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weihnachtsmann
1 151 abonnés
5 135 critiques
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3,5
Publiée le 14 juin 2023
Un film très sensible et très fragile sur la famille. On est vraiment dans un thème à la Ozu mais ici on parle très peu. On est dans les sentiments retenus et d'une grande fragilité. Joli film
Un film pudique et beau décrivant la relation passionnelle d’un père et de sa fille, lui conducteur de RER, elle étudiante, tous deux taiseux. Les évolutions psychologiques et les relations entre protagonistes sont décrites avec beaucoup de subtilité. Un style indéniable.
Avec "35 Rhums", Claire Denis nous montre le quotidien d'une famille antillaise à Paris. Le "hic" est que la vie de cette famille ne présente absolument aucun intérêt et la cinéaste peine à la mettre en valeur. Là ou certains arrivent à se laisser porter par l'ambiance et la lenteur hypnotique du film, je n'ai malheureusement qu'éprouver de l'ennui durant toute sa durée. Je n'ai pas apprécié non plus la manière de jouer des acteurs, peu naturel à l'instar des dialogues qu'ils récitent. Il en résulte une distance et une froideur qui, m'a empêché de ressentir la moindre émotion. L'impression d'y voir une forte influence de la Nouvelle Vague et ce n'est pas pour me plaire. J'ai donc étais très hermétique à ce long métrage dont je peine vraiment à déceler les qualités.
Claire Denis réalisait en 2008 ce film sublime, d’une finesse et d’une intelligence de chaque plan, qui nous embarquait dans un quartier populaire de Paris aux côtés d’un père veuf, conducteur de RER, et de sa fille devenue une jeune femme, magnifiquement interprétés par Alex Descas et Mati Diop. Superbement mis en scène – à l’instar de sa séquence d’ouverture, 35 rhums prend la forme d’un poème urbain, nocturne et sensuel – le film aborde de nombreuses thématiques intimes et collectives, avec en premier lieu celle d’un père devant se résoudre à l’envol de sa fille. Presque exclusivement constitué d’acteurs noirs, 35 rhums est aussi une plongée dans la communauté antillaise de Paris : la question du déracinement et de la place des outre-mer dans la société française irrigue toute une intrigue qui parie sur la puissance du silence. Avec une photo superbe signée Agnès Godard et une musique incroyable des Tindersticks, deux grands habitués du cinéma de Claire Denis.
Le récit d’une relation fusionnelle entre un père et sa fille. Une chronique familiale étonnante, désenchantée et mélancolique, à l’atmosphère envoûtante, en dépit de quelques longueurs.
4 561 abonnés
18 103 critiques
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0,5
Publiée le 13 mars 2021
Ce film est un long gâchis prétentieux et ennuyeux qui se termine par une scène inexplicable mise en place uniquement pour que le titre soit intégré au film. Il ne va nulle part surtout parce qu'il n'a presque pas d'intrigue car ce ne sont que des observations énigmatiques. Claire Denis s'efforce de faire preuve de réalisme et d'humanisme mais seuls de rares spectateurs peuvent s'identifier au film en raison de son absence d'intrigue volontairement vague. Car ses personnages ne font que vivre leur vie banale. Ce film utilise une structure narrative manipulatrice et ses personnages sont principalement liés par des regards sans vie ou de légers mouvements. Le développement des personnages n'est rien d'autre qu'une heure et demie à les regarder accomplir les tâches les plus triviales et banales. Il ne se passe pas grand-chose. Et les scènes dans lesquelles il ne se passe pas grand-chose s'éternisent. Ce film en forme de tranche de vie était bien moins agréable qu'une tranche de pizza détrempée...
Une certaine présence au monde, une évidence humaniste, intimiste, sans avoir l'air d'y toucher. Une poésie urbaine évanescente. Un peu de douceur, aussi, au milieu des solitudes, des errances, des désespérances. Et beaucoup d'amour. Notamment entre Lionel et Joséphine, père et fille. La narration s'assemble façon puzzle et slalome, fluide, entre les pesanteurs de nos vies quotidiennes, les émotions qui bourgeonnent, captant la mélancolie des voies ferrées, un trouble, un désir, au cours d'une scène de bar magnétique et sensuelle. Jeux de regards, économie de mots et musique émouvante de Tindersticks.
Claire Denis fait partie (et c'est bien réducteur de la réduire à ça) des rares réalisatrices à avoir du talent, c'est l'une des seules qui n'est pas dans le chouinage, dans un pseudo féminisme ou que sais-je encore. Elle propose du cinéma.
En parlant de chouinage j'ai eu peur au début on voit l'héroïne parler de la dette, dire que la France et les blancs accablent l'Afrique, pendant que des blancs sont dans la salle, tout au fond, muets... J'ai envie de dire... les pays africains ne sont pas les seuls à être étranglés par la dette et ce qui pose problème c'est le système. Et justement ce que dit l'héroïne va être contrebalancé par différents points de vue et la scène va se conclure sur un avis assez différent du sien qui élève le débat. Ce qui fait qu'on évite le chouinage.
Alors non 35 rhums n'est pas parfait, il a pour moi un défaut qui est quand même assez handicapant, c'est que tout le film se passe dans un microcosme et qu'on ne sache pas réellement qui est qui. Si dès le début on comprend qui est le père, qui est la fille, qui est l'ami qui part à la retraite, pendant longtemps on ne sait pas réellement qui est la chauffeur de taxi et qui est ce voisin ? C'est la mère de la fille ? Une amie ? la maîtresse du père ? Alors c'est sans doute volontaire de ne pas trancher immédiatement, mais ça n'aide pas à rentrer dans le film (qui d'ailleurs offre de très belles scènes, extrêmement bien mises en scène avec une belle musique, tout le début avec les voies ferrées, c'est magnifique) parce que je ne comprends pas leur relation.
Après c'est vraiment le seul défaut du film. J'aime beaucoup la fin qui est laissée un peu ouverte, parce qu'on a pas réellement besoin de savoir, ce n'est pas important, ce qui importe c'est la relation entre le père et la fille...
J'aime cette idée de sacrifice du père qui doit accepter de laisser sa fille partir et qui a bâti toute sa vie autour d'elle et qui ne veut que son bonheur.
Film documentaire ethnographique sur la communauté antillaise d’une banlieue parisienne, essentiellement composée d’agents de la SNCF. Naturellement, le rhum blanc y est apprécié, ce qui fournit au passage un titre original. On attends avec impatience le prochain documentaire de Claire Denis, peut-être consacré cette fois aux marins philippins des pétroliers chypriotes. Dommage qu’un réel talent derrière une caméra se perde dans des sujets aussi fumeux .
Le cinéma français dans ce qu'il a de plus beau. De plus inspiré (comme souvent chez Claire Denis) et sincère (contrairement au films français nombrilistes de la rive gauche ou vulgaires de la rive droite), avec ses propres matériaux, sa propre imagerie. Assumé et bouleversant. Très souvent mal employé, Alex Descas est un acteur passionnant. Beaucoup trop rare.
Beaucoup de tendresse dans ce film au réalisme social très réussi, sans misérabilisme, au carrefour de la nostalgie et de l'espoir. Les acteurs sont extrêmement justes, Dans cette proche banlieue et ce milieu d'émigrés Domiens, l'intégration dans la société moderne ne s'est pas accompagnée du bonheur personnel. Cette fable en dit beaucoup sur la condition humaine. Une oeuvre superbe.
Ce sont d’abord de longs plans sur des rails de RER, les Tindersticks en fond sonore, des rails comme d’infinies lignes parallèles, des lignes droites qui vont, des lignes chevauchées par d’autres lignes, des lignes qui bifurquent aussi ; des rails qui dessinent les mouvements imperceptibles de la vie : telles directions choisies, qui entraînent, et mènent à tel embranchement ; lignes de partage.
Lire la suite ici : http://www.arnaudmaisetti.net/spip/spip.php?article94
Très belle surprise que ce récit tout en finesse qui reposant essentiellement sur les jeux des non-dits et du regard. Les acteurs sont tous très bons et la mise en scène tient toutes ses promesses. Un film à découvrir.
Récit autobiographique au rythme lent et parfois lancinant qui raconte comment un père et une fille trop attachés l’un à l’autre par les circonstances de la vie (la mère est morte) arrivent enfin à se séparer dans la douleur mais dans la dignité. Les acteurs semblent sincères mais sont parfois très maladroits dans leurs expressions, notamment Alex Descas dans le rôle du père, qui fait parfois sourire là où il serait a priori censé émouvoir. La mise en scène de Claire Denis restitue remarquablement cet univers gris (pas un rayon de soleil tout au long du film) où l’espoir semble avoir définitivement tourné le dos à ce fragment d’humanité accroché à sa destinée. En conclusion, voici un film pas inintéressant mais à demi réussi seulement et qui n’est assurément pas le meilleur de son auteur, bien mieux inspirée à d’autres moments.