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benoitG80
3 409 abonnés
1 464 critiques
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4,0
Publiée le 17 mai 2011
"Où va la nuit ?" repose bien sûr sur les épaules de Yolande Moreau qui interprète son rôle avec un grand naturel, une grande sincérité ! Un beau film qui s'articule en deux parties très différentes... Une première très sombre et naturaliste puis une deuxième partie, certes compliquée mais émouvante et plus lumineuse... Les rapports mère-fils sont très bien dépeints dans leur complexité et leur difficulté... L'enquête de police est ici plus un prétexte que le réel enjeu du film tout comme dans le récent et réussi "Avant l'aube" ! Un film à découvrir !
Un rôle sur mesure pour Yolande Moreau qui interprète le rôle d'une femme simple et attachante dans ce drame violent réalisé par Martin Provost. Pas de décors mirifiques et peu de dialogues au début de cette histoire sombre qui démarre de façon "choc" ; la mise en scène dépouillée s'attache aux personnages. Le montage efficace évite les scènes inutiles se contentant d’aller à l’essentiel. L’intrigue ainsi très bien menée, nous propose des scènes de grande intensité et des personnages forts. Le film nous offre aussi un très bon casting avec une captivante Yolande Moreau. Elle se révèle comme toujours excellente, bien secondée par Pierre Moure (le fils) et Edith Scob (l'hôtelière).
Regarder « Où va la nuit » était pour moi l’occasion de voir enfin un film avec Yolande Moreau dont d’aucuns se plaisaient à vanter le talent. Je me dois de me joindre à ce concert de louanges tant sa performance dans ce film est impressionnante de naturel. Elle arrive avec un minimum de dialogue à rendre cette femme ultra-crédible pour le spectateur. Elle incarne donc une femme battue et effacée qui après des années de silence et de résignation va commettre l’irréparable en tuant son mari. Ce crime et sa fuite vers Bruxelles et son fils, qu’elle n’a pas vu depuis presque une décennie, vont être pour elle l’occasion d’une métamorphose. Néanmoins le film n’est rien moins que sombre et les personnages qui le peuplent, principalement la mère et le fils, incapables de communiquer et quand les émotions ou les rancoeurs deviennent trop fortes en sont réduit à la violence. Le scénario ne tombe pas non plus dans la facilité, les personnages n’ont pas les réactions qu’on pourrait imaginer : la mère fuit mais ne nie pas son crime, le fils déteste son père mais ne soutient pas sa mère et le flic sait au fond quelle est la vérité mais ne semble pas prêt à faire ce que son devoir lui impose. Ces réactions contradictoires laissent parfois perplexe et oblige le spectateur à réfléchir aux motivations des personnages qui ne sont pas vraiment explicitées. Une histoire forte qui repose sur une comédienne époustouflante et dont le seul bémol peut-être une dernière demi-heure un peu faible qui peine à trouver un second souffle. À voir néanmoins pour le jeu des acteurs et une intrigue assez originale.
Un film inégal, Yolande Moreau réalise une excellente performance comme à son habitude . En revanche Martin Provost se perd un peu trop à dépeindre pendant plus de la moitié du film ( c'est long ) une atmosphère lourde et noire, ce qui aurait du être un placement et un contexte prend donc beaucoup trop de temps et cela en devient forcément ennuyeux. Ce n'est qu'après une heure de film que le tout prend place et qu'un certain rythme s'installe. A découvrir surtout pour le jeu de Yolande Moreau et la dernière partie de cette réalisation.
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3,0
Publiée le 2 février 2014
Un film qui traite d'une femme battue pour son mari, une oeuvre sombre mais èclairèe par son actrice principale! Pour jouer un personnage à multiples facettes comme Rose Mayer, il fallait une comèdienne à la fois subtile, talentueuse et courageuse! Yolande Moreau possède indèniablement ces qualitès-là, en plus d'un physique ordinaire qui lui permet, ici, de se fondre dans la masse! Sans elle, sans cette douloureuse humanitè qu'elle donne à cette femme battue qui assassine son mari, ce drame psychologique, aussi bien intentionnè soit-il, serait insupportable! Un rôle de femme complexe, touchant et ambigu à la fois, où l'on èprouve vraiment de la compassion! Mais n’oublions pas que c'est aussi une femme manipulatrice qui commet un meurtre! Pour interprèter un tel personnage, il faut avant tout l'aimer! C'est ce qu'à fait Yolande Moreau qui, petit à petit, s'est appropriée de Rose Mayer pour n'en faire qu'une! c'est la seconde fois que l'actrice belge travaille pour le rèalisateur Martin Provost! Jamais deux sans trois! Du moins on l’espère car "Ou va la nuit" est, sous ses allures de polar, un drame poignant qui a visiblement touchè le public à sa sortie! De plus, la Belgique, les couleurs, les ambiances de la nuit et la musique de Hugues Tabar-Nouval sont en parfaite osmose avec le film...
Ce film est une pépite !! Yolande Moreau est décidément la meilleure d'entre toutes je crois !! Quelle justesse, quelle sincérité, quelle humanité !! Elle me bluffe à chaque nouveau film que je regarde !! Elle est parfaite dans ce rôle de femme battue et détruite par la vie qui commet l'irréparable pour rejoindre son fils chéri ! Rien à dire un vrai drame social comme on les aime !! Emouvant et réaliste !!
Nouveau film de Martin Provost après le triomphe de Séraphine en 2008 (critiques, public et César). Il y retrouve une nouvelle fois Yolande Moreau. Elle prouve définitivement qu'elle est l'une des plus grandes actrices francophones. Une fois de plus elle est extraordinaire. Un rôle en or qui la fait passer de l'ombre à la lumière avec une palette d'émotions rares venant plus des silences que des mots. Une interprétation formidable qui marquera cette année. A ses côtés les autres acteurs sont à sa hauteur : Pierre Moure très bien dans le rôle difficile du fils, Laurent Capelluto en journaliste fouille-merde, Jan Hammenecker en flic compatissant et la grande Edith Scob assez savoureuse. Un très bel ensemble. Le film lui-même est bien sûr une grande réussite. La mise en scène, simple et pudique, n'est pas s'en rappeler celle de Séraphine. Même si les deux films ne se ressemblent pas, on sent bien la patte du réalisateur. L'histoire est dure, les personnages tous en quête d'espoir, de pardon ou de rédemption, sont attachants. Même s'ils ne sont pas toujours spécialement "aimables". La scène d'ouverture nous refroidit d'entrée et installe une ambiance opressante. Même si comme Rose nous allons progressivement vers la vie et la lumière, on en reste pas moins avec un nœud à l'estomac jusqu'au bout, ne sachant jamais vraiment comment cela va finir. Une fois de plus le metteur en scène a aussi pris soin de la technique avec une photo somptueuse de Agnès Godard et une très belle musique. Au final un film et une actrice bouleversants qui restent gravés dans la tête et dans le cœur. Un vrai plaisir, un vrai coup de cœur. L'un des films français de l'année.
La même idée d’accès à la liberté et à l’indépendance court à nouveau tout au long du film. Mais la démarche de Rose Mayer va être parsemée d’embûches au nombre desquelles un fils récalcitrant qui ira jusqu’à la dénoncer et un journaliste curieux. Malgré tout, le chemin de cette femme révoltée, ayant décidé de ne plus subir son triste quotidien et de prendre son destin en main, s’accomplit de l’obscurité et du secret – contenus dans la nuit du très beau titre – vers la lumière et la révélation – comme une possible rédemption. Néanmoins, Où va la nuit souffre d’invraisemblance dans l’évolution de son personnage principal et d’un manque d’approfondissement des autres rôles. La réaction de Thomas est peu compréhensible, et en tout cas sa justification n’apparaît pas. Le film vaut surtout pour l’interprétation sans faille de Yolande Moreau, qui gagne à quitter ses oripeaux coutumiers et ses compositions souvent caricaturales pour un personnage ambivalent, réservé mais déterminé. Le visage de la comédienne s’illumine et s’ouvre au fur et à mesure qu’elle s’affranchit de sa vie antérieure. Contemplant un tableau dans un musée, se baladant seule à Bruxelles, l’actrice au physique particulier, éloigné des canons de la beauté, resplendit, généreusement mise en valeur par la belle lumière d’Agnès Godard. En dépit de la prestation convaincante de l’égérie de la troupe de Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff, Où va la nuit reste en superficie et conduit une stratégie d’évitement des fêlures de ses personnages qui demeurent trop dans une certaine platitude psychologique et une caractérisation plutôt prévisible. La complicité finale d’une logeuse chez laquelle Rose a trouvé refuge (jouée par l’impeccable et inquiétante Edith Scob) emmène le film sur des chemins buissonniers et ouvrent sur l’espace de liberté et de promesses auxquelles l’héroïne n’a cessé d’aspirer.
Un film étrange, avec la très grande Yolande Moreau, toujours admirable de fragilité, de justesse, et une réalisation, lente, trop lente, qui manque de relief. Dommage, car les acteurs et l'histoire étaient intéressants.
Coup de coeur pour ce film tourné en partie à Bruxelles. Si le film s'installe progressivement, l'ensemble est remarquable de beauté. L'histoire en elle-même n'est pas neuve malheureusement, assez classique même, mais le traitement qui lui est donnée apporte beaucoup d'originalité.