Frédéric Ramade est fasciné par le rapport entre contruction et lieu de vie. Or, plutôt attiré par le dépouillement d'une architecture moderniste, il a grandi dans un lieu qu'il considère comme radicalement opposé à cet idéal. Donc, pour exprimer au mieux son propos, il a tout simplement décidé de revenir sur l'exemple qu'il en connaissait : le pavillon de son enfance.
Selon Frédéric Ramade, les pavillons de banlieue sont la concrétisation d'une forme d'opression sociale. Il explique que la loi Loucheur de 1928, premier investissement important de l'Etat dans des Habitations à Bon Marché (H.B.M., les ancêtres des H.L.M.) n'a été appliquée que dans le but de réduire au silence l'agitation socialiste au sein des masses. Le fait d'isoler chaque personne dans son propre habitat contribuant ainsi à réduire à peu de choses le lien social. Ainsi, les manifestations restent concentrée aux grandes villes, et non aux lotissements. C'est donc une certaine survivance des voix individuelles et collectives dans cet environnement uniformisé qu'Ode pavillonnaire cherche à capturer.