projeter hors de soi-même, dans le futur. L’existence est donc un refus catégorique de quelque déterminisme que ce soit. L’esprit est cette subordination à laquelle l’homme s’allie. En des termes plus simples, Volach confronte un être sensible à sa dévotion, l’humain que nous sommes tous à l’être épris de divin. Le film israélien s’ouvre sur un homme âgé, juif orthodoxe en vue de sa barbe et de ses papillotes. Convulsé par ses pleurs, l’homme sanglote d’un chagrin secret. Plan suivant, Volach opère un long travelling arrière dans un lieu de culte juif. Cette mise en parallèle de la foi et des sentiments humains n’a pas pour ambition selon Volach de mettre les deux dos-à-dos mais de les questionner mutuellement. C’est un milieu qu’interroge le cinéaste, une répulsion feutrée de l’extrémisme. Dans un système de gros plans, Volach privilégie l’affect, use d’un moyen commun de la sensibilisation aux vies des protagonistes. L’intrigue nous révélera l’origine du chagrin liminaire. Jusqu’à l’instant du drame qui, bien qu’amené de façon languide se devine aisément, le film interroge la vie par le prisme de la religion. Peut-on aimer une image exotique sans faire preuve d’idolâtrie dans le milieu juif orthodoxe ? Les questions sont supposées par un enfant. Nous ne voyons pas pour autant le monde par ses yeux. Nous sommes bien les spectateurs qui voyons l’enfant. Ne décidant pas de nous projeter au cœur de l’innocence infantile, Volach réussit à conserver le spectateur de son expérience et à lui donner à voir ce monde sans l’influencer. La carnation de l’image, sa plastique chaleureuse appuie le feu de l’incertitude qui habite le film et qui ébranle la foi de ses personnages. C’est un Abraham d’aujourd’hui que nous conte Volach.
L’intérêt de ce film est de réussir à critiquer de manière très originale le fondamentalisme religieux qui fait loi en Israël en utilisant le point de vue d'un enfant dont le jeu est bouleversant. A travers son long-métrage intimiste, David Volach cherche surtout à répondre à une éternelle question: « La foi est-elle plus forte que l'amour dans le cœur des Hommes? ». Ce qu’il a réalisé est donc aussi intelligent que difficile à suivre. Ceux qui veulent y voir une histoire émouvante, seront comblés. Ceux qui veulent y voir un brûlot politique, seront comblés. Ceux qui veulent voir une vaste interrogation philosophique, seront comblés aussi… Mais il reste peu probable que se lancer dans toutes ces pistes de lecture soit envisageable en un seul visionnage. C’est bien là le problème: A vouloir en faire trop, on risque de perdre son public en chemin, même si les spectateurs pourront toujours profiter de la belle musique composée par Michaël Hope et Martin Tillman.
Des critiques très élogieuses pour un film qui n'est que moyen. Une fois admis le principe qu'on a affaire à des intégristes graves, mais vaguement humains tout de même, le film n'apporte pas grand chose. N'est pas Dreyer qui veut ! L'esthétique uniformément jaunasse du film est plutôt désagréable, la musique, quand il y en a , carrémment insupportable de fadeur mièvre. Question subsidiaire: Est-il réèllement possible de se noyer dans la Mer Morte ?? Faudrait y mettre une grande obstination.
Deux films en provenance d'Israël, et si vous hésitez avec Les Citronniers, préférez celui-ci. Moins "moderne", moins d'humour, moins manichéen et racoleur en somme. Un film plus contemplatif, comme l'enfant qu'est Menahem. Film pas évident en raison de la fin triste, scène très violente et dure dans la synagogue, on ressort de la salle très mal à l'aise mais très beau portrait d'un enfant unique, choyé et aimé, mais finalement seul et abandonné.
Au départ on croit être dans une sorte de documentaire ethnographique sur la vie d'une de ces communautés juives orthodoxes qui, même en Israël, sont assez "exotiques", au rythme lent, à l'image de la vie hors du temps de ses membres. Mais à certains indices, on pressent autre chose, et les premières images du film suggèrent un flashback à venir. Effectivement un drame va se produire lors d'un séjour de la famille Eidelman sur les bords de la Mer Morte : le petit Menahem se noie, alors que son rabbi de père préfère commencer la prière collective du soir à l'heure requise plutôt que s'assurer qu'il le rejoint bien - le garçonnet a des difficultés à mettre ses sandalettes et traîne un peu, trop près du bord. La mère, Esther, tendre mais soumise, est loin, sur une autre plage, réservée aux femmes : c'est la première année que Menahem est sur la plage des "grands", avec les hommes. Il a 8 ans. Le film s'achève là où il a commencé, dans la synagogue où le père s'avère incapable d'officier. Mais ses certitudes et sa foi l'aident à surmonter cette perte irréparable - Menahem était l'enfant unique de parents âgés."L'Eternel donne et l'Eternel reprend", sait-il se résigner. Il en est autrement de la mère, dont les dernières images suggèrent, au-delà d'une révolte timide, l'abandon à un chagrin sans remède. Film bouleversant, et magnifique de retenue, porté par des acteurs remarquables de sobriété, dans une grande économie d'effets. Mais le propos du metteur en scène est clair, sans afféterie, ni pathos, ni effets de manche : du fondamentalisme au fanatisme, il n'y a qu'un pas. De tous les fondamentalismes à tous les fanatismes. Dieu nous garde des idéologues qui parlent en Son nom.
Tout est gris dans ce film, pas de soleil, pas de lumière, de rire, de musique 'enfin si celle du film) Je suis moi même non croyante, mais tout ce qui touche à la religion m'intéresse, parceque me questionne. Quels dégats peut faire une religion poussàe à l'extrème dans l'application de la loi divine et cela dans une famille ou pourtant il y a de l'amour??? Intrigant et très interessant, en plus malgré la grisaille, ce film parait très court et n'a aucune longueur.
Trés bon film sur le milieu ultra orthodoxe. L'interprétation est magistrale. Bien sûr les plus extremistes des ultra orthodoxes ne prennent dans la thora que ce qu'ils veulent et surtout ce qui les dispensent de trop se poser de questions dessus ("on ne questionne pas la thora" dit le père en parlant à son fils).
Malgré ce sujet difficile, les relations humaines s'inscrivent dans une atmosphère quasi magique. Une présence semble transcender les gestes et les habitudes de la vie quotidienne pour les sacraliser. Mais n'est ce pas là l'un des atraits majeur et une des raisons d'être les plus profondes de la religion ? Par ailleurs, ce film qui dénonce fermement l'extrémisme religieux (cf. réaction de la femme du rabbin avec les livres à la fin du film après la prière), se défend toutefois un quelconque jugement sur la foi. Et en soi c'est légitime car la foi assumée est un choix libre.
Derrière ce film aux apparences banales se cache une profonde réflexion sur la religion.