Après nous avoir gratifiés d’un perfectible mais plutôt sympathique "Seed", Uwe Boll revient à nouveau à l’adaptation d’un autre jeu vidéo : le fameux jeu interdit Postal. Cela ne vous dit rien ? Normal, seuls les connaisseurs en matière de jeux vidéos peuvent connaître la « chose » puisque la saga Postal (il y a eu trois jeux) a été interdite dans un paquet de pays, dont la France, à cause de sa violence excessive : on pouvait faire n’importe quoi dans ces jeux et notamment tuer tout ce qui se présentait à l’écran, un énorme massacre vidéoludique en somme. Avec un tel matériau de base, il y avait de quoi faire un film grandiose de décadence et de burlesque ! Et bien notre réalisateur allemand barjot s’est fait grand plaisir car son film tient bien de son illustre ancêtre : véritable foutoir visuel truffé d’absurde, le "Postal" de Boll se permet énormément de choses et c’est assez rare de nos jours au cinéma pour ne pas le souligner. L’humour noir est ultra présent et fait souvent mouche avec des scènes drôles (la femme du héros, la cachette taliban dans l’arrière-boutique, le passage au « Pôle-Emploi », l’handicapé « courte-échelle », le « Jihad Magazine », la secte de l’oncle dont les initiales forment le mot « DOOM », le copinage entre Ben Laden et George W. Bush) et des séquences où le mauvais goût est roi (la poupée coucougnette qui dit « Seuls mon papa et mon curé ont le droit de me toucher là ! », les enfants dégommés lors de la fusillade dans le parc, le « chat-silencieux », les « occupations » quotidiennes de la femme du héros, la mort de cette dernière). Sans parler de cet incroyable plan final alliant à la fois esthétique, fantaisie et apocalypse : du jamais vu jusqu’à aujourd’hui !! Boll va même pousser l’auto-dérision au maximum en s’incarnant lui-même dans le film et en jouant de sa réputation lors de phrases chocs (il avoue avoir financer ses films avec l’or des nazis, dit avoir la gaule en voyant des petits enfants, et se prend même une balle dans les burnes en déclarant « je hais les jeux vidéos ») : délicieux. On notera aussi une scène hilarante où apparaît le créateur du jeu vidéo Postal,Vince Desiderio, déguisé en mascotte « coucougnette » qui défonce la tronche de Boll. Que du bon goût, donc. Il faut tout de même être franc et avouer que si on ne connaît pas du tout le jeu d’origine, on ne peut apprécier "Postal" comme il se doit, c’est-à-dire une excellente adaptation et un formidable film déjanté…pour les autres, il peut tout juste s’apparenter comme une grosse bouse infâme. Le seul regret que je peux émettre (et qui m’empêchera de le considérer comme culte) sur "Postal" c’est qu’il ne soit finalement que peu gore, avec plus de violence décomplexée comme son modèle vidéoludique, il aurait été tout simplement P-A-R-F-A-I-T !!
Pour la première fois, Uwe Boll réussit à faire une bonne adaptation d’un jeu vidéo, un excellent narnar dans lequel le fameux rêve américain en prend cher pour son grade et où Boll ne respecte rien ni personne, vous êtes prévenus ! Pour ma part, je le résumerais en une seule expression : « Kolossaleuh !! »