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    Lust, Caution
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Lust, Caution" et de son tournage !

    Un Lion d'or nommé "Désir"...

    Présenté à la 64ème Mostra de Venise en 2007, Lust, Caution y a décroché le Lion d'Or, une récompense qu'Ang Lee avait déjà remportée en 2005, avec Le Secret de Brokeback Mountain. Cette fois, le jury était présidé par Zhang Yimou. Ang Lee, qui a dédié son trophée à Ingmar Bergman, disparu quelques semaines plus tôt ["j'ai eu la chance de [le] rencontrer pendant la post-production du film", a-t-il précisé), rejoint le cercle très fermé des cinéastes ayant reçu deux Lions d'Or dans leur carrière. Jusqu'a présent, seuls André Cayatte (en 1950 pour Justice est faite, et en 1960 pour Le Passage du Rhin), Louis Malle (Atlantic City en 1980 et Au revoir les enfants en 1987) et... Zhang Yimou (Qiu Ju une femme chinoise en 1992, Pas un de moins en 1999) avaient obtenu à deux reprises le fameux Lion de St-Marc.

    Recalé dans la course aux Oscars

    Après le Lion d'or obtenu par le film, et les Oscars déjà décrochés par Brokeback Mountain et Tigre et dragon, Ang Lee pouvait espérer que Lust, caution figure dans la liste des nominations aux Oscars 2008. Le film a été poposé par Taïwan à l'Académie, mais celle-ci l'a refusé au motif que la participation de Taïwan (en particulier le nombre de collaborateurs taïwanais) au film, coproduction sino-américano-taïwano-hongkongaise, était insuffisante.

    L'empire des censeurs

    Lust, caution est sortie en Chine le 1er novembre 2007 dans une version amputée de 7 minutes. La censure a en effet exigé que soient retirées les scènes de sexe les plus crues. Rappelons que le précédent film d'Ang Lee, Le Secret de Brokeback Mountain, une romance entre deux cow-boys, n'est pas sorti en Chine...

    Mademoiselle Chang

    Lust, Caution est l'adaptation d'une nouvelle d'Eileen Chang (1920-1995), un des plus grands noms de la littérature chinoise du XXe siècle. Son oeuvre a déjà inspiré plusieurs longs métrages : Fleurs de Shanghai de Hou Hsiao Hsien (1998)., Love in a Fallen City (1984) et Eighteen Springs (1997) d'Ann Hui ou encore Red Rose, White Rose de Stanley Kwan (1994), dans lequel on retrouve déjà Joan Chen au casting.

    Transmission

    Ce sensuel film d'espionnage a aussi une valeur de témoignage selon Ang Lee, qui n'avait plus tourné en Asie depuis Tigre et dragon en 2000 : "Les jeunes acteurs du film apprenaient beaucoup sur la Chine de leurs grands-parents, ce qui était très émouvant pour moi. La Chine a vécu beaucoup d'épreuves et des choses se sont perdues ; si cette génération ne se connecte pas avec le passé, laquelle le fera ? Cela faisait partie de notre mission." C'est ainsi que Leehom Wang, une popstar à Taïwan, raconte : "En travaillant sur Lust, Caution, j'ai beaucoup appris sur la Seconde Guerre mondiale et la culture chinoise. Mon personnage, Kuang, est un indéaliste passionné dont je me sentais très proche. Les étudiants de cette époque brûlaient de l'intérieur. Mes grands-parents m'ont aidé à comprendre et ma grand-mère pleure encore lorsqu'elle raconte comment toute sa famille a été assassinée par des soldats japonais. La façon dont mon grand-père parle et se tient était pour moi un point de référence, et quand j'ai revêtu la tunique pour la première fois, je lui ressemblais vraiment beaucoup."

    Jouer... avec le feu

    Lust, caution est également un film sur les acteurs. Or, Ang Lee fut lui-même comédien (il a un diplôme d'art dramatique)... "Eileen Chang décrit la violente émotion ressentie par Wong Chia Chi, alors toute jeune étudiante, après avoir joué sur scène pour la première fois ; sa difficulté à la calmer, même après un souper avec ses amis du théâtre et une promenade", explique le réalisateur. "En lisant cela, mon esprit m'a brusquement ramené à ma première expérience sur scène, en 1973 à l'Académie des Arts de Taipei. La même énergie à la fin de la pièce dans laquelle je jouais. J'ai compris à quel point cette expérience était importante dans l'oeuvre d'Eileen Chang et comment elle pouvait être utilisée dans le film. Elle comprenait le jeu d'acteur comme quelque chose de brutal par nature : les animaux, comme ses personnages, utilisent le camouflage pour échapper à leurs ennemis et pour leurrer leur proie. Mais l'imitation et la représentation sont aussi des moyens de s'ouvrir à davantage d'expérience, à de nouveaux rapports aux autres, ainsi qu'à l'art et à la vérité."

    Humain après tout ?

    Connu grâce à des rôles "positifs", comme le héros de In the Mood for Love (c'est d'ailleurs pour cette raison qu'Ang Lee a eu une petite hésitation avant de le choisir), Tony Leung incarne ici le redoutable M. Yee. L'acteur parle de ce personnage : "Au début il avait certainement beaucoup d'idéaux et l'ambition de faire quelque chose pour son pays mais son travail est devenu infernal et il intériorise tout. Il y a aussi en lui différentes facettes de la nature humaine. De l'amour, mais aussi du déni de soi ; il pense qu'il n'a pas de sentiment, parce qu'il ferait tuer n'importe qui – ses amis, ses supérieurs, ses anciens camarades de classe. Il traite Wong comme il le fait pour réaffirmer sa propre existence ; comme le dit Ang, " l'amour et la torture coexistent. " Mais à travers elle, il trouve quelque chose d'innocent et de très humain qu'il voulait éviter."

    Les leçons de Tang

    Pour jouer le rôle féminin principal au côté de la star Tony Leung Ang Lee a choisi une débutante, Tang Wei. Née en 1979, cette ex-mannequin fut finaliste du concours Miss Univers à Pékin en 2004. Elle évoque sa préparation pour ce tout premier rôle, particulièrement riche et complexe : "[Ang Lee] donne beaucoup d'informations sur les personnages -du travail à la maison et beaucoup d'entraînement. Notamment pour les langues -l'anglais, et aussi les dialectes de Shanghai et le cantonais. Et puis, des leçons d'étiquette, de voix, de mah-jong (...) Il m'a donné à lire des romans que Wong aurait lus à l'époque, et beaucoup de vieux films à voir comme ceux de Greta Garbo."

    Shanghaï sur prises

    Lust, caution a nécessité un gigantesque travail de reconstitution. Le film a été tourné dans différentes régions d'Asie (Malaisie, Hongkong, Shanghaï), pendant 118 jours. Pour le tournage en extérieurs à Shanghaï, il a fallu retirer provisoirement la climatiseurs de pas moins de 3000 habitants... Le scénariste et producteur James Schamus se souvient avec émerveillement des décors créés dans les Shanghaï Film Studios : "Vous pouviez vous tenir là et regarder jusqu'en haut d'une rue entière, puis de l'autre côté, jusqu'en bas d'une autre. L'équipe a habillé 182 devantures de magasin différentes, les a stockées, puis les a toutes vieillies pour qu'elles ne semblent pas neuves."

    Tueur et lueur

    Ang Lee a de nouveau fait appel au chef-opérateur du Secret de Brokeback Mountain, Rodrigo Prieto, qui est également le collaborateur d'Alejandro González Inárritu. "Durant la pré-production, Ang m'a dit qu'il voulait trouver une "lumière de tueur" pour Mr Yee à certains moments précis. Puisque le travail de Yee inclue la torture de suspects, je pensais au vacillement d'une lueur ambrée dans ses yeux, qui rappellerait la lueur d'un tisonnier chauffé au rouge comme ceux qu'on utilisait pour marquer les gens. Nous avons monté ensemble des ampoules de Noël et nous avons fait se refléter la lumière sur Tony durant l'une des premières scènes en rapport avec son travail, puis de nouveau pendant quelques échanges intenses entre lui et Tang Wei. Cela ajoutait une touche de folie au regard fixe de Tony."

    Belle BO

    La partition de Lust, caution est signée par le Français Alexandre Desplat, connu notamment pour sa collaboration avec Jacques Audiard : il a été primé en 2004 à Berlin et aux César pour la BO de De battre, mon coeur s'est arrêté. Depuis, il est devenu l'un des compositeurs les plus prisés du cinéma américain, puisqu'on lui doit entre autres les musiques de Birth, La Jeune fille à la perle, Syriana, The Queen, Le Voile des illusions (avec à la clé un Golden Globe) ou encore A la croisée des mondes : la boussole d'or.

    Scénaristes

    Lust, caution marque la huitième collaboration d'Ang Lee avec le scénariste James Schamus (également producteur). Et le tandem avait avait déjà fait appel à Hui-Ling Wang à deux reprises, pour Salé sucré et Tigre et dragon.

    Références

    On voit dans le film l'affiche de Soupçons d'Alfred Hitchcock, un film qui a été numéro 1 au box office à Shangai en 1942. D'autre part, le morceau que chante Tang Wei dans le restaurant japonais est extrait du film à succès Les Anges du boulevard de Yuan Muzhi, sorti en 1937. Cette chanson, rendue célébre par le film, évoque une histoire d'amour pendant la guerre et l'occupation japonaise.

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