Philippe Claudel présente son film à la 58e édition du Festival International du film de Berlin en compétition, en février 2008.
Avant d'être cinéaste, Philippe Claudel est écrivain. Il a été remarqué grâce à ses romans Les Ames grises, pour lequel il a reçu le prix Renaudot (adapté au cinéma par Yves Angelo), La petite fille de Monsieur Linh et plus dernièrement Le rapport de Brodeck. Il explique son choix de se lancer dans le Septième Art : "Qu'elles naissent grâce à des mots,de la pellicule ou des peintures - j'ai beaucoup peint à une époque de ma vie,les images m'intéressent. J'aime approfondir le monde avec elles, l'éclairer, l'interroger par leur intermédiaire, lui donner un reflet. Je suis depuis toujours un amoureux du cinéma. (...) C'est très compliqué de faire un film, ça demande tellement d'énergie,de temps,d'argent,on ne peut pas s'engager à la légère. C'est beaucoup plus épuisant que d'écrire. (...) Il faut avoir - et là je parle pour moi - un sujet qui profondément nous habite, pour pouvoir supporter tout ça, pour que le désir reste intact, flamboyant, vital. Ce qui a été le cas avec cette histoire-là."
Le cinéaste n'en est pas à son coup d'essai. S'il passe pour la première fois derrière la caméra, il a déjà officié pour le petit écran en tant que scénariste de la série Chez Maupassant, et a écrit pour le cinéma les scénarii de Sur le bout des doigts (2002) d'Yves Angelo, et Les Ames grises, d'après son propre roman.
Le thème de l'enfermement et de l'incarcération tenait beaucoup à coeur à Philippe Claudel. Il est en effet familier avec l'univers carcéral, ayant été professeur en prison pendant onze ans.
Si Philippe Claudel connaissait Elsa Zylberstein depuis longtemps, il n'avait pas écrit le rôle de Juliette spécialement pour Kristin Scott Thomas. Un choix qu'il ne regrette pas, au contraire : "Kristin a un très grand talent et en même temps le rôle était écrit pour que le personnage soit ainsi.Il y a eu une belle adéquation entre son talent et le personnage qu'elle devait interpréter. J'ai pris plaisir aussi à lui donner parfois plusieurs directions de travail pour une même scène (...) Elsa est tout aussi impressionnante. Cette gaucherie dont elle fait preuve, cette fausse gaieté, ce visage souriant mais qui sans cesse menace de se fissurer sous la poussée des larmes.
Le tournage d'Il y a longtemps que je t'aime a été réalisé à Nancy, dans la Meurthe-et-Moselle. Une ville que Philippe Claudel connaît bien, et avec laquelle il entretient des liens étroits : il est en effet maître de conférences à l'Université de Nancy où il enseigne à l'Institut Européen du Cinéma et de l'Audiovisuel.