L'Anguille retrace la vie du petit peuple, pêcheurs, paysans, ouvriers et éboueurs vivant à la campagne peuplant des bourgs désespérants de monotonie. C'est un film sur le Japon d'aujourd'hui, il pointe néanmoins toutes les dérives de nos civilisations (orientale, occidentale, asiatique...) et l'homme dépassé par sa quête d'une place et d'une dignité.
Lors du festival de Cannes 1997, quand la salle se leva pour applaudir le film, le cinéaste resta assis, ne pouvant pas se lever même avec sa canne. Enfin une main vint à son secours. Pas un bravo ne dérida son visage impassible. Quand le silence revint, le maître s'inclina légèrement et sortit.
Après sept années de silence, dû à l'échec commercial de Pluie noire, Shohei Imamura revint au cinéma avec L'Anguille. La Palme d'Or cannoise permit à Shohei Imamura de réaliser un projet qu'il n'avait jamais pu entreprendre alors, Docteur Akagi, avec Jacques Gamblin.
L'Anguille remporte la Palme d'Or 1997 (la seconde après La Ballade de Narayama,1983), ex aequo avec Le Goût de la cerise d'Abbas Kiarostami.
En 1975, Shohei Imamura fonde une école de cinéma, l'Institut de cinéma et de télévision à Kawasaki, devenu depuis L'Académie Japonaise des Arts Visuels, qu'il préside toujours.
L'Anguille est une adaptation d'une nouvelle, Scintillement dans l'ombre d'Akira Yoshimura.
Le fils de Shohei Imamura, Daisuke Tengan a co-écrit L'Anguille.