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    Diamant 13
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Diamant 13" et de son tournage !

    Adapté de "L'Etage des morts" de Hugues Pagan

    Diamant 13 est l'adaptation du roman policier L'Etage des Morts écrit à la fin des années 80 par Hugues Pagan. "Il s'agissait d'une histoire réelle, fondée sur des faits réels, raconte l'écrivain. Aussi bizarre que cela puisse paraître. Mais l'arrière-plan de corruption ou de pouvoir, qui peuvent sembler caricaturaux à de jeunes esprits impétueux, est tout à fait réaliste. Au départ, il y a eu un problème qui est arrivé à un de mes collègues et rares amis, et quand on gratte la surface des choses, on se rend compte que derrière, ce n'est pas forcément toujours racontable. Enfin ça l'est, la preuve, mais sous une forme romancée, parce que je ne suis ni documentariste ni journaliste."

    Genèse du projet

    Diamant 13 est un projet qui date quasiment de la sortie du roman. "J'ai toujours été fasciné par cet univers noir, mais d'abord et avant tout, par le cinéma de genre, confie Gilles Béat. Ce n'est pas pour rien que j'ai fait des films comme Rue Barbare ou Urgence. Et si, pendant dix-sept ans, j'ai fait de la télévision, c'est parce que je n'ai pas réussi à monter des films comme ceux qu'Olivier Marchal a fini par réussir à faire. Je suis très lié à Olivier, donc je vais dire ceci sans amertume aucune, mais je pense qu'il a pu réussir à faire Gangsters, parce que d'une certaine manière, son passé de flic légitimait ce film vis-à-vis du système de production tel qu'il était devenu. Hugues et moi, nous avons commencé par une première adaptation assez proche du bouquin. Bien évidemment, il avait surtout fallu travailler la définition du personnage de Mat, sachant qu'on ne pouvait pas "rentrer dans sa tête" comme dans le livre, sauf à user d'une voix off, ce qu'on ne voulait pas. Quand on a commencé à démarcher avec cette première mouture, on a fait face à un vrai problème : il nous a été impossible de trouver l'acteur. Les comédiens que je voyais me disaient : "Ouh la la, mais c'est vraiment noir ! Et ce personnage, là, qui est capable de mettre une balle dans la tête d'un type... oui d'accord, le type a une fille en otage, mais enfin quand même ! Non, non, désolé, je peux pas faire ça..."

    Depardieu, l'acteur providentiel

    Pour relancer la machine, il a fallu attendre une rencontre, celle de Gilles Béat avec Olivier Marchal, à l'époque où tous deux travaillaient de concert sur un épisode de la série Commissaire Moulin. Le réalisateur avait alors pensé confier le rôle de Mat à l'ancien policier. "Il avait tout : la gestuelle, le charisme, le parler, confie le cinéaste. On ne passe pas un certain nombre d'années dans la police sans que ça ne devienne une seconde nature. En plus il était fan des romans de Hugues Pagan, il adorait "L'Etage des Morts". Olivier s'enthousiasme pour le scénario : "Gilles, c'est magnifique, mais tu ne monteras jamais un film pareil avec moi dans le rôle principal... T'es fou ! Comment veux-tu y arriver avec moi alors que tu n'as pas pu avec Delon ?" Evidemment il n'avait pas tort, même si entre-temps Gangsters était sorti, qui lui avait amené une première vraie notoriété. Le scénario me revenait à nouveau dans la gueule, de la part des producteurs, avec toujours les mêmes reproches : "C'est trop noir... trop long." J'ai alors rencontré un producteur belge, Patrick Quinet, d'Artémis Productions. Rue Barbare était un des premiers films qu'il ait vu quand il était à l'INSAS, alors pensez... Il adore le projet, convainc le producteur luxembourgeois Claude Waringo, avec qui il avait déjà travaillé, d'entrer en coproduction, mais le budget n'était toujours pas bouclé, il nous fallait impérativement la France. Entre-temps, Olivier avait fait 36 Quai des Orfèvres, avec le succès que l'on sait, ce qui aurait pu me sauver, mais le paradoxe c'est que tout à coup, malgré le retour en grâce du polar, on ne pouvait plus en faire sans Olivier Marchal ou Frédéric Schoendoerffer en personne aux manettes !"

    Olivier Marchal a ensuite fait ce cadeau à Gilles Béat de retravailler le scénario, de le resserrer et de le peaufiner, malheureusement il n'était toujours pas prêt à jouer le rôle de Mat. Il suggéra alors le nom de Depardieu au cinéaste. "Le lendemain matin, se souvient le réalisateur, le téléphone sonne : "Salut Béat, c'est Gérard, je t'appelle de Tel-Aviv. C'est quoi c't'affaire ?" Dans mon dos, Olivier l'avait appelé, lui avait envoyé le scénario... et l'avait convaincu de jouer Mat. Et voilà. A ce moment-là il avait un petit creux dans son emploi du temps, juste avant le Chabrol, ça rentrait tout juste. Le miracle. L'arrivée de Depardieu dans le rôle principal a tout débloqué."

    Tournage dans le Bénélux

    Le tournage s'est déroulé du 18 février au 11 avril 2008 à Luxembourg, dans le club de jazz Le Navy, et dans les villes belges de Charleroi, Bruxelles, Bruges et Anvers.

    L'invention d'une ville

    Gilles Béat a retourné à son avantage les aléas d'une coproduction européenne en conférant aux lieux du film une identité très floue, l'impression permanente que l'on est en territoire inconnu. "A partir du moment où je ne tournais pas en France, où on n'était pas à Marseille ou à Dunkerque pour des raisons de production, j'ai commencé à réfléchir et je me suis dit que j'allais inventer une ville, raconte le réalisateur. Une ville qui soit obligatoirement une ville du Nord, une grande ville d'Europe. Quand on sait ce qui s'est passé ou se passe encore à Marseille, à Bordeaux, à Charleroi ou à Naples, on peut tout à fait penser que l'histoire de Diamant 13 relève davantage de la tragédie antique que du polar "dénonciateur" (...) Montrer des cars ou des voitures de la police française, tellement identifiables, j'avais peur que ça fasse retomber le spectateur dans une ambiance visuelle de série télé. Du coup, j'ai inventé des bagnoles de police : celles que l'on voit dans le film n'existent pas Et les plaques d'immatriculation faisaient partie du jeu de la théâtralisation de l'histoire, avec l'envie de la sortir d'un contexte "réaloréaliste" premier degré."

    "Diamant 13" avec Alain Delon ?

    A l'origine, Alain Delon, que Gilles Béat connaissait bien pour avoir fait Dancing Machine avec lui, était très intéressé par le projet. "Sauf qu'on tombait pile au moment où il y avait ce désintérêt de la production française pour le film de genre, et particulièrement pour le film noir", confie le cinéaste.

    Acteurs pressentis

    Parmi les nombreux comédiens pressentis au casting de Diamant 13 figuraient Jean-Pierre Cassel, Alexandra Lamy ainsi que trois acteurs proches d'Olivier Marchal : Francis Renaud, Daniel Duval et Valeria Golino.

    Gilles Béat sans "h"

    Certains auront remarqué que le patronyme de Gilles Béat, au générique de Diamant 13, a perdu son "h" central. Le réalisateur s'en explique : ""Béat" est en fait l'orthographe réelle de mon nom, mais quand j'ai commencé ma carrière de comédien, au début des années 70, j'ai été mis devant le fait accompli au moment où j'ai vu défiler le générique de mon premier film. J'ai protesté devant cette liberté qu'avaient pris les producteurs, mais je n'ai pas eu gain de cause. Et comme ça tombait à un moment où, comme tout jeune "idiot" de 18 ans, j'étais en rébellion contre tout, contre la société, contre la famille, je me suis dit que ce n'était peut-être pas plus mal, finalement... Et puis un jour, il y a trois ans, mes filles m'ont fait la réflexion : "Pourquoi tu ne portes pas le même nom que nous ?" Et effectivement, pourquoi, aujourd'hui ? Alors je suis revenu à ma graphie originelle."

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