Je suis un cyborg : les secrets du tournage

Je suis un cyborg a été présenté à la Berlinale en 2007 où il a reçu le Prix Alfred Bauer récompensant le film le plus novateur de la sélection.

Je suis un cyborg contraste fortement avec les précédents films de Park Chan-wook qui abordaient tous le thème de la vengeance (Sympathy for Mr. Vengeance, Old boy et Lady vengeance) : "J'ai d'abord pensé à ce film sans le prendre vraiment au sérieux, explique le réalisateur. J'avais à l'époque 8 projets de tournage en HD et j'ai pensé que ce film serait une bouffée d'oxygène entre ma trilogie sur la vengeance, dont la réalisation m'a pris cinq ans, et avant mon prochain film, Evil Live, en projet depuis longtemps."

Amateur de références artistiques, Park Chan-wook explique la place que Je suis un cyborg tient dans sa filmographie : "Si j'étais Beethoven, ce film serait un peu ma "Huitième Symphonie". Si j'étais Sam Peckinpah, je le comparerais à sa ballade élégiaque Junior Bonner, qu'il a tournée entre ses films les plus violents Chiens de paille et Le Guet-apens. Mais, comprenez-moi bien, je ne me compare pas à ces grands maîtres !"

Jung Ji-Hoon qui interprète le rôle de Park Il-soon est plus connu sous son nom de scène : Rain. Véritable star du R'n'B et de la Pop en Corée du Sud et en Asie en général, il a été choisi comme l'une des 100 personnalités les plus influentes de la planète selon le magazine Times en 2006. Après quelques apparitions dans des séries télévisées, il tient ici son tout premier rôle au cinéma.

Habitué au R'n'B et au Hip hop, Jung Ji-Hoon a dû apprendre à chanter des yodels (vocalises tyroliennes) pour les besoins du film. Pour cela, il a été assisté par le chanteur de country Suh Yong-ryul.

Le réalisateur explique sa vision de l'hôpital psychiatrique où se déroule le film : "En réalité, les gens sont angoissés car ils ignorent le sens de leur existence. Et ceux qui sont un peu plus angoissés que la normale sont placés en asile psychiatrique. Incompris par les adultes dans un monde de faux-semblants, les enfants sont certains que leur univers est stable et logique. De même, les schizophrènes se créent leurs propres mondes et s'y enferment. Cet asile est donc un grand jardin d'enfants. Chacun des fantasmes, chacune des illusions des patients fait sens dans leur univers à part. Et lorsque leurs mondes personnels se rencontrent dans une réalité semi-virtuelle, cela suscite une grande clameur. C'est un miracle qui ne pourrait pas se produire dans un véritable hôpital psychiatrique. Et les forces qui donnent naissance à ce miracle se nomment "compréhension" et "compassion"."

L'actrice Lim Soo-Jung a dû suivre un régime sévère jusqu'à ce qu'elle pèse 39 kg afin de coller au mieux à son personnage.

Je suis un cyborg a été entièrement tourné en numérique à l'aide de la caméra HD Viper Film Stream déjà utilisée par David Fincher pour Zodiac et Michael Mann pour Miami vice - Deux flics à Miami. C'est la première fois que cette caméra est utilisée pour un long-métrage coréen.