Le réalisateur et scénariste Hiner Saleem admet que Les Toits de Paris peut être vu comme un Vodka Lemon sur la France : "C'est [...] un film sur la décadence. Sur la défaite des systèmes humains. Communiste dans Vodka Lemon, capitaliste pour Les Toits de Paris. La richesse des pays développés produit des sas où sont entassés ceux qui ont perdu toute valeur. Quand on a dépassé l'âge où l'on est productif et indépendant, on entre dans la salle d'attente... Les humains sont étiquetés comme des denrées périmées, et parqués avant le passage des poubelles. Comment, en Occident, le bien-être de certains peut-il cohabiter avec autant de souffrance ?"
Les Toits de Paris a été présenté au Festival de Locarno 2007. A cette occasion, Michel Piccoli a été récompensé par Le Prix d'interprétation.
Hiner Saleem raconte comment il a choisi les acteurs qui allaient interpréter les personnages de Marcel et Amar : "J'ai tout de suite pensé à Michel Piccoli pour interpréter le rôle de Marcel, raconte le réalisateur parce qu'avec son physique majestueux, il était pour moi le seul à pouvoir jouer un personnage plongé dans la misère tout en gardant une grande dignité et une certaine classe. Pour le rôle d'Amar, il me fallait trouver un acteur qui inspire de la tendresse et l'idée de confronter Michel Piccoli à Maurice Bénichou, plus petit, plus frêle s'est imposée."
Avant Les Toits de Paris, Michel Piccoli et Mylène Demongeot ont déjà figuré ensemble au casting d'un film : Les Sorcieres de Salem de Raymond Rouleau réalisé cinquante ans auparavant !
Pour écrire le scénario, Hiner Saleem s'est inspiré de ses propres expériences lorsqu'il vivait à Paris. Ses deux voisins de paliers étaient alors deux personnages âgés vivant dans des chambres de bonnes. Ce sont leurs différentes mésaventures qui ont touché le réalisateur alors confronté à leur solitude.
"Pour moi, si l'on peut exprimer quelque chose avec des images, ce n'est pas la peine de le redire avec des dialogues, explique le réalisateur. Quand le dialogue concrétise une idée, il la réduit ou il l'enferme. Moi, j'ai plutôt envie d'ambiguïté. Par exemple, je voulais filmer la première scène à la piscine comme une scène dialoguée. Maurice Bénichou et Michel Piccoli devaient jouer comme s'ils parlaient mais de telle sorte que le spectateur puisse réinventer les paroles à leur place."