Avec Shine a light, Martin Scorsese collabore enfin véritablement avec les légendaires Rolling Stones, dont il avait utilisé nombre de chansons au cours de sa filmographie. Il a ainsi utilisé le titre Gimme Shelter dans Les Affranchis, Casino et Les Infiltrés, le morceau Let it loose pour une fabuleuse scène des mêmes Infiltrés, mais aussi, entre autres, Jumpin' Jack Flash dans Mean Streets, Monkey Man dans Les Affranchis ou encore (I can't get no) Satisfaction dans Casino.
Les images de Shine a Light ont été prises sur deux concerts au légendaire Beacon Theater de New York. Les mythiques Rolling Stones y ont fait un arrêt à l'automne 2006, durant leur tournée A Bigger Bang qui les a vu triompher dans les stades du monde entier.
Martin Scorsese réalise le rêve de sa vie avec Shine a light. A la question de savoir pourquoi il a voulu filmer les Stones, le cinéaste américain répond modestement et simplement : "J'ai simplement voulu restituer en sons et en images la formidable force dégagée sur scène par les Stones, Mick Jagger en tête."
Avec Shine a light, Martin Scorsese réalise un film sur les légendaires Rolling Stones, prouvant une nouvelle fois qu'il est un mélomane confirmé. Avant ce projet, le cinéaste a notamment dédié un documentaire à Bob Dylan, No Direction Home : Bob Dylan, et toute une série de DVD à sa grande passion, le blues.
Après Gimme Shelter en 1970, Ladies and Gentlemen : The Rolling Stones en 1974, Let's Spend The Night Together en 1982 et Rolling Stones at the Max en 1992, Shine a light est le cinquième film sur les Rolling Stones à sortir en salles.
Martin Scorsese est amoureux de la musique rock. "C'était notre musique. C'était notre identité. Ce qui nous définissait par rapport à nos parents", explique le cinéaste. "La musique est pour moi aussi importante que le cinéma. Elle m'inspire constamment, elle imprègne mes images, mes mouvements d'appareil, mon montage. Je sais que, sans la musique, je serais perdu. Très souvent, c'est uniquement en entendant la musique choisie pour mon film que je commence à le visualiser."
Pour ne rien manquer de la grâce des Rolling Stones, Martin Scorsese a fait appel aux meilleurs. Aux côtés du réalisateur oscarisé, on trouvera donc pas moins de seize cadreurs (!), dont, en superviseur caméra, le directeur photo oscarisé Robert Richardson (Aviator
En plus des figures mythiques du groupe, les concert filmés au Beacon Theatre de New-York réunissent un grand nombre d'invités de marques. Certains en tant que simple spectateur, comme l'ancien président Bill Clinton, d'autres sur scènes, comme Christina Aguilera ou Jack White des White Stripes.
Keith Richards réalise ses cascades lui même, mais en dehors des plateaux de cinéma. Quelques mois avant les concerts filmés par Martin Scorsese, le membre fondateur des Stones (avec Mick Jagger) s'est blessé... en tombant d'un cocotier. Le guitariste de légende, en vacances aux îles Fidji, avait en effet eu l'insolite envie de monter dans un cocotier, mais a eu la malchance de retomber sur la tête. Heureusement pour Keith, les légendes du rock'n roll sont immortelles : il a pu reprendre la tournée quelques semaines plus tard.
La liaison entre les Rolling Stones et le cinéma ne date pas d'aujourd'hui. L'autoproclamé plus grand groupe de rock du monde avait déja intrigué le cinéaste Jean-Luc Godard qui leur avait consacré son Sympathy for the devil
En 2008, Shine a light a eu l'honneur de faire l'ouverture de la 58e Berlinale.
Shine a light est dédié à Ahmet Ertegün, producteur et fondateur de la compagnie phonographique américaine Atlantic Records, mais aussi véritable gourou et "père spirituel" des Rolling Stones. Ahmet est tragiquement mort à 83 ans, à la suite d'une mauvaise chute survenue lors d'un des deux concerts filmés par Martin Scorsese à New York.