Qu'il est triste d'être un enfant de nos jours... Le s brillants marketeurs des majors américaines va piocher un bouquin dans la bibliothèque idéale du merveilleux, et quelques dollars plus loin, on a droit à La Boussole d'Or pour Noël, à savoir un amoncellement disparate de scènes sans le moindre liant pour tenter de rêver un tant soit peu à un pays imaginaire et fantastique. Fantastique, ce film ne l'est point, et le bouquin de Pullman s'enlise lui aussi dans les désormais mortels marais hollywoodiens. Ce qui crispe le plus, ce sont les raccourcis et autres coutures au fil blanc qui tentent de faire tenir un univers aussi riche dans 1h54. Doté de beaux moyens techniques et humains, mais coaché par un réalisateur prête-nom sans talent, le résultat s'avère d'une fadeur sans nom, à peine relevée par les appararitions rarissimes et quasi-inutiles de Daniel Craig et Nicole Kidman. C'est clair qu'après une splendeur comme ça, on comprend pourquoi la belle a décidé de prendre du recul par rapport à Hollywood. Et j'ai même peur d'avoir cru voir Christopher Lee au détour d'une scène qui lui autorise royalement une phrase "sujet-verbe-complément". Finalement, de ce ratage, je ne retiendrai que le design et quelques belles images de ce monde parallèle imaginé par Philip Pullman. Pour le reste, cette énième histoire de sauvetage d'enfants en détresse m'a semblée elle aussi provenir d'une dimension parallèle. Vaut mieux se payer le DVD de la Cité des Enfants Perdus, vieillerie française traînant dans les bacs à solde, que de payer une place pour le premier volet d'une trilogie dont je ne verrai pas les deux prochains opus. Promis, juré !