Il émerge beaucoup de comédies horrifiques dans les salles du monde entier ces derniers temps. Certaines sont des véritables chefs-d’oeuvre (Shaun of the Dead), d’autre des films sympathiques mais parfois décevants (Severance)... Le métrage de Jonathan King, lui, se hisse dans le rang des petites réussites dans son genre.
Evidemment, impossible de ne pas passer par la comparaison entre l’univers si particulier de Peter Jackson et ce film, qui lui emprunte non seulement son équipe d’effets spéciaux (la très efficace Weta Workshop, qui signent des maquillages et FX assez gores mais terriblement cools), mais aussi son ambiance, évoquant celles de Braindead et de Créatures Célestes (deux références avouées du metteur en scène, bien qu’inconscientes selon lui). Mais pour autant, ce dernier est très loin d’atteindre le niveau du génie passe-partout (voui voui !).
King fait pourtant preuve avec Black Sheep d’une grande aisance, d’une part dans le scénario, décalé et cohérent comme il faut (même si on sent une certaine retenue, qui aurait pourtant pu rendre le métrage encore plus trippant qu’il ne l’est), et dont on retiendra ce message évident contre le pouvoir de la technologie sur la nature, et précisément l’agriculture, comme l’histoire de Dolly, brebis clonée, clairement parodiée lors des scènes du laboratoire. Mais c’est surtout dans sa mise en scène que survient cette aisance, apparaissant comme limpide au milieu de ce déferlement de cris, de sang, de mutations et de pets, sûrement due à la beauté des paysages néo-zélandais qui surplombent tout le film, devenant presque un personnage à part entière, au milieu des excellents Nathan Meister, Peter Feeney (un petit air de Bruce Campbell, non ?) et Tammy Davis.
En bref, un bel objet de curiosité, doté d’une maitrise intéressante de l’alliance de la peur et de l’humour (jamais débile mais toujours drôle), qui a quasiment tout pour devenir un petit classique en puissance.