Le fait de couper le film en deux permet à Yates de prendre son temps sur l'histoire, pour ne pas tout expédier en deux minutes, même si il y a encore quelques détails qui changent par rapport au livre mais franchement rien de "choquant", surtout quand on a vu l'adaptation du Prince de Sang mêlé quelques jours plutôt, où là, c'était un pur massacre fait au bouquin. Non, ici ce n'est rien d'autre que des modifications sur la présence ou non de certains personnages dans différentes scènes du film. Il n'y a d'ailleurs que deux passages qui m'ont fait tilter, celle de la transformation des "Harry Potter" et de son extraction de Privet Drive vers le Terrier (qui normalement n'arrive pas directement au Terrier mais chez les parents de Tonks, mais franchement ça c'est logiquement imputable, ça ne sert pas plus que ça), car les mangemorts repère le vrai Harry à cause d'Hedwige dans le film, mais dans le livre c'est parce qu'il combat en utilisant le sortilège "Expelliarmus", ce qui montre qu'il ne cherche pas à tuer, et c'est ce qui fait sa force alors qu'ils sont en pleine guerre. Et le deuxième passage c'est celui qui m'a le plus dérangé, c'est celui avec les rafleurs. Autant l'aspect des rafleurs en général me botte pas trop, mais la façon dont ils découvrent le petit groupe est pas très bien mise en scène je trouve, trop théâtral à mon goût cette course poursuite avec des sortilèges qui volent, explosant dans tout les sens tels des pétards du 14 juillet... Mais le plus bizarre c'est que Yates inclut Fenrir Greyback comme un rafleur de base, qui en plus fait plus animal de compagnie qu'autre chose. C'est pourtant sensé être un personnage cruel, qui s'impose et ne se laisse pas guider par un simple sorcier de base, il a d'ailleurs causé pas mal de dégâts dans les livres. C'est les seuls reproches que je ferai sur la fidélité au septième tome de J.K.Rowling. David Yates accentue bien sur le côté maléfique de la situation, ce qui en dégage une ambiance très sombre, tout est sombre d'ailleurs, les vêtements, le temps, les maisons, le ministère. On pourrait reprocher au réalisateur cette atmosphère déprimante, si il n'avait pas mis quelques brides de moments joyeux pour représenter le combat et l'espoir de nos héros, et ça il l'a fait en incluant quelques touches d'humour, une danse vraiment sympa (à son initiative, car ça n'est pas dans le bouquin, alors pour une fois que Yates (ou un membre de son équipe) réussi à inclure un peu de sa sauce dans l'oeuvre déjà parfaite de Rowling, Cuaron l'avait fait dans Le Prisonnier d'Azkaban avec un ajout sur la mise en scène des passages sur le retourneur de temps) et touchante, ou la fête pour célébrer le mariage de Fleur et Bill. Mais en prenant du recul on voit que c'est un film majoritairement sombre, notamment avec le périlleux voyage pour détruire les horcruxes que certains trouve trop long et ennuyeux, moi j'adore ! Pour une fois qu'on peut poser les personnages et les observer à la loupe, j'ai apprécié... En parlant de ce road trip version sorcier, c'était l'occasion de découvre autre chose que le château de Poudlard, même si j'adore la féerie du lieu (!), c'est toujours agréable de s'évader dans des forêts enneigés (la neige, un élément naturel bien magique d'ailleurs !), voir des lacs, un village presque désert dans la présence presque oublié de Noël, ou même une vue du haut de falaises, en bref on s'évade tout autant. La photographie est bien géré, malgré les nombreux cgi. Les effets spéciaux sont excellents, il n'y a rien à dire, beaucoup de soins apportés aux détails, comme lors de la réunion des mangemorts au début, car le professeur Charity Burbage qui flotte au dessus de la table c'est un mannequin superbement détaillé à l'image de l'actrice. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, le serpent est pas mal, la transformation du visage de Fiennes en celui de Voldemort est impressionnant aussi. Les costumes collent bien à l'ambiance, bien que, comme je l'ai dis plus haut, les costumes sont tous noirs ou gris, alors si les mangemorts échangeaient leurs costumes on ne le remarquerait surement pas. Le passage dans le ministère est très mouvementé, un des meilleurs passage du film. Parlons rapidement de la prestation des acteurs. Juste avant je voulais juste dire que j'ai commencé le film en vf, puis j'ai mis certains passages en version originale, notamment celle dans le manoir avec Bellatrix Lestrange, ou plutôt Helena Bonham Carter, j'aime tellement cette actrice que j'ai savouré toutes ses performances en vo. J'ai également regardé la scène de la dispute dans la tente en vo, et ils ont pris du galons les jeunes ! C'est pas aussi captivant qu'un Alan Rickman, ou une Helena Bonham Carter mais devant ses icônes du cinéma anglais Daniel Radcliffe, Rupert Grint et Emma Watson tirent leur épingle du jeu ! Sans oublier Ralph Fiennes, à l'image d'un Andy Serkis sous les traits d'un King Kong ou d'un César, il excelle sous le masque du grand méchant, Voldemort. En bref ce film est largement au dessus des deux précédents que Yates avait déjà réalisé. Grâce au cisaillage du dernier film, qui permet un meilleur apport qualité dans la mise en scène, même si des passages sont dans l'excès inutile (cf la scène de la course poursuite avec les rafleurs...). C'est aussi un des films les plus fidèle au roman, ce qui ravira les fans comme moi. L'ambiance obscure est très bien retranscrite, même si ça peut parfois paraître too much que tout soit en noir. La photographie et les paysages sont magnifiés lors du road trip dans les horizons du Royaume-Uni et les effets spéciaux sont toujours à la hauteurs, ils n'ont jamais flanchés dans la saga à mon souvenir d'ailleurs. Les acteurs sont très bons, mais les deux grosses super-star du film Helena Bonham Carter et Ralph Fiennes marque de leur présence par un charisme évident (Alan Rickman apparaît très peu de temps malheureusement).