La genèse de Wolfman n'a pas été sans heurts. Le film devait initialement sortir en salles en 2007, mais le studio eu des difficultés à trouver le réalisateur idéal pour mettre en scène ce personnage culte. Mark Romanek (Photo obsession) fut un temps aux commandes du projet, mais quitta le navire en raison de différends artistiques. C'est finalement Joe Johnston, habitué aux grosses productions (Jumanji, Jurassic Park 3) qui a été choisi pour réaliser le film.
Wolfman est inspiré du classique de George Waggner, Le Loup-Garou (1941), avec Lon Chaney Jr. dans le rôle principal.
Benicio Del Toro était plus que partant pour cet hommage à un genre qu'il chérit depuis son plus jeune âge, et ce malgré le maquillage lourd et les prothèses nécessaires à la recréation de la créature. "Frankenstein, Dracula, La Momie,... Quand j'étais gosse, je regardais tous ces films", explique Del Toro, acteur principal et producteur de Wolfman. "Mon premier souvenir d'acteur, c'est Lon Chaney Jr jouant le loup-garou. Nous voulions faire honneur à ce film et au Le Monstre de Londres interprété par Henry Hull. Nous savions que ça serait passionnant de le réaliser d'une manière traditionnelle et artisanale."
Il n'a jamais fait le moindre doute pour le producteur que Benicio Del Toro était parfait pour le rôle titre de Wolfman. Pour le producteur Rick Yorn, l'acteur "a un regard si puissant que l'émotion qu'il parvient à exprimer après la transformation est un élément capital du film. Nous ne voulions pas séparer l'acteur du loup-garou... pour ne pas finir avec la créature d'un côté et Benicio de l'autre. La performance de l'acteur est capitale à l'appréhension du personnage. Les effets spéciaux sont impressionnants, ils mettent en valeur le jeu... mais ne le remplacent pas."
Comme c'est le cas de tous les projets sur lesquels il s'engage, Joe Johnston était plus intéressé par l'histoire que par le spectacle. Il estime que dans le scénario de Wolfman, "sous l'action, le sang et la terreur, il y a d'abord une histoire d'amour entre Lawrence Talbot et la fiancée de son frère disparu. Je souhaitais que cet élément soit le ciment de l'histoire... la pièce-maîtresse qui pourrait permettre au public d'appréhender l'horreur de l'affliction qui s'abat sur Lawrence." Benicio Del Toro, de son côté, ne voulait pas faire une copie conforme de l'original, mais au contraire l'adapter au goût des spectateurs d'aujourd'hui. Il estime que les scénaristes du film ont parfaitement su "compléter le scénario avec de nouveaux ressorts dramatiques nécessaires à sa modernisation, tout en respectant l'histoire d'origine."
Fameux pour l'élaboration de la transformation de David Naughton dans le célèbre film de John Landis, Le Loup-garou de Londres (1981), 6 fois lauréat à l'Oscar, le spécialiste du maquillage et des effets spéciaux Rick Baker Rick Baker officie au générique de Wolfman.
Le réalisateur Joe Johnston explique la procédure du maquillage du loup-garou : "Le maquillage est appliqué en plusieurs étapes. Il ne s'agit pas d'un masque afin de permettre à Benicio Del Toro de bouger et de s'exprimer. Nous ne voulions pas dépendre uniquement des images de synthèse parce que de leur utilisation découle souvent un sentiment d'irréalité, une violation des lois de la physique. Nous tendions vers le réalisme total et l'utilisation des effets visuels permet de repousser la barrière de ce qu'il est possible de faire avec le maquillage." Trois heures de maquillage quotidiens furent nécessaire. Malgré les heures de maquillage, Benicio Del Toro est ravi d'avoir pris part au processus. "Gamin, j'ai toujours rêvé d'avoir ces grandes dents", s'amuse le comédien. "Peu importait le temps que je devais y passer parce qu'avec Rick Baker, la magie se révèle petit à petit. Vous fermez les yeux cinq minutes et quand vous les rouvrez, quelque chose s'est passé. L'épreuve était facile à endurer avec une telle équipe faisant un tel travail".
Pour le producteur Scott Stuber, "la figure du loup-garou est emblématique parce que, d'une certaine façon, chacun de nous la porte en soi. Chacun de nous sent cette rage. Chacun de nous a au moins une fois eu le sentiment d'avoir été trop loin, de s'être trop emporté, d'avoir fait quelque chose qu'il n'aurait pas dû. Nous avons tous un côté primaire et animal que nous devons contrôler sans quoi nous sommes condamnés."
Effets visuels, effets spéciaux, maquillage, décors et planning de tournage n'étaient rien en comparaison du perfectionnement du cri de la créature. Le réalisateur Joe Johnston explique ce point surprenant : "Quand il a été temps d'enregistrer le hurlement du loup, nous avons tout essayé, des imitateurs aux cris de bébé en passant par les bruits artificiels. Nous avons pris ces sons et les avons digitalisés... en cherchant la combinaison parfaite pour obtenir un hurlement unique. Mais nous n'y arrivions pas. Nous voulions qu'il soit emblématique et tout à fait nouveau à la fois." Une découverte capitale eut lieu lorsque l'un des illustrateurs sonores eut une idée originale. Selon Joe Johnston, "Howell Gibbens a dit : "Quel est le son de voix le plus pur et le plus maîtrisé ? La voix d'un chanteur d'opéra évidemment." Nous avons donc auditionné plusieurs chanteurs et avons trouvé notre homme : un baryton-basse." Après avoir enregistré une douzaine de hurlements, Johnston et l'équipe son savaient qu'ils avaient leur cri parfait. Le réalisateur explique : "Ses hurlements passent par plusieurs émotions... de la fureur à la victoire puis à la perte. Nous les avons descendus dans les graves d'environ 40 pour cent et sommes arrivés à des bruits animaux viscéraux et terrifiants qui vous glacent le sang."