« I love you Phillip Morris » est tout simplement une véritable petite perle de fraîcheur ! En quelque sorte, on peut l’assimiler à un mix astucieux entre « Le secret de Brokeback Mountain » et « Arrête-moi si tu peux ». Une comédie dramatique complètement jubilatoire qui offre ce que le cinéma indépendant américain a de mieux ces dernières années, au même titre que l’excellent « Little miss sunshine », et autres « Juno ». L’ensemble est ponctué par la prestation épatante de l’immense Jim Carrey, véritable attraction de ce premier film qui a tout pour plaire ! Il est tout simplement encore une fois monumental dans ce film jouissif, drôle, punchy mais aussi grave et émouvant. A l’image de son acteur principal en somme ! Pour leur premier film, John Requa et Glenn Ficarra transposent sur grand écran la vie hors-norme de cet imposteur surdoué, avec beaucoup de brio. Leur mise en scène reste très simpliste mais est plutôt bien maîtrisée, rythmée, juste, avec beaucoup d’idées. On passera même très vite l’éponge sur les quelques légers problèmes de tempo qui pointent un peu le bout de leur nez après une première demi-heure savoureuse et dynamique. Rien de bien méchant, puisque tout ça repart aussi vite que ça arrive. En grande partie grâceà un scénario qui ne faiblit pas, flirtant avec la comédie, la romance, le drame poignant, et le film d’arnaqueurs, sans jamais se perdre dans les genres. Pas non plus de clichés à pelle sur l’homosexualité, le film n’en parle que puisque ses personnages principaux sont gays mais c’est loin d’être le thème central, à la différence d’un « Harvey Milk » par exemple. Tout sonne très juste, avec beaucoup de second degré, d’ironie, et un esprit corrosif. Tour à tour, le propos est hilarant, insolent, speed, coloré, puis dramatique, sensible, réfléchi, bouleversant… Avec plaisir et entrain, on suit les réelles tribulations de Steven Russell, homme capable de faire n’importe quoi, même les choses les plus inimaginables, pour les beaux yeux de son amoureux, Phillip Morris (rien à voir avec les cigarettes du même nom bien sûr !). Russell est certes un hors-la-loi multi-récidiviste, mais ce n’est jamais avec haine ou en ayant recours à la violence qu’il agit. Non, ce doux-dingue charismatique et attachant, au culot affreusement monstre, ment à tout le monde sur ce qu’il est réellement mais ne triche à aucun moment avec ses sentiments. C’est beau non ? On regarde cette histoire d’amour peu banale sans avoir envie d’en perdre la moindre miette, jusqu'à un final complètement bluffant et tout aussi fou que la biographie qu’il raconte, jouée par des comédiens dans une forme olympique et une photographie épurée et éclatante, au service d’un récit rocambolesque, qui ne tombe jamais dans la vulgarité. Drôlement gonflée, « I love you Phillip Morris », bien loin d’être une romance à l’eau de rose, est un énorme coup de cœur qui frôle le chef-d’œuvre. Plein de bonne humeur mais pas plein de bons sentiments, il vous arrachera sûrement des larmes, de rires et d’émotions. Votre rencontre avec Phillip Morris et l’incroyable homme de sa vie restera sans contestation comme une des plus belles surprises cinéma de l’année 2009.
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