« La maison » est une œuvre un peu mal dégrossie, dans laquelle on a du mal à plonger et surtout à y rester. Les intentions du Manuel Poirier étaient pourtant louables, et il s’en sort plus sur le fond que sur la forme. La maison, comme parabole, met bien en évidence le ressenti de chaque protagoniste. Entre celles qui ne veulent pas la voir partir (les sœurs) car unique vestige de l’enfance, entre celui qui veut l’acquérir pour appuyer son statut d’homme accompli (Bruno Salomon étonnant dans un rôle dramatique) et celui qui voit cette maison comme l’espoir d’un raccord possible entre son passé et son présent. Tout cela est bien vu. La thématique du renoncement également, le non sacrifice de l’amitié, le refus d’oublier, la famille qui ne peut se recomposer par manque d’effort ou de volonté. Rien que dans le traitement de ces deux thèmes le film est à voir. Ce qu’il manque vraiment, c’est une vraie cohésion dans la mise en scène par une disparité niveau émotion. Le jeu des acteurs fait défaut aussi : Lopez est égal à lui-même est plutôt bon, Bérénice Béjo et Barbara Shulz surjouent souvent. Dommage.
Lorsqu’on est attaché à une maison dans laquelle on a passé des moments familiaux ou amicaux, et qu’un jour, on décide de se séparer de ce lieu, la vente ressemble le plus souvent à un enterrement, un déchirement. Le pathos dans ce genre d’histoire est donc inévitable, il est même souhaité par le spectateur s’il est concerné par ce genre d’événement. Manuel Poirier avait montré par le passé une belle aisance pour traiter des sujets intimes, dans “Western”, ou “Les femmes...ou les enfants d’abord”. Avec pourtant son acteur fétiche Sergi Lopez, il rate ici la plupart des scènes. Pour quelques belles réussites (les deux filles sortant de chez l’avocat et se déchirant dans la rue, ou la vente aux enchères à la tension palpable), combien de séquences démonstratives, sans finesse, dénuées de vérité et d’émotion ! Pour compliquer inutilement les choses, les personnages jouent tous un double-jeu, l’un s’intéresse à la maison pour mieux approcher la jeune fille, elle-même entame une liaison avec cet éventuel acheteur en la cachant à sa soeur, laquelle... C’est trop ! Le scénario s'emmêle, et il ne reste à la fin qu’une sensation de gâchis, comme si le sujet n’avait pas été traité, la maison elle-même étant complètement ignorée par le réalisateur : à aucun moment le charme du lieu n’est montré, ni même évoqué.
Une petite pépite vu sans attentes particulière. Sergi Lopez continue d'être ébourrifant de justesse et est parfaitement secondé par B.Bejo et B.Salomone, qu'on est heureux de voir réussir dans un registre nouveau. La mise en scène est au diapason et le scénario d'une richesse insoupçonné. Un des meilleurs films de l'année 2007!
En reprenant la plupart de ses thèmes habituels (la crise du couple, l’enfance, l’opposition ville/campagne, les âmes humaine en détresse…) Poirier perpétue la tradition d’un cinéma dans lequel il est passé maître depuis "La petite amie d’Antonio" et surtout le bouleversant "…à la Campagne" sorti il y a déjà 12 ans. Depuis il en cesse de refaire un peu le même film à chaque fois en s’appuyant à chaque fois sur des acteurs formidables et avec toujours cette capacité incroyable et si rare au cinéma à donner un ton plus que juste aux dialogues, , aux situations vécues et notamment celles qui mettent en scène les enfants. Magnifique.
Manuel Poirier est un cinéaste nostalgique.Filmer la désatisfaction du présent par le passé,les souvenirs tenaces,la difficulté de se (re)trouver ou les amours contrariés font partis du quotidien dans son cinéma.Et son nouveau film ne déroge pas à la règle.Malgré un rythme parfois un peu mou,la sobriété de sa mise en scène force le respect.Doublée par des acteurs d'une grande justesse (Sergi Lopez,Bruno Salomone,Bérénice Bejo...tous sont au diapason) qui contribuent indéniablement au charme du film,"La maison" parvient à séduire sur quasiment toute la longueur.Il manque peut-être un peu de confiance à Poirier dans ce film fragile comme les personnages et les émotions qu'il met en scène,mais la douce mélancolie qui en découle happe le coeur du spectateur du début jusqu'à la fin (fin qui reste un peu trop en suspend malheureusement).Il y a quelques courtes scènes pas forcément très utiles qui auraient très bien pu être zappées au profit de l'intrigue,parfois trop légère,mais le talent de Poirier (celui qu'on lui connaît depuis longtemps d'ailleurs) tient plus dans l'écriture de ses personnages,écorchés et marqués par le passé qui les hantent,et qui,comme toutes les situations du film,sonnent vrais et justes.Mélancolique et grave,grisâtre et modeste,et pardessus tout attachante,cette maison mérite d'être visitée.
Un film juste, et sobre.... Très bien intreprété... Quel immense acteur que Sergio Lopez! D'un naturel déconcertant...! Encore un petit bijou qui remonte le niveau de notre cinéma!
Un film juste, très juste avec des scènes émouvantes et bien vues. Pour malheureusement avoir connu un peu la même situation (mort parents, vente de la maison d'enfance...), les situations sont finement analysées et portées par des acteurs formidables, Sergi Lopez est au sommet de son art. Mais, mais...la seconde partie du film s'essouffle et le film devient long et ennuyeux. Bien dommage car il en ressort un sentiment plus que mitigé...tandis que je suis incapable de me souvenir de la fin...mauvais signe. En option.
Ca met du temps à démarrer on se demande où il veut aller jusqu'à ce que heureusement le film prend plus d'ampleur, et l'on comprend le véritable sujet du film qui est d'ailleurs très intéressant, on se pose des questions par rapport à la situation des personnages, je me suis identifié aux personnages car chacun à une particularité que l'on peut retrouver chez soi. La musique est très belle, merci Lhasa, le petit Ferdinand est excellent. Je ne savais pas vraiment ce que j'allais voir et j'ai été agréablement surpris.
pas de relief dans ce scénario. la caméra tourne longuement et on se languit devant une intrigue qui est tout sauf imprévisible. petit film, petits moyens: on roule dans de vieilles voitures qui ont passé le contrôle technique, on déjeune avec un pichet à table, on filme une maison vide et une petite histoire d'amour pour faire bonne mesure.un seul sursaut d'intérêt lors de la mise aux enchères de la maison. à voir s'il pleut averse dehors..
Une maison, une... étoile. Pour Lhasa. Poirier m'a touchée à plusieurs reprises pour sa façon de filmer les relations parents-enfants, par sa maîtrise de la caméra au service de l'acteur, pour son humanisme presque sincère...jusqu'à ce que je sorte de la séance de son dernier film... La maison est vide comme le film, les acteurs sonnent creux comme le reste, même sergi lopez est ennuyeux, il accroche les mots tout le temps, c'est chiant! Bérénice béjo est bien et rattrappe un peu tout ça, Bruno Salomone n'est pas crédible dans un rôle moins comique, et je crois que ce n'est pas qu'il ne veut pas l'être, il ne PEUT pas, son visage le trahit, comme Bernard Campan un peu... Des rôles qui ne servent à rien, je pense à Florence Darel, un scénario vide, dommage parce que l'idée est plutôt bonne, la région et l'histoire de cette maison auraient mérité plus de détails. On ne sait rien, on comprend mais on ne rentre pas dedans. Je n'ai pas eu envie, même Barbara Schulz donne l'impression de s'emmerder! La répétition de certaines scènes évitée, la diction plus assurée, la direction d'acteur moins baclée et le scénario mieux travaillé et plus ficelé, le film de Poirier aurait mérité une autre étoile - La maison a coûté bien trop chère et dans le film et pour mon portefeuille ! Dommage.