Premier Denis, première critique. Non pas parce que je ne m'en remettrai pas, ni parce que j'ai envie de pousser un coup de gueule, mais parce que ce film s'inscrit dans la lignée de ceux qu'on subi plus qu'on ne les maîtrise. On pourrait fermer les yeux et s'endormir, comme on pourrait se boucher les oreilles et sourire bêtement. Mais on ne le fait pas. On s'accroche. Le film est beau, merci Agnès G., le film est juste, merci Alex D., le film est joliement lent, merci Claire D. Mais il ya quand même ce petit truc qu'elle ne nous dit pas, et que je n'ai pas trouvé de moi même. Cette idée de maîtrise, encore une fois, qui là... Me manque.
Encensé par la critique : cette histoire d’une relation fusionnelle père-fille mettant entre parenthèses leurs vies intimes respectives offre peu d’intérêt. Des silences quasi interminables, des acteurs expédiant leur texte ; on s’ennuie très souvent. Claire Denis sait, par la caméra, faire passer, sans dialogue, de l’émotion. Les sentiments entre les personnages sont perceptibles ; en çà, c’est une réussite. Il s’agit tout de même d’un piètre satisfaction.
Certes Claire Denis sait très bien filmer la vie de tous les jours mais ce n'est pas très passionnant... A-t-on besoin d'aller au cinéma pour voir la vie de tous les jours, s'en émerveiller et s'en émouvoir ?
Très belle histoire et surtout magnifique mise en scéne de cette relation extrème père-fille. Le rythme et la musique sont aux diapasons et conserve cette athmosphère si particulière du début à la fin de ce récit. Les interprétations sont justes et par moment on touche rééllement une beauté très fine tant les acteurs semblent vivre cette histoire.
Voici un film sur la relation "père/fille" assez maladroitement traité. Beaucoup de passages sont d'une lenteur excessive, les dialogues sont plats et les acteurs ne sont pas du tout mis en valeur par une histoire finalement sans relief. A éviter.
Les acteurs sont bons, les personnages qu'ils incarnent sont attachants et un peu compliqués, silencieux et mystérieux. La vie s'écoule au rythme du train sur les rails de la capitale. C'est un beau film, mais je me suis un peu ennuyée, c'est vrai!
«35 Rhums» (France, 2008) de Claire Denis s’aime sur le ton du murmure. Lionel, conducteur de RER, vit avec sa fille dans un appartement parisien. On prête à Denis le caractère d’un cinéma tracé avec des contours sensibles, figurant des êtres humains pleins de leur complexité, soucieux de conserver l’ambivalence mutique des comportements et du monde. Les 35 verres de rhums du titre sont une tradition dont l’origine ne sera jamais révélée. Tenu sous le silence du secret, tout le film répond à cette volonté de donner plus de choses à dire aux silences qu’aux mots prononcés. Lorsque Lionel, lors d’un soir de tournées des bars, regarde sa fille Joséphine se faire séduire par son meilleur ami, aucun mot n’est nécessaire pour traduire les sentiments de chaque personnage et pourtant rien n’est certain, tous les ressentis sont de nature ambivalente. Dans cet ouvrage tissé d’indécision, Denis reconstruit le jeu de la vie et l’ambiance du temps. Car les 35 Rhums, jeu alcoolique reposant sur un décompte, n’aspire qu’à rendre tangible les instants du «temps qui passe». A la différence que ce très cliché «temps qui passe» résulte là d’une relation entre un père et sa fille. Sur le thème du rapport familial, un lien suffisamment fort pour exprimer une notion aussi abstraite que celle du temps, Claire Denis développe le sentiment du quotidien avec une sensibilité du mouvement et de la fuite d’une finesse remarquable. Si Lionel est conducteur de RER, ce n’est pas sans sens. Mené sur les rails du quotidien, Lionel voit progressivement la douceur de son foyer perturber. En même temps qu’il découvre un jour un cadavre sur sa voie de RER, il se rend progressivement compte de l’émancipation de sa fille. Il faut enfin écrire le nom d’Alex Descas puisque la gravité de son visage, similaire aux plus belles des statues dignes, rappelle le corps divin de Ventura chez Costa. «35 Rhums» a de grisant la légèreté salvatrice qui fomente un cinéma libérés des impératifs de Qualité.
Je n'avais jamais vu de film de Claire Denis, et je n'ai vraiment pas regretté d'être aller voir son beau film. J'y suis allé en lisant les autres commentaires qui faisaient référence au cinéma d'Ozu (ce qui m'avait surpris, car j'associais bêtement cette réalisatrice à une fameuse scène de cannibalisme, non vue donc, jouée par Béatrice Dalle : Loin de l'état d'esprit du vieux maître). Et c'est vrai que le délicieux ennui amèné par le lent tempo, mais aussi le traitement des relations filiales, nous fait nous rémémomrer "voyage à tokyo", par exemple. On passe donc un très bon moment avec tous ces personnages aussi attachants les uns que les autres, qu'étouffants par moments. On comprend que la jeune fille ait si envie de respirer, sans pour autant tout renier.
Magnifique ! Ce film injusement passé quasi inaperçu, porté par la musique des Tindersticks, la lumière d'Agathe Godard et une interprétation à l'unisson, nous place au coeur d'une petite famille, d'une petite communauté, sans jamais donner dans le pathos ni le voyeurisme. On est là, simplement, installés avec eux au coeur de cet immeuble modeste, de ces bars chaleureux, de cette communauté de cheminots. Il y a de la pudeur,de la finesse dans l'observation, de la simplicité. C est très beau, simplement, pas besoin d'en dire plus. Mentions peciale a Nicole Dogue tres émouvante dans le rôle pas facile de la "vieille maitresse" toujours en demande d'affection.