Dernier film de François Ozon, «Angel» (Grande Bretagne-France, 2007) illustre l'histoire d'une jeune fille, Angel (Romola Garai), pédante, imbue d'elle-même, qui vit dans l'épicerie d'un petit village anglais. Au lieu de se rendre à l'école, elle feint la maladie pour se consacrer à sa passion : l'écriture. Elle finira par se faire publier, rencontrera le succès, l'amour peut-être, et finira dans la déchéance. «Angel» parle donc d'une vie consumée par la passion de soi, car le plus frappant dans le film c'est l'égoïsme sans fin dont fait preuve Angel. Est évincé toute peine lorsqu'on admire le talent d'Angel. Mais pas l'ombre du cynisme clamé par la presse. En effet, on finit par juger Angel, possédant parfois un point de vue omniscient. Mais François Ozon reste trop attaché à son ange, si bien qu'on est en décalage avec l'histoire. On tente alors d'adopter l'optique d'un film de conte de fée, c'est alors là que ça déplaît. Pour peu qu'on aime les contes de fée pour filles, de ces contes où les princesses vivent heureuse et rencontrent l'amour, on pourra aimer «Angel», encore que la «princesse» Angel ne vit pas heureuse et ne rencontre pas véritablement l'amour. Ainsi «Angel» et l'emmêlement de ses pistes, tantôt conte de fée, tantôt cynisme léger, tantôt peinture sur-colorée, tout cela fait qu'«Angel» échappe et échappera à nombre de gens, non pas par l'auteurisme de sa forme ou de son propos mais par l'insondabilité de son essence. In fine, on sort de la projection en ayant vu un film maîtrisé, respectant les codes des films hollywoodiens romantiques des années 20-30 et pour cela, «Angel» mérite le coup d'être vu, pour la splendeur de ses décors et la beauté de ses costumes. Enfin, le film plaira à un public naïf, puisqu'il utilise la magie des contes de fée pour transmettre les affres de la réalité. «Angel» (Grande Bretagne-France, 2007) de François Ozon est donc une mi-déception.