Megamind : les secrets du tournage

L'équipe des studios DreamWorks ne voulaient surtout pas faire de Megamind une simple parodie des films de super-héros, qui sont légion au cinéma et à la télévision. Ils ont ainsi souhaité alterner l'humour et l'émotion. "Ce que nous voulions, c’était créer une histoire originale et novatrice qui surprenne les fans du genre," précise la productrice du film Lara Breay. Nol L. Meyer, directeur de l'illustration, ajoute : "Nous voulions intégrer à notre film les actions des

films traditionnels de super héros tout en gardant un ton comique."

Afin d'incarner le côté sympathique du super-méchant qu'est Megamind, c'est Will Ferrell, acteur comique que l'on ne présente plus, qui lui prêta sa voix caractéristique. Il contribua ainsi à apporter à cet anti-héros une touche d'émotion.

"La plus grande idée que j’ai eue dans ce film c’est de mettre en scène une bataille entre Elvis et Alice Cooper, d’avoir le reflet de leur style en opposition à leur rang de stars," explique le réalisateur Tom McGrath. En effet, si la mèche de Metro Man n'est pas sans rappeler celle du King, Megamind arbore quant à lui un style très rock'n roll, avec son costume en cuir noir hérissé de pointes.

Megamind fut initialement pensé comme un film en "live-action", c'est-à-dire tourné avec de vrais acteurs. Les studios décidèrent finalement que l'animation serait un meilleur support pour raconter cette histoire. Le réalisateur explique : "Utiliser la 3D est un avantage considérable par rapport au «live-action». Quand on fait un film en 3D, on peut rajouter des effets et des séquences d’action aux scènes menées par les personnages."

A l'origine, Megamind avait pour titre Mastermind, mais ce dernier étant sous copyright, la production dut changer pour Oobermind, venant du mot "über", emprunté à l'Allemand par la langue anglaise. Ce mot signifie "quelque chose de grand et de puissant", tout en connotant l'idée d'invincibilité. Mais Oobermind ne sonnant pas très bien à l'oreille, le film changea une dernière fois pour Megamind.

Le doublage du personnage de Megamind a été proposé à Ben Stiller et Robert Downey Jr. avant d'être finalement attribué à Will Ferrell. Les deux premiers acteurs ont décliné l'offre à cause d'un conflit d'emploi du temps.

Les acteurs Will Ferrell et Tina Fey, qui doublent respectivement Megamind et Roxanne, ont tous deux appris à connaître et à aimer leurs personnages pour mieux leur prêter leurs voix. "Cela prend un peu de temps mais au bout de quelques minutes vous oubliez que c’est votre voix. En fait, vous regardez un personnage vivant, respirant et c’est ce qui était intéressant pour moi. On dit que les animateurs reprennent les mimétismes et les traits physiques des acteurs qui doublent les personnages. Ils ont vraiment capturé les expressions de mon visage," explique Will Ferrell. "Lorsque j’ai vu pour la première fois les dessins de Roxanne, je l’ai tout de suite aimée. Une fois animée, je l’ai tout simplement adorée (...)," confie Tina Fey.

Comme souvent dans la création d'un film d'animation, l'apparence des personnages a changé durant la production. "Les premiers dessins de Megamind représentaient une sorte de gars maigre à la tête énorme," explique le directeur artistique Timothy J. Lamb. D'autre part, Nounou fut au départ conçu comme un gorille géant sans tête, avant de devenir un robot à tête de poisson dans un bocal. Et Metro Man n'échappe pas à la règle :"Quand nous avons commencé à animer Metro Man, nous avons utilisé un caractère un peu flagorneur et pris l’attitude d’un vendeur de voitures. Nous nous sommes vite rendu compte que cela ne collait pas," précise Jason Schleifer, superviseur de l’animation.

La conception de la ville de Megamind, la gigantesque Metro City, représenta un véritable défi pour l'équipe du film. L’équipe des effets spéciaux a utilisé de vraies villes pour la créer. "En filmant des lieux tels que San Francisco, l’équipe a été capable de capturer les détails des villes actuelles," explique David James, le chef décorateur. D'autre part, la population de la métropole fut créée grâce à un programme informatique permettant de simuler une multitude de corps différents. "Les personnages secondaires ont été les plus amusants à concevoir car vous pouvez vous lâcher," ajoute Timothy J. Lamb.

La musique du film fut composée par Lorne Balfe et Hans Zimmer, ce dernier n'en étant pas à son premier film de super héros. "Ils ont dû relever le défi de trouver une musique qui n’avait jamais été faite avant pour ce genre de film et qui collait parfaitement à notre projet. Ils se sont focalisés sur le cœur et l’attrait du film," explique Tom McGrath.

Le réalisateur mexicain Guillermo del Toro, qui sera bientôt aux commandes du film d'animation Trollhunters, produit par les studios Dreamworks, a également participé à la production de Megamind.

Lors de la création de Megamind, l'équipe du film puisa son inspiration dans les dessins animés japonais, les films de Kung fu, ainsi que dans les films de super héros.

Fortement inspiré par toute la culture comics, Megamind laisse entrevoir plusieurs clins d'œil aux grands classiques du genre. La trame de l'histoire reprend ainsi celle de Superman. La ville, Metro City, est d'ailleurs une référence à Metropolis, dans laquelle l'homme volant vit ses aventures.

Pour créer le personnage de Hal, qui devient plus tard le super-méchant Titan, les dessinateurs se sont beaucoup inspirés de l'âge d'or des comics et des albums de BD.

Le réalisateur Tom McGrath, qui a beaucoup d'affection pour le personnage de Megamind, explique avoir un faible pour les personnages de méchant dans les films. "Je les aime depuis tout petit : Dark Vador ou le Capitaine Crochet me fascinaient. Leur personnage, leurs costumes, leurs gadgets et leurs dialogues étaient les plus intéressants. Les vilains sont les plus drôles», confie-t-il.

D'un point de vue psychologique, l'environnement du personnage principal dévoile un peu de sa personnalité au même titre que son physique et son comportement. "En tant que personnage, Megamind représente le chaos de la création. Tout le langage visuel qui l’entoure lui correspond. C’est la raison pour laquelle toute sa tanière est une usine desaffectée," précise le directeur artistique Timothy J. Lamb.

Outre une bonne dose d'action et un concentré d'humour, Megamind déploie également une histoire touchante. "(...) c’est aussi une histoire de sentiments, d’amour et de rédemption qui soulève beaucoup d’interrogations. Nous n’avions jamais atteint un tel degré de complexité technique," explique la productrice Lara Breay.

Les studios DreamWorks Animation ont récemment décidé de ne plus sortir que des films en 3D. Megamind ne fait pas exception. Phil McNally, responsable de la stéréographie sur le film, et d'ailleurs surnommé "Captain 3D", évoque notamment le personnage de Nounou : "(...)à chaque fois que nous le voyons, tous les détails des jeux de lumière apparaissent : les réfractions et les reflets. (...) C’est vraiment quelque chose !"