Dans l'univers cinématographique des suites, "Gomez vs Tavarès" se pose en héritier maladroit de son prédécesseur "Gomez & Tavarès", ne réussissant ni à en capturer l'esprit ni à s'affranchir de ses ombres. Cette production franco-belge, sous la houlette de Gilles Paquet-Brenner et Cyril Sebas, ambitionnait probablement de tisser une toile plus vaste et divertissante autour de ses protagonistes, mais trébuche sur les fondamentaux du récit et de la mise en scène.
Le scénario, qui se voulait le moteur d'une comédie policière effervescente, s'embourbe dans une prévisibilité déconcertante. La quête du trésor, censée injecter un dynamisme renouvelé au duo Gomez-Tavarès, s'épuise dans une redondance de situations qui peinent à renouveler l'intérêt. Là où "Gomez & Tavarès" maintenait une certaine tension grâce à son audace et sa fraîcheur, "Gomez vs Tavarès" semble s'enliser dans une formule éculée, ne parvenant pas à élever le débat ni à surprendre.
La réalisation, partagée entre Paquet-Brenner et Sebas, manque singulièrement de la cohésion nécessaire pour transcender les lacunes du script. Les tentatives de dynamiser le récit à travers des séquences d'action ou des dialogues ciselés se révèlent souvent artificielles, dénuées de l'authenticité requise pour captiver. La chimie entre Stomy Bugsy et Titoff, si cruciale dans le premier opus, semble ici diluée, victime d'un développement de personnages qui laisse à désirer.
Sur le plan technique, le film ne démérite pas entièrement. La photographie et les décors, bien que fonctionnels, ne parviennent cependant pas à compenser les déficiences narratives et conceptuelles. La musique, élément clé de l'atmosphère dans ce genre de productions, oscille entre le convenable et le déphasé, ne réussissant pas toujours à épouser les contours de l'action ou des émotions.
En termes de performances, le casting secondaire offre quelques éclairs de compétence qui, malheureusement, ne suffisent pas à contrebalancer les insuffisances du duo principal ni à insuffler une véritable énergie à l'ensemble. Les tentatives d'humour, élément si crucial dans une comédie, frôlent plus souvent l'insipide que le véritable esprit, contribuant à un sentiment général d'opportunités manquées.
En conclusion, "Gomez vs Tavarès" s'efforce de marcher sur les traces de son aîné mais finit par s'enfoncer dans un marasme de redondances et de manque d'inspiration. Le film se situe ainsi un cran en dessous de "Gomez & Tavarès", peinant à justifier sa raison d'être au-delà d'une simple exploitation commerciale d'une formule jadis gagnante. Ce qui aurait pu être une aventure haletante se mue en un parcours jonché d'occasions ratées, où ni l'esprit bon enfant ni le frisson de la découverte ne parviennent à émerger pleinement.