Pleasantville est un film un peu inégal, je dois en convenir. Le début est très bon, le métrage est entrainant, l’humour est là, l’ambiance est réussie, ça promet quelque chose de fort divertissant. Et puis finalement, une fois l’effet de surprise passé, et une première partie qui installe bien les choses, le métrage commence à perdre clairement et en rythme et en surprise. La deuxième partie possède des longueurs, semble vivoter, présentant une construction assez redondante. Moins affutée, cherchant un peu trop la dimension moralisatrice à la tonalité gentiment anticonformiste du début, Pleasantville pourra, sur la longueur, décevoir. Sans dire que ça devient pénible, Ross semble avoir eu un excellent concept de départ, mais n’en a pas donné un traitement assez percutant.
Toutefois le métrage peut s’appuyer sur de vrais atouts. D’abord des acteurs très bons. Jusque dans les seconds rôles Pleasantville présente un casting impressionnant, composé d’acteurs de talents et bien investis dans leurs rôles. Solide duo Maguire-Witherspoon, bien opposés et complices, et surtout un duo Allen-Macy de grande envergure. Allen est particulièrement marquante dans un rôle bien vu, et dont la relation assez bizarre qu’elle entretient avec ses deux « enfants » apporte du piment au métrage. A souligner aussi la présence d’un sobre Jeff Daniels. Globalement de bons acteurs, de bons personnages, pour ce qui reste le noyau dur de ce film.
Quant à l’esthétique elle a valu récompenses et hommages au film. On est en effet dans une reconstitution années 50 très colorée, de belle facture, volontiers clichée mais pour notre plus grand plaisir, le tout servi par une photographie réussie, et une bande son mémorable qui aligne avec bonheur pas mal de tubes rock and roll bien connus. Pleasantville est un film élégant, vif, avec de belles images, c’est une bonne chose.
En conclusion je dirai que ce film, qui semble assez méconnu aujourd’hui compte tenu de son budget et de son casting, est un métrage pas déplaisant, mais nettement inférieur dans le genre à The Truman Show, et cela en grande partie à cause d’une histoire qui ne décolle pas vraiment comme espéré. 3