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    Cinéman
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Cinéman" et de son tournage !

    Note d'intention

    Yann Moix définit avant tout Cinéman comme une " comédie d'amour, d'amour tout court, et d'amour du cinéma par la même occasion ". " Je voulais voir si on pouvait faire une comédie en mélangeant tous ces univers qui nous ont marqués, qui habitent notre imaginaire, qui font partie de nous aujourd'hui, explique le réalisateur. C'est vrai que j'aime tous les genres de cinéma. Je suis très éclectique et un peu boulimique aussi : je peux, pendant une semaine, ne regarder que les films de Roberto Rossellini et la semaine suivante me faire tout Louis De Funès ! Bien sûr, certains sont des chefs-d'oeuvre et d'autres des nanars. Il n'empêche qu'on peut les aimer autant sinon de la même manière, c'est juste le plaisir qui est de nature différente. Dans Cinéman, ça m'amusait justement de faire traverser à Franck Dubosc presque tous les genres de cinéma, et des films aussi différents que Barry Lyndon et Zorro, sans trier, comme s'il n'y avait pas de hiérarchie. "

    Le déclencheur à " Cinéman "

    Pour Yann Moix, le véritable déclencheur de Cinéman, ce fut Sherlock Junior de Buster Keaton. " A un moment, dans ce film, Buster Keaton qui est projectionniste, commence à s'assoupir et en s'assoupissant il rêve qu'il entre dans le film, explique le réalisateur. J'ai trouvé que c'était une idée géniale. Le film date de 1920, elle n'est donc pas très originale, l'idée ! Mais je me suis dit que ce serait marrant que quelqu'un trouve la femme de sa vie au seul endroit où il est impossible de la trouver : au cinéma, dans les films. En fait, ce n'est pas tout à fait exact : au cinéma, on la trouve tout le temps, la femme de sa vie, sauf qu'on ne peut pas l'approcher, ni la toucher... Là, au contraire, j'ai voulu que Cinéman puisse l'approcher, la toucher, lui parler, en devenant un personnage des films dans lesquels elle joue... "

    Yann Moix à l'écriture

    Yann Moix a signé le scénario avec Olivier Dazat, ce dernier n'étant arrivé que dans un deuxième temps. " J'ai fait comme j'avais fait pour Podium, explique le réalisateur. J'ai d'abord écrit un roman - de 400 pages ! - mais celui-là, à la différence de Podium, je ne le publierai jamais. Puis, à l'intérieur de ce roman, je suis allé chercher les éléments avec lesquels je pouvais construire un scénario. Et c'est là qu'Olivier est intervenu. Pour m'aider à faire le tri. C'est un processus un peu long, mais je ne sais pas faire autrement. De la même manière que, sur le tournage, j'ai beaucoup de mal à ne pas changer les trois quarts des dialogues. C'est comme si, les connaissant déjà, je les trouvais usés. J'ai besoin d'en avoir des tous neufs à me mettre sous la dent pour pouvoir tourner. "

    Franck Dubosc vu par Yann Moix

    " Franck est arrivé en me disant : " J'ai adoré Podium, tu fais ce que tu veux avec moi. Considère-moi comme de la pâte à modeler " Totale humilité ! Non seulement, il ne m'a posé aucun problème du début à la fin (pas un caprice, pas une crise de nerfs, rien !), mais c'est un incroyable bosseur, ambitieux et exigeant. Et un type humainement très attachant. Il a beaucoup de talent mais ne se repose pas dessus. Il a l'humilité de savoir qu'il peut progresser, progresser, et progresser encore. Il a regardé les films en boucle. Barry Lyndon, aujourd'hui, il le connaît mieux que tout le monde. Et je ne parle pas de L'Aurore de Murnau ! Il a travaillé de manière incroyable les expressions d'Errol Flynn dans Robin des Bois. Quand on regarde de près, c'est fou ce qu'il a fait. Il a même les petits mouvements de lèvres de Fairbanks sur le tapis volant à la fin. Peu de gens, peut-être, le remarqueront, mais c'est génial de l'avoir fait. "

    Des " niveaux de Dubosc "

    Durant le tournage, Yann Moix a inventé un concept, les " niveaux de Dubosc ", pour diriger au mieux le comédien. " J'ai trouvé un système de manettes mentales, explique le réalisateur. Je lui ai dit : " On va inventer une échelle avec dix échelons de " dubosquisation ". Au niveau 0, tu es mort et au niveau 10, c'est ce que tu fais dans tes spectacles. Nous, on ne dépassera jamais les niveaux 5 ou 6. " Selon les scènes, je lui disais donc " niveau 3 " ou " niveau 4 ", et ce qui est fou, c'est qu'entre le niveau 3 et le niveau 4 il y avait une vraie différence. Incroyable. "

    Le choix des films

    Yann Moix explique comment il a procédé au choix des films dans lesquels il allait faire intervenir Cinéman : " Ce n'était pas si compliqué parce que je me suis aperçu qu'en fait les grands films universels, ce sont des genres : Tarzan, ce n'est pas qu'un film, c'est un genre. Comme le western spaghetti. Et même, c'est un genre en soi ! Il y a quand même deux Kubrick dans le film : Barry Lyndon et Orange mécanique. Et puis, il y avait des films auxquels je tenais comme Monte là-dessus avec Harold Lloyd et L'Aurore de Murnau. Ou encore Les Duellistes et Taxi Driver... Le plus passionnant a été de trouver un fil rouge, une continuité, de mélanger, et dans une comédie qui plus est, tous ces univers qui n'ont rien à voir. C'est ce pari-là aussi qui était excitant. "

    Benoît Poelvoorde et autres acteurs pressentis

    A l'origine, c'est Benoît Poelvoorde, déjà présent au générique de Podium, qui devait jouer le rôle-titre de Cinéman. Malheureusement, le comédien se désista soudainement du projet, retardant ainsi sa mise en chantier. Le scénario passa ensuite entre les mains de Jean Dujardin, qui déclina l'offre de Yann Moix, et atterrit enfin dans celles de Franck Dubosc, plus apte à participer au tournage. Jean-Paul Rouve, Julie Depardieu et Thierry Frémont furent quant à eux pressentis dans les rôles secondaires.

    Problème de son

    Si vous avez l'impression que le son n'a pas l'air très raccord avec la bouche des comédiens, ne vous étonnez pas : outre les dialogues impliquant Lucy Gordon (tournés en anglais), bon nombre ont du être réenregistrés pour cause de problème de son.

    Dates et lieux de tournage

    Le tournage de Cinéman débuta le 29 octobre 2007 et se déroula sur 12 semaines en Belgique et en Espagne.

    Film posthume pour Lucy Gordon

    Avec Gainsbourg (vie héroïque), Cinéman fait partie des deux films interprétés par Lucy Gordon à être sortis en salles après son décès survenu en mai 2009. Revenant sur sa rencontre avec la comédienne, Yann Moix déclare : " Je cherchais une actrice qui incarne l'idée du cinéma. Lucy était belle à tomber. Un vrai rêve de cinéma. La caméra l'aimait infiniment. Elle prenait la lumière d'une manière incroyable. C'était une princesse idéale de cinéma. Quand on la voit sur un écran, on a le sentiment - et d'ailleurs hélas, maintenant c'est le cas ... - qu'elle n'habite que dans le cinéma. Sa mort m'a bouleversé. "

    Le "Cinéman" de Thierry Ardisson

    Coïncidence ou pas, Thierry Ardisson avait, lors de son escapade américaine dans les années 70, écrit un scénario, intitulé Les Aventures de Cinéman, qu'il avait déposé à la Writers Guild of California. Dans son roman autobiographique Confessions d'un baby-boomer, l'animateur télé raconte : "C'est l'histoire d'un mec téléporté par erreur du monde en trois dimensions dans lequel nous vivons dans le monde en deux dimensions du cinéma. Il n'arrive pas à en sortir. Il passe sans cesse d'un film à l'autre, mais il ne sort pas des films."

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