La scène du braquage de banque a été réalisée en une seule prise à Montrose en Californie, et sans que quiconque - en dehors des acteurs principaux et du personnel de l'établissement - ne soit au courant qu'un film était en train de se tourner. Ainsi, lorsque John Dall donne la réplique suivante à Bart Tare : "J'espère que nous trouverons une place de parking", l'acteur le pensait vraiment car au vu du monde susceptible de fréquenter les lieux, il n'était pas sûr qu'il y en aurait une. On peut également remarquer, à la fin de la séquence, qu'une personne, dans le fond, crie au braquage. La personne en question était en fait un spectateur tombé par hasard sur le tournage.
Les aventures du couple formé par John Dall et Peggy Cummins sont le deuxième long-métrage à s'inspirer du célèbre gang Barrow constitué des amants criminels Bonnie Parker et Clide Barrow, après J'ai le droit de vivre de Fritz Lang (1937). Toutes deux des histoires d'amour entrelacées à des histoires d'argent, qui font exploser les coeurs et sauter les banques.
A l'époque où Joseph H. Lewis souhaite adapter la nouvelle de MacKinlay Kantor, The Saturday Evening Post, publiée en 1940, le cinéma américain est régit par le code Hays. De 1934 à 1967, ce code limite certaines références qui sortiraient du but premier du septième art : divertir le public sans pour autant influencer sa pensée. Par exemple, une des règles interdisait de présenter en détail les techniques pour le vol et le cambriolage. Ou encore : les crimes ne devaient pas créer la moindre sympathie du criminel chez le spectateur, ni un quelconque désir d'imitation chez lui. Il aura fallu dix annnées pour mettre le film sur pied.
Réalisateur, scénariste et romancier, c'est Dalton Trumbo qui signe le scénario du Démon des armes. Seulement, à l'époque, il lui est interdit de collaborer à ce projet, s'inscrivant sur la liste des dix d'Hollywood blacklistés en 1947 par la chambre du comité des activités anti-américaines pour avoir sympathisé avec le parti communiste américain. Non crédité pour avoir écrit le script, c'est le nom de Millard Kaufman qui apparaît au générique.