Last Seduction : les secrets du tournage

Dans Last seduction, la comédienne Linda Fiorentino représente l'achétype même de la femme fatale, qu'elle jouera à nouveau dans Jade. La femme fatale, que l'on peut résumer comme une femme intéressée, aux charmes avantageux, prête à tout (même à tuer) pour réussir, est un thème déja traité par deux fois par John Dahl : avec Kill me again et Red Rock West, où la femme fatale était respectivement représentée par Joanne Whalley et Lara Flynn Boyle.

Parmi les plus célèbres femmes fatales vues depuis les années 80 sur grand écran, citons Sharon Stone dans Basic Instinct, Glenn Close dans Liaison fatale ou encore Kathleen Turner dans La Fièvre au corps.

Encensée par la critique pour sa performance dans Last seduction, Linda Fiorentino aurait du être nommé à l'Oscar de la Meilleure actrice. Malheureusement, l'américaine se vit refuser cette distinction, le film ayant été exploité à la télévision avant sa sortie sur grand écran. Elle reçut toutefois d'autres distinctions pour son rôle de femme fatale. Désignée Actrice de l'année par le London Critics Circle Film, elle fut honorée de l'independent Spirit award de la Meilleure actrice dans un rôle principal et du New York Film Critics Circle award de la Meilleure actrice.

Depuis ses débuts, John Dahl s'est spécialisé dans le film noir. Après les thrillers Kill me again et Red Rock West, où il a successivement dirigé Val Kilmer et Nicolas Cage, le cinéaste connaît la gloire internationale en 1994 avec Last seduction, portrait très sombre d'une femme fatale incarnée par Linda Fiorentino. Après ces trois tentatives gagnantes dans le film noir, John Dahl diversifie son travail en signant Memoires suspectes, un thriller plus classique, puis Les Joueurs, plongée dans l'univers du jeu portée par Matt Damon et Edward Norton. En 2001, il signe Une virée en enfer, parfaite série B en forme de road-movie horrifique où son talent pour installer des ambiances oppressantes fait merveille. Il prépare actuellement un film de guerre intitulé The Great raid.

Lorsque l'on demande à John Dahl pourquoi ses films mettent régulièrement en valeur des thèmes sombres, le cinéaste a bien du mal à se prononcer. "C'est quelque chose que j'ai du mal à analyser, ça m'intrigue assez en fait", déclare-t-il. Après réflexion, Dahl finit par voir dans son enfance assez aisée la raison de son attirance pour le film noir. "J'imagine que c'est la raison pour laquelle ces côtés sombres m'attirent. Ils représentent un challenge pour moi et m'intriguent. Je me souviens avoir grandi du bon côté de la ville en me demandant : "Qu'est-ce qui ne va pas de l'autre côté ?"

Après avoir scénarisé ses deux premiers longs métrages, Kill me again et Red Rock West, John Dahl abandonne la plume à partir de Last seduction pour ne se consacrer qu'à la réalisation. Last seduction est tiré d'un scénario original de Steve Barancik, qui a récemment signé celui de No good deed, film qui sortira prochainement en France, avec Samuel L. Jackson et Milla Jovovich dans les rôles principaux.

Deux ans après Last seduction, en 1996, John Dahl dirigera à nouveau la comédienne Linda Fiorentino dans le thriller Memoires suspectes.

Cinq ans après Last Seduction, une suite au long métrage de John Dahl a été mise en chantier. Sobrement intitulée Last seduction 2, celle-ci, réalisée par Terry Marcel, met toujours en vedette le personnage de Bridget Gregory dans de nouvelles aventures sulfureuses. Dans ce film inédit en France, c'est l'actrice Joan Severance qui prend la relève de Linda Fiorentino dans le rôle principal.

Tout au long de sa carrière, John Dahl n'a pas hésité à citer Billy Wilder comme référence en tant que réalisateur. Concernant le film noir, son oeuvre favorite est Une Place au soleil de George Stevens, un drame qui n'a rien de policier, dont l'action se déroule dans une petite ville américaine.