Après avoir fusionné "Inception" et le film d'exorcisme dans le lamentable "Incarnate", les types de chez Blumhouse continuent d'avoir des idées de génie qui les conduiront sans doute un jour à faire un "Annabelle" dans l'espace et reviennent donc avec un nouvel alliage improbable : "Un Jour Sans Fin" à la sauce slasher.
L'astuce scénaristique de la boucle temporelle n'a rien de nouveau et ne sert désormais en gros qu'à faire des épisodes spéciaux dans des séries TV fantastiques mais, quand on y pense, l'allier à ce genre usé et tellement parodié qu'est le slasher n'apparaît finalement pas si stupide que ça pour en casser les codes bien trop connus.
Hélas, si, dans sa catégorie hybride, "Happy Birthdead" fait un poil mieux qu'"Incarnate"(pas difficile), le film de Christopher B. Landon est une triste déception ne parvenant à renouveler aucun des deux genres qu'il utilise...
Après une soirée arrosée, Tree se met à vivre en boucle le jour de son anniversaire au terme duquel elle se fait toujours tuer par un inconnu masqué. Pour s'en sortir, elle comprend qu'elle doit découvrir l'identité du coupable.
L'amant éconduit, le professeur marié, la fille insupportable, le nouvel amoureux et quelques autres... Mais qui donc se cache derrière ce masque absolument ridicule de gros bébé et veut à tout prix assassiner Tree ? C'est la grande énigme de "Happy Birthdead". Il faut dire que Tree est la jeune étudiante blonde égocentrique typique, membre d'une sororité d'un campus américain et, forcément, la liste de suspects voulant sa mort est très longue (on peut aussi y ajouter le spectateur). Le problème, c'est qu'on se désintéresse rapidement de tout ça tant le film va se révéler d'une platitude confondante. À la lecture d'un tel pitch, vous salivez évidemment à l'idée d'une bonne dose de fun et de suspense sanguinolent. Passez votre chemin ! "Happy Birthdead" en est totalement dénué. Restant gentiment dans les clous les plus usés du concept de la boucle temporelle, le film se contente d'utiliser les pires clichés du teen-movie universitaire pour faire évoluer son héroïne vers des voies moralisatrices (l'écoeurement est total devant la partie familiale). Jamais drôle, jamais sanglant, "Happy Birthdead" n'est qu'un produit de pur consommation à destination d'un public adolescent, même pré-adolescent, terriblement oubliable dès les premières minutes... Ne parvenant même pas à évacuer les incohérences à un tel pitch (pourquoi ne part-elle pas à l'autre bout de la Terre en se réveillant ou ne reste-elle pas dans un lieu rempli de monde au lieu de s'isoler sans cesse ??), le film n'est qu'une espèce de truc gentillet dont on on peine à comprendre le réel objectif (même pas sûr que les ados se fassent rouler, ils sont plus intelligents que ça).
On saluera le dernier acte qui tente tant bien que mal de distiller un semblant de doute sur l'identité du tueur mais, peine perdue, si vous avez plus de 12 ans, vous devinerez le pot-aux-roses de cette affaire terriblement trop tôt au vu de la durée du film. Au final, on ne retiendra que la jolie prestation de Jessica Rothe , rendant supportable ce qui ne devrait pas être. Une prouesse.