Samuel L. Jackson, l'acteur principal d'Harcelés, revient sur son personnage d'Abel Turner, un voisin raciste particulièrement inquiétant : "Quand j'ai lu le scénario, je l'ai trouvé passionnant parce qu'il oppose des personnages forts et propose un regard différent sur le racisme. Ici, le "raciste" n'est pas celui qu'on pourrait croire. Abel Turner est un policier noir, une personne que tout le monde aurait tendance à considérer comme un homme normal et respectable, et pourtant c'est de lui que viennent les problèmes de voisinage et de racisme, c'est ce qui le rend aussi intéressant. C'est une chose que tout le monde peut comprendre, quelle que soit sa culture."
David Loughery, le scénariste de Harcelés explique que "le conflit entre les personnages est au centre de l'histoire ; il repose en partie sur le racisme, mais ce n'est qu'un aspect de cette bataille de voisinage. Le film parle autant de racisme que d'espace personnel, de frontières et des efforts que nous faisons pour protéger ce qui nous appartient. Tout le monde s'est déjà retrouvé avec un voisin pénible. Ce peut être à cause de son chien qui aboie constamment, de son gamin qui met la musique à fond ou de n'importe quoi d'autre, mais nous savons tous que le moindre problème entre voisins peut rapidement se transformer en querelle d'ampleur. C'est ce que montre le film."
Avec Harcelés, Samuel L. Jackson écorne l'image de Mister Cool qu'il a bâtie tout au long de sa carrière. Le scénariste David Loughery raconte combien l'acteur l'a surpris dans ce rôle d'un voisin raciste : "Quand j'ai appris que Samuel L. Jackson avait été engagé pour jouer Abel Turner, je me suis dit qu'ils avaient fait le meilleur choix possible. Il était fait pour ce rôle parce qu'il est à la fois charmant et menaçant, cela rend son personnage aussi sympathique qu'effrayant. Il est vraiment fantastique dans ce film. Il a un sens de l'humour un peu étrange qui donne encore plus de profondeur à son personnage parce qu'il masque le sentiment de danger qui émane de lui. C'est le méchant du film, mais au premier abord rien ne permet de le deviner, bien au contraire. Abel protège ce qui lui appartient et fait ce qu'il pense être bien pour sa famille et pour lui-même."
Neil LaBute, le réalisateur d'Harcelés, figure du cinéma indépendant américain avec notamment à son actif la mise en scène d'En compagnie des hommes, a puisé dans son expérience pour ce projet. "Quand j'ai lu le scénario, j'ai pensé qu'il m'offrait la possibilité de créer une histoire complexe et à plusieurs niveaux d'interprétation", raconte-t-il. "L'histoire se déroule à Los Angeles, et j'y ai vécu suffisamment longtemps pour connaître les incendies et les tensions raciales qui y ravagent les maisons et les quartiers. Ce projet me tentait donc beaucoup."
Afin de trouver un lieu de tournage idéal pour Harcelés, le chef décorateur Bruton Jones a utilisé le logiciel Google Earth, qui fournit des images satellites de la surface terrestre. Il a ainsi repéré les quartiers et maisons idéaux avant de se rendre sur place pour tourner.