Planet Terror, un film grindhouse et un film coup de poing. Robert Rodriguez est un excellent réalisateur, à mon sens meilleur que Tarantino et un peu trop dans l’ombre de ce-dernier. Le projet Grindhouse l’a vraiment révélé, et à coté du fadasse Boulevard de la mort, Planet Terror est une pure merveille. Par où commencer ? Le casting. Quel plaisir ! Une pléiade de vielles têtes qu’il fait bon de revoir (Biehn, Fahey), de « gueules » à l’instar de Brolin, de « petits jeunes », comme Freddy Rodriguez, et de jolies filles, à commencer par Rose Mac Gowan. Très convaincante dans son rôle, elle est vraiment très charismatique et s’impose sans difficulté. Sa danse du générique est déjà une séquence d’anthologie. Si les acteurs sont bons les personnages sont magnifiquement écrits, dotés de personnalités propres et hautes en couleurs qui font plaisir. C’est là un des points forts du cinéma de Rodriguez, et il ne déçoit pas. Le scénario est au diapason. Simple, sa trame est commune aux films de zombies mais en pulvérise les codes avec un humour noir décapant. La mise en scène est monstrueuse de facilité, et se transcende dans les scènes d’actions d’une lisibilité impressionnante. Doté d’une musique excellente, d’une photographie à l’esthétique très travaillée (volontairement granuleuses), d’effets spéciaux et d’effets gores grand-guignolesque mais soignés, voilà un film inattaquable d’un point de vue formel. A l’image d’un Braindead, Rodriguez livre un film à la générosité débordante, là ou Tarantino à joué l’avare dans Death proof. Dialogues ciselés, scènes d’actions à gogo, gore outrancier, humour constant, numéros d’acteurs délirants, ce Planet terror est une vraie pépite à voir et à revoir. Pour public averti néanmoins, car Rose Mac Gowan est ici très loin de Charmed.