Images de femmes ou le corset social est le premier long métrage réalisé par Jean-François Ferrillon.
Le réalisateur Jean-François Ferrillon présente les thèmes de son film à travers une note d'intention détaillée : "On le sait, l'image de la femme fait vendre (...). Et quelle femme ne s'est pas indignée dans son for intérieur à la vue de la énième publicité pour le dernier régime minceur, ne s'est pas inquiétée de ne pas posséder les attributs standard de séduction lui ouvrant les portes du désir masculin ? (...) Partant du monde de la mode et du mannequin (...), j'ai essayé de réfléchir sur l'apparence de cette nouvelle femme "moderne", "belle", "séduisante" et "sexy". Sur ce corset d'aujourd'hui - désigné par les magazines comme "l'éternel féminin" - et qui conditionne toute la sphère sociale et les rapports hommes/femmes. Comment cette beauté formelle, unidimensionnelle, a-t-elle fini par s'imposer dans l'inconscient collectif ?"
Le réalisateur Jean-François Ferrillon a pu réaliser son film en rencontrant de nombreuses personnes appartenant au domaine de la mode, et qui lui ont permis d'intégrer ce milieu pour pouvoir le filmer. Il raconte : "Comme tant d'autres, ce film est le fruit d'une rencontre - celle d'une machine à coudre (ce qui est assez normal au regard du sujet du film !), d'un employé d'un grand magasin de mode (qui favorisa ma curiosité en m'accompagnant dans les défilés et les back stages) et de deux jeunes journalistes (...) qui m'aidèrent à accéder aux couturiers, aux attachés de presse, aux cocktails, aux soirées... Ceci nous permit (...) de prendre un maximum de plans."
Le tournage du film a duré deux ans et demi, contre un montage d'une année, au cours duquel les 900 heures de rushes ont été triées et ordonnées.
"(...) Je ne voulais pas me contenter (...) d'un film didactique, mais d'un film monté très "cut", très clip, très "tendance d'aujourd'hui", ceci afin que la forme soit en parfaite adéquation avec le sujet : la modernité, le bruit, l'apparence, les relations éphémères, l'agressivité du pouvoir de l'image, le zapping des relations sociales...", explique le réalisateur Jean-François Ferrillon, qui a minutieusement soigné le montage de son film.
Travaillant pour la partie sonore avec Arnaud Jacquin, Eric Simon et Brigitte Barillet en voix off, Jean-François Ferrillon a voulu apporter un côté lyrique et hypnotique à son film, "un peu comme ces images qui rendent à ce point irréel notre appartenance au réel", précise le réalisateur en évoquant le monde de la mode.
Le réalisateur Jean-François Ferrillon a effectué un long travail de recherche, réunissant des informations auprès de nombreuses personnes, parmi lesquelles des philosophes, des sociologues, des cinéastes, des rédactrices de magazines, des agents de publicité, des psychanalystes ou encore des stylistes. "Le film a pris du temps car il y avait toujours un intervenant supplémentaire qui voulait bien se prêter au jeu et approfondir la réflexion", raconte Ferrillon.
Jean-François Ferrillon aurait aimé pouvoir interviewer pour son film le philosophe et sociologue Jean Baudrillard, décédé en 2007. "Son point de vue aurait donné une dimension supplémentaire au film", explique le réalisateur.
Images de femmes ou le corset social constitue le premier volet d'un triptyque que prévoit de réaliser Jean-François Ferrillon, et qui devrait être intitulé "L'âme humaine". Le deuxième chapitre s'appelera "Au-delà de l'apparence", et le troisième film portera quant à lui sur le sacré et la religion.
Images de femmes ou le corset social a été présenté au Festival du Film Francophone de Tübingen à Stuttgart en 2010.