Le Nouveau protocole est un thriller de bonne facture, qui à mon sens fonctionne bien car il s’avère plus subtil qu’attendu.
Au casting, un acteur que je n’aime pas trop d’habitude, Clovis Cornillac, qui s’avère ici convaincant. A mon sens un peu laborieux au début dans l’émotion, les choses s’améliorent par la suite, dès lors que ça bouge et que l’action est là. Marie-Josée Croze n’a pas un charisme d’enfer, mais elle reste correcte, sans doute plus portée par son personnage que l’inverse. Autour de ce duo, des seconds rôles intéressants et bien campés, notamment par le mystère entourant la responsabilité ou non des protagonistes dans la mort du jeune homme. Les méchants ici sont subtils et à quel degré se situe leur implication si tant est qu’ils soient impliqués, voilà un aspect positif du film.
Le scénario est globalement bon. Au début on s’attend au pamphlet basique sur un labo tout puissant prêt à détruire des témoins gênants, puis au final, la dernière partie apporte plein de nuances bienvenues, et la dénonciation, si elle est là, est subtile et maline. Donc, bon point. Quelques facilités peut-être (sans doute même), quelques séquences que j’ai trouvées peu crédibles (le lavage automatique) au moment où elles sont amenées, mais rien pour plomber significativement ce thriller malin, nerveux et souvent surprenant jusqu’à son épilogue bien fichu.
Formellement c’est propre. Mise en scène à hauteur d’homme, pas très originale et aux tendances réalistes mais appliquée et de belle facture. Le film offre les habituelles teintes grisâtre propres au genre du thriller socio-politique, une bande son classique, des scènes d’action simple mais efficaces. Franchement, pas d’originalité ou d’audace visuelles dans Le Nouveau protocole, mais on sent derrière la caméra un bon faiseur qui livre un produit bien emballé. Un peu plus d’audace n’aurait pas nuit.
En sommes, Le Nouveau protocole séduit surtout pour son approche intelligente d’un sujet brulant. Film qui aurait pu être lourd et « théseux », je dirai qu’il rattrape par sa subtilité sa forme soignée mais académique. A voir. 3.5